Politique
Mélenchon célèbre une « page d’histoire » en rassemblant les gauches à Aubervilliers
Jean-Luc Mélenchon a célébré « une page d’histoire » lors de la convention actant la naissance de la « Nouvelle union populaire écologique et sociale » (Nupes) pour les législatives, samedi à Aubervilliers, où étaient rassemblés tous les leaders de la gauche.
« Nous sommes en train d’écrire une page de l’histoire politique de la France », a déclaré M. Mélenchon sur la scène, où étaient assis les chefs écologiste Julien Bayou, socialiste Olivier Faure et de Générations Sophie Taillé-Polian, tandis que le communiste Fabien Roussel venait de repartir après son propre discours pour aller « marier des proches à Saint-Amand ».
« C’est la première fois depuis 25 ans qu’un accord général intervient entre les forces traditionnelles de la gauche, des écologistes et des petits derniers, les insoumis », a salué Jean-Luc Mélenchon.
C’est même, à ses yeux, « la première fois qu’il y un accord général dès le premier tour de toutes les forces de gauche ».
« Ce qui n’a été fait ni par le cartel des gauches (en 1924) ni par le front populaire (en 1936), ni à la Libération, ni par mai 68, ni par le programme commun (en 1972), nous l’avons fait! », s’est-il félicité.
« Il aura fallu 15 jours, et 13 nuits pour nous accorder, certains ont trouvé le feuilleton un peu long, mais ce n’est pas une feuilleton, mais une histoire », a lancé Jean-Luc Mélenchon.
Ca a duré « en Allemagne huit mois, en Belgique un an et demi, et nous 15 jours j’estime que c’est un record du monde », s’est-il amusé.
Il a expliqué: « Si nous avons été si vite si fort si loin, c’est parce que quelque chose travaille le monde en profondeur, les 40 années de néolibéralisme, saccageant la planète, détruisant des êtres humains, est arrivé à bout de souffle et tout le monde le sait ».
Désormais, « il faut qu’il y ait un troisième tour, les élections législatives » des 12 et 19 juin, a-t-il dit, répétant qu’il ne serait lui-même vraisemblablement pas candidat.
Il a prévenu les éventuels dissidents qu’ils « servaient les macronistes ».
Auparavant a été présenté le logo de cette alliance, un « V » rouge, vert, mauve et rose qui veut dire victoire mais aussi est la lettre grecque « NU », évoquant le début du sigle et qui peut se faire avec les doigts, comme Churchill en son temps.
Olivier Faure, qui a récolté des applaudissements mais aussi des huées étouffées, a tenu à faire « une confidence: « La loi travail El Kohmri, aucun socialiste ne l’a jamais adoptée, parce qu’elle nous a été imposée par le 49-3 ».
Il faut donc selon lui, « plutôt que de dire aux socialistes vous êtes des traîtres, leur dire on a compris qu’on pouvait être ensemble ».
Selon Julien Bayou, « le non et le oui au référendum de 2005 sont réconciliés », via le compromis, « désobéissons pour sauver l’Europe, pour réorienter les politiques européennes vers le mieux disant social et écologique ».
« Les réformes heureuses sont à portée de main, c’est ça l’événement de la journée! », s’est d’emblée exclamé Fabien Roussel. Il a ajouté: « Il nous reste maintenant 30 jours » pour gagner les législatives, prévenant: « Notre principale adversaire sera, je le crains, l’abstention ».
Économie
La loi de finances spéciale promulguée par Emmanuel Macron dans l’attente d’un budget 2025
En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a signé une loi de finances spéciale pour assurer la continuité de l’État en 2025.
Face à une impasse politique, le président Emmanuel Macron a pris une mesure exceptionnelle en promulguant, le 20 décembre, une loi de finances spéciale. Cette décision intervient dans un contexte où la France est en attente d’un nouveau gouvernement, rendant impossible l’adoption d’un budget pour l’année 2025.
Cette loi spéciale, adoptée par le Parlement la semaine précédente, permet au gouvernement actuel de continuer à prélever les impôts et à emprunter pour financer les services de l’État et de la Sécurité sociale. Elle assure ainsi la continuité des fonctions essentielles de l’État pour le début de l’année prochaine. Le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson, avait souligné que cette mesure est une solution temporaire qui doit être rapidement complétée par un budget définitif.
La promulgation de cette loi de finances spéciale reflète les défis politiques actuels. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget démissionnaire, a rappelé sur la plateforme X (anciennement Twitter) que cette loi n’est qu’une solution temporaire et qu’il est impératif de doter le pays d’un budget pour 2025. La situation politique tendue, marquée par des démissions et des incertitudes, rend cette tâche ardue.
François Bayrou, ancien ministre et figure politique influente, a exprimé son espoir de voir un budget adopté vers la mi-février. Il a également indiqué que ce budget serait basé sur les propositions déjà votées au Parlement avant la censure du gouvernement précédent. Cependant, il a reconnu les difficultés à respecter ce calendrier.
