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Économie

Castex annonce une « prime Macron » pour les bas salaires et prolonge des aides

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Une prime « Macron » de 1.000 euros ouverte à tous les bas salaires, une prolongation des aides à l’apprentissage, mais une sortie rapide des aides à l’embauche des jeunes: Jean Castex a tenté avec les partenaires sociaux de se projeter sur l’après-crise en dépit du contexte sanitaire tendu.

Principale annonce de cette conférence de dialogue social, les entreprises pourront, comme en 2019 et 2020, à nouveau verser en 2021 une prime défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d’un montant maximum de 1.000 euros à « tous les salariés ».

Le ministère du Travail a cependant précisé ensuite que le « niveau de ciblage » de la prime sera à négocier avec les partenaires sociaux, l’idée étant de la « centrer sur les bas salaires ».

La prime Macron en 2019 et 2020 avait été versée aux salariés gagnant moins de trois fois le Smic.

« Il sera possible d’en augmenter le montant jusque 2.000 euros pour les entreprises et les branches qui auront soit conclu un accord d’intéressement d’ici la fin de l’année, soit ouvert une négociation sur la valorisation des métiers » dits de « deuxième ligne », qui devront être les « bénéficiaires privilégiés » de cette prime, a ajouté M. Castex.

Les travailleurs de la deuxième ligne sont les salariés qui ont été particulièrement exposés à la pandémie, notamment dans le commerce de détail, la propreté, le bâtiment, le transport routier, essentiels pour la continuité économique et dont les salaires et conditions de travail sont pour la plupart peu enviables.

« Mauvais vouloir »

Le Medef a mis en garde contre une « désillusion » sur cette prime car « les entreprises ont vécu leur pire année et beaucoup auront du mal à la verser ».

« On se réjouit que le gouvernement ait fait le choix d’une prime universelle, et pas seulement pour les +secondes lignes+, ce qui aurait suscité des vrais tensions dans les entreprises », a-t-il tempéré.

« Tant que ce n’est pas obligatoire, c’est au bon vouloir des employeurs et pour l’instant c’est un mauvais vouloir », a commenté Philippe Martinez (CGT), qui dénonce le « refus catégorique » du gouvernement d’augmenter le Smic.

« Ce n’est pas une prime sonnante et trébuchante », a aussi relevé Yves Veyrier (FO), tandis que Marylise Léon (CFDT) a estimé qu' »il faut que les employeurs qui ont la possibilité de verser cette prime le fassent », notant que le Medef « a freiné des quatre fers », mais que ce ne peut être « la seule réponse ».

A la différence du Medef, l’U2P (commerçants et artisans) « souscrit à la possibilité donnée aux entreprises » d’accorder une prime qui serait une « juste reconnaissance de la Nation » pour ces travailleurs.

Par ailleurs, Jean Castex a annoncé la fin au 31 mai de la prime à l’embauche des jeunes, qui sera recentrée dès avril sur les salaires inférieurs à 1,6 Smic.

L’objectif était « d’accélérer les embauches » des jeunes à la rentrée 2020, a expliqué le ministère, assumant ce débranchage des aides et insistant sur les autres volets du plan jeunes.

Selon le ministère, près de 1,3 million de moins de 26 ans ont été embauchés en CDI ou CDD de plus de trois mois entre août et janvier, avec 346.000 demandes de prime (1.000 euros par trimestre de contrat pendant au maximum un an).

En revanche, il a annoncé le maintien jusqu’à la fin de l’année des aides au recrutement d’alternants qui ont permis à l’apprentissage de connaître une année 2020 record en dépit de la crise, porté par la prime (5.000 euros pour un mineur, 8.000 pour un majeur).

Ces aides resteront ouvertes à tous les niveaux d’études et toutes les tailles d’entreprise. La mesure représente un effort budgétaire de 2,4 milliards d’euros.

Le Premier ministre a également annoncé le lancement de concertations sur la sortie de crise, qui se dérouleront en trois phases, avec dès à présent des concertations pour les secteurs les plus touchés pour voir comment lever les restrictions sanitaires et accompagner les entreprises, selon le ministère du Travail.

Une deuxième étape portera sur la manière dont on peut faire évoluer les dispositifs d’aide, et une 3e phase « prospective » devra examiner quelles sont les tendances de fond qui ont été affectées par la crise, comme avec le télétravail. Ces travaux pourraient déboucher sur une nouvelle conférence de dialogue social « au début de l’été ».

Pour cette conférence, le gouvernement avait mis de côté les sujets qui fâchent: la réforme de l’assurance chômage a été décidée en amont même si les syndicats comptent à nouveau demander son report. Et ni la réforme des retraites, « morte et enterrée » selon M. Roux de Bézieux, ni les déficits sociaux n’étaient à l’ordre du jour.

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Économie

La loi de finances spéciale promulguée par Emmanuel Macron dans l’attente d’un budget 2025

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La loi de finances spéciale promulguée par Emmanuel Macron dans l'attente d'un budget 2025

En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, Emmanuel Macron a signé une loi de finances spéciale pour assurer la continuité de l’État en 2025.

Face à une impasse politique, le président Emmanuel Macron a pris une mesure exceptionnelle en promulguant, le 20 décembre, une loi de finances spéciale. Cette décision intervient dans un contexte où la France est en attente d’un nouveau gouvernement, rendant impossible l’adoption d’un budget pour l’année 2025.

Cette loi spéciale, adoptée par le Parlement la semaine précédente, permet au gouvernement actuel de continuer à prélever les impôts et à emprunter pour financer les services de l’État et de la Sécurité sociale. Elle assure ainsi la continuité des fonctions essentielles de l’État pour le début de l’année prochaine. Le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson, avait souligné que cette mesure est une solution temporaire qui doit être rapidement complétée par un budget définitif.

