Alors que les habitants de Mèze subissent des hausses successives du tarif de l’eau, l’attitude de l’opposition locale interroge. Entre absences et votes en faveur de Sète, les mézois paient le prix d’un manque de défense de leurs intérêts.
Le jeudi 19 décembre, le conseil communautaire de Sète Agglopôle Méditerranée (SAM) a été marqué par un débat houleux sur les tarifs de l’eau. La majorité mézoise, menée par le maire Thierry Baëza, a dénoncé avec force une nouvelle augmentation de 2 %, venant s’ajouter à celles de 2022 et 2023. Depuis 2019, la facture des mèzois a ainsi grimpé de 20,6 %, tandis que les sétois bénéficient d’une baisse cumulative de 15,1 %. Ce contraste saisissant a fait bondir les élus mèzois, qui dénoncent une « injustice flagrante ».
« Rien ne justifie cette hausse, si ce n’est une volonté manifeste de pénaliser la régie de l’eau de Mèze », a martelé Thierry Baëza. Selon la municipalité, les infrastructures de la ville affichent pourtant un faible taux de pertes et une gestion reconnue pour son efficacité. « Pourquoi les mèzois doivent-ils financer les baisses appliquées à Sète ? Cette décision, imposée sans concertation, accentue un sentiment d’injustice déjà nourri par des charges en constante augmentation depuis 2017 », a ajouté le maire de Mèze.
Cependant, une source de frustration supplémentaire réside dans l’attitude de l’opposition mézoise. Nicolas Goudard, élu d’opposition et membre de « Mèze Demain », unique représentant de cette opposition à siéger au sein du conseil communautaire aux côtés de la majorité municipale, suscite des interrogations quant à son engagement envers ses concitoyens.
Après avoir voté en 2023 en faveur d’une précédente augmentation des tarifs, il s’est distingué par son absence lors du dernier conseil communautaire, ainsi que tout au long de l’année écoulée, tout en continuant à percevoir ses indemnités, précise la majorité municipale. De surcroît, ses prises de position répétées en faveur du maire affairiste sétois, condamné et interdit d’exercer les fonctions de maire et de président de la SAM, suscitent l’étonnement.
La majorité mézoise exprime aujourd’hui sa volonté de reprendre la gestion de l’eau, transférée à la SAM sous l’ancien maire Henry Fricou. Ce dernier est par ailleurs visé par une enquête judiciaire, qui a conduit ces dernières semaines à plusieurs perquisitions dans des entreprises privées et des administrations publiques. Les détails de ces investigations seront approfondis dans un prochain article de notre rédaction.
Dans ce climat tendu, les mèzois expriment en nombre croissant leur inquiétude sur les réseaux sociaux face à des hausses tarifaires qu’ils jugent insoutenables. L’équité entre les communes de l’agglomération est de plus en plus remise en question, tout comme la responsabilité des élus, qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition. Ils demandent désormais des actions concrètes pour mