Monde
Tuerie en Thaïlande : 35 morts, dont 22 enfants dans l’attaque d’une crèche
Un ancien policier armé d’un fusil et d’un couteau a tué jeudi 35 personnes, dont 22 enfants d’une crèche en Thaïlande, l’un des pires massacres que le royaume ait connu, avant de tuer sa famille et de se suicider.
Le nouveau bilan de la police de la province de Nong Bua Lamphu (nord) fait état de 22 enfants décédés dans la crèche, contre 23 précédemment.
Douze personnes sont également blessées, dont trois sérieusement, a précisé le colonel de police Jakkapat Vijitraithaya.
Le tireur, âgé de 34 ans, équipé d’un fusil, d’un pistolet et d’un couteau, a ouvert le feu dans une crèche de Na Klang, dans le nord du pays, vers 12h30 locale (06h30 GMT), a décrit M. Vijitraithaya.
Il a ensuite pris la fuite en voiture, tuant au passage plusieurs passants, avant de tuer sa femme et leur garçon – le 23e enfant tué. La tuerie a pris fin quand il s’est donné la mort.
« L’assaillant s’est garé devant la crèche, il a tiré et tué quatre des employés qui déjeunait devant », a raconté Nanthicha Punchum, directrice de la crèche.
« Il a défoncé la porté d’entrée avec son pied, il est entré et a commencé à taillader la tête des enfants avec un couteau », a-t-elle décrit.
Une vidéo après le drame a montré les parents effondrés se recueillant dans un refuge près de la crèche, une maison située dans un jardin.
massacre « horrible »
Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha a ordonné l’ouverture d’une enquête après ce massacre « horrible », a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Le dirigeant a demandé au chef de la police « de se rendre sur place et d’accélérer les investigations. »
« Il a essayé de percuter des gens sur la route. Il a percuté une moto et deux personnes étaient blessées. Je me suis dépêchée de m’éloigner », a indiqué à l’AFP une femme témoin, Paweena Purichan, 31 ans, qui roulait à moto vers sa boutique. « Il y avait du sang partout », a-t-elle dit.
Le tireur, Panya Khamrab, qui réside près de la crèche, avait été limogé de son poste de sergent en juin en raison d’un problème lié à la drogue, a déclaré en conférence de presse Damrongsak Kittiprapat, le chef de la police nationale.
« Il était attendu à son procès demain (vendredi) sur son problème de drogue », a-t-il déclaré. « L’assaillant était dans un état de folie », mais un test sanguin doit déterminer si c’est lié à une consommation de drogue, a-t-il encore dit, précisant qu’une arme utilisée avait été achetée légalement et à titre personnel.
« Ce qu’il s’est passé aujourd’hui sera une leçon pour empêcher ça d’arriver encore à l’avenir », a-t-il insisté.
29 morts en 2020
La province de Nong Bua Lamphu se trouve près du « Triangle d’or », aux confins de la Birmanie et du Laos, considéré depuis des décennies comme le point central de la production de drogue dans la région.
L’Unicef, l’agence des Nations unies pour l’enfance, s’est dite « attristée et choquée par la fusillade tragique ».
« Je suis choquée par les événements horribles en Thaïlande. Mes pensées vont vers ceux affectés et les secouristes », a réagi sur Twitter la Première ministre britannique Liz Truss.
La Thaïlande est l’un des pays du monde comptant le plus grand nombre d’armes en circulation.
Une fusillade perpétrée par un officier de l’armée s’était produite en février 2020 en Thaïlande dans un centre commercial de Nakhon Ratchasima, faisant 29 morts.
Le tireur, un adjugant-chef de 31 ans, avait été abattu par les forces de l’ordre après sa virée meurtrière de près de 17 heures. Il était passé à l’acte après une dispute avec un supérieur.
« C’est sans précédent en Thaïlande et je veux que ce soit la dernière fois qu’une telle crise se produit », avait alors déclaré le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, toujours en poste.
Un sergent-major de l’armée royale a également été à l’origine d’une fusillade dans un site militaire à Bangkok en septembre, tuant deux officiers.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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