La promulgation de cette loi de finances spéciale reflète les défis politiques actuels. Laurent Saint-Martin, ministre du Budget démissionnaire, a rappelé sur la plateforme X (anciennement Twitter) que cette loi n’est qu’une solution temporaire et qu’il est impératif de doter le pays d’un budget pour 2025. La situation politique tendue, marquée par des démissions et des incertitudes, rend cette tâche ardue.

François Bayrou, ancien ministre et figure politique influente, a exprimé son espoir de voir un budget adopté vers la mi-février. Il a également indiqué que ce budget serait basé sur les propositions déjà votées au Parlement avant la censure du gouvernement précédent. Cependant, il a reconnu les difficultés à respecter ce calendrier.

L’absence d’un gouvernement stable et la nécessité d’une solution budgétaire rapide soulignent les tensions et les défis auxquels la France fait face. La promulgation de cette loi spéciale, bien que nécessaire, met en lumière l’urgence de former un gouvernement capable de prendre des décisions budgétaires à long terme.

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Musk premier homme à posséder une fortune de plus de 400 milliards de dollars

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Musk premier homme à posséder une fortune de plus de 400 milliards de dollars

Le fondateur de Tesla et SpaceX, Elon Musk, devient le premier individu à voir sa fortune personnelle dépasser la barre symbolique des 400 milliards de dollars.

Elon Musk, déjà connu pour son influence dans le secteur de la technologie et de l’espace, a récemment franchi une étape historique en devenant le premier milliardaire à posséder une fortune personnelle supérieure à 400 milliards de dollars. Selon les données de Bloomberg, cette somme impressionnante résulte de plusieurs facteurs économiques et politiques.

L’augmentation significative de la valeur de Tesla, dont les actions ont bondi de plus de 65% depuis l’élection de Donald Trump en novembre, a été un moteur clé de cette croissance. Parallèlement, SpaceX a vu sa valeur estimée à environ 350 milliards de dollars après que des investisseurs, y compris Musk lui-même, aient acheté pour 1,25 milliard de dollars d’actions de la société. Ces transactions ont directement contribué à l’augmentation de la fortune de Musk, le portant à 440 milliards de dollars.

Outre son succès entrepreneurial, Musk a également marqué l’actualité politique en devenant le plus grand donateur de la campagne électorale récente. Il a investi plus de 270 millions de dollars pour soutenir Donald Trump, selon la Commission électorale américaine (FEC). Cette contribution record d’un donateur non candidat a été relevée par OpenSecrets, une association spécialisée dans le suivi des financements politiques.

La proximité de Musk avec le nouveau président a suscité des inquiétudes quant à d’éventuels conflits d’intérêt, notamment en ce qui concerne les crédits d’impôt sur les véhicules électriques, un domaine où Tesla est en concurrence directe. Cependant, Trump a nommé Musk à la tête d’une commission pour « l’efficacité gouvernementale », un geste qui pourrait lui permettre d’influencer directement les politiques fédérales.

L’ascension financière d’Elon Musk illustre non seulement la puissance de son empire entrepreneurial mais aussi son influence grandissante sur la scène politique américaine. Cette position unique le place à la croisée des chemins entre innovation technologique et pouvoir politique, soulignant les liens étroits entre ces deux sphères dans l’économie contemporaine.

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Retraites : l’indexation des pensions va couter 6,5 milliards d’euros à l’État

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Retraites : l'indexation des pensions va couter 6,5 milliards d'euros à l'État

La hausse automatique des pensions de retraite, indexée sur l’inflation, entraîne des dépenses considérables pour les finances publiques.

L’ajustement des pensions de retraite au taux d’inflation, prévu pour le 1er janvier prochain, représente une charge financière substantielle pour l’État. Selon les estimations fournies par le ministère du Budget et des Comptes publics, cette indexation devrait coûter environ 6,5 milliards d’euros aux contribuables français.

Initialement, le gouvernement envisageait de différer cette revalorisation de six mois, permettant ainsi de réaliser des économies de quatre milliards d’euros. Cependant, en l’absence d’un budget adopté pour l’année à venir, la loi impose une révision automatique des pensions basée sur l’inflation de l’année précédente. En 2024, celle-ci a été de 2,2%, ce qui signifie une augmentation équivalente des pensions dès le début de l’année 2025.

Cette décision affecte directement les 17 millions de retraités français. Par exemple, un ancien salarié du privé percevant une pension de 1 400 euros nets par mois verra son allocation augmenter de 21,6 euros, tandis qu’un ancien fonctionnaire avec une pension équivalente bénéficiera d’une hausse de 30,2 euros. Il est important de noter que cette augmentation s’ajoute à celle de 5,3% déjà appliquée en 2024, reflétant une inflation en hausse constante.

L’impact financier de cette mesure sur le budget de l’État soulève des questions sur la soutenabilité à long terme des systèmes de retraite. La nécessité de réévaluer régulièrement les pensions pour maintenir leur pouvoir d’achat est incontestable, mais elle met en lumière les défis structurels que pose le financement de la protection sociale dans un contexte de croissance économique modérée et de population vieillissante.

La décision de revaloriser les pensions, bien que nécessaire pour les retraités, impose une réflexion approfondie sur les mécanismes de financement de la retraite. Les autorités devront sans doute envisager des réformes structurelles pour équilibrer les besoins des retraités avec les capacités financières de l’État, tout en assurant une gestion prudente des deniers publics.

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