L’absence d’un gouvernement stable et la nécessité d’une solution budgétaire rapide soulignent les tensions et les défis auxquels la France fait face. La promulgation de cette loi spéciale, bien que nécessaire, met en lumière l’urgence de former un gouvernement capable de prendre des décisions budgétaires à long terme.
Politique
Affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy définitivement condamné à un an de prison
La Cour de cassation a rendu son verdict final, condamnant Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme dans l’affaire des écoutes.
Dans une décision qui marque un tournant historique, la Cour de cassation a confirmé, ce mercredi 18 décembre, la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes téléphoniques. Cette affaire, également connue sous le nom de « Paul Bismuth », a mis en lumière des pratiques illégales qui ont terni la carrière politique de l’ancien chef de l’État.
L’ancien président, qui fêtera ses 70 ans le 28 janvier prochain, a vu son appel rejeté, scellant ainsi son sort judiciaire. La peine prononcée inclut également trois ans d’inéligibilité, un coup dur pour celui qui a déjà été à la tête de la France. Malgré cette condamnation, son avocat, Me Patrice Spinosi, a affirmé que Nicolas Sarkozy « se conformera évidemment à la sanction prononcée », tout en laissant entendre qu’un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme pourrait être envisagé.
Cette affaire ne constitue toutefois qu’une partie des ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy. À partir du 6 janvier, il devra faire face à une autre procédure, celle des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Les accusations sont lourdes : corruption passive, financement illégal de campagne électorale, association de malfaiteurs et recel de détournement de fonds publics libyens. Dans ce dossier, il risque jusqu’à dix ans de prison et cinq ans d’inéligibilité supplémentaires.
De plus, en 2025, la Cour de cassation devra se prononcer sur le pourvoi de l’ancien président dans l’affaire Bygmalion, où il a été condamné pour des dépenses excessives lors de sa campagne de 2012. Ces multiples affaires judiciaires dessinent un tableau complexe de la fin de carrière de Nicolas Sarkozy, qui, malgré ses dénégations, semble de plus en plus acculé par la justice.
L’ère judiciaire de Nicolas Sarkozy, marquée par ces multiples procès, interroge non seulement sur l’intégrité de l’homme politique mais aussi sur la capacité de la justice à traiter de tels cas avec équité et rigueur. La condamnation ferme de l’ancien président, la première de ce niveau pour un ex-chef de l’État, pose une question fondamentale sur l’impunité des figures politiques de premier plan et sur l’application de la loi à tous, sans distinction de rang ou de statut.
France
Macron nomme Bayrou à Matignon pour tenter de dénouer la crise politique
Emmanuel Macron place ses espoirs en François Bayrou pour apaiser les tensions politiques. Le nouveau Premier ministre devra naviguer entre les exigences des partis et les impératifs économiques.
Emmanuel Macron a pris une décision audacieuse en nommant François Bayrou à Matignon, espérant ainsi résoudre la crise politique qui sévit depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la censure de Michel Barnier. Cette nomination, annoncée vendredi, marque un tournant dans la stratégie du président pour rétablir la stabilité politique.
L’objectif de cette nomination est clair : réconcilier les différentes factions politiques. Bayrou, figure emblématique du centre et allié de longue date de Macron, a pour mission de dialoguer avec les partis de l’opposition, des communistes à la droite, afin de trouver un terrain d’entente. Son expérience politique, notamment en tant que ministre de l’Éducation et candidat à la présidence, lui confère une stature de conciliateur. Cependant, sa tâche s’annonce ardue dans un contexte où les défis économiques et sociaux sont pressants.
L’urgence du budget pour 2025, laissé en suspens par la censure, impose une priorité immédiate. Avec une dette publique et un déficit qui pèsent lourdement, Bayrou devra naviguer entre les attentes des agriculteurs mécontents et les exigences des entreprises en difficulté. La pression est d’autant plus forte que l’Assemblée nationale examinera lundi un projet de loi spéciale visant à éviter une paralysie de l’État.
Le nouveau Premier ministre devra également composer avec les partis d’opposition. Bien que la gauche soit divisée sur son soutien, les Républicains et le Rassemblement national ont adopté des positions nuancées. Le gouvernement d’intérêt général que Bayrou est chargé de former devra être « resserré », selon les mots de l’entourage présidentiel, et se concentrer sur les priorités nationales sans recourir aux mesures controversées comme le 49.3.
Bayrou a été préféré à d’autres candidats potentiels comme Bernard Cazeneuve ou Sébastien Lecornu, reflétant la volonté de Macron de renforcer le centre et d’éviter une cohabitation. Sa nomination, bien que consensuelle, n’est pas sans critiques. La France insoumise prépare déjà une motion de censure, tandis que les socialistes et les communistes exigent des garanties sur la politique gouvernementale.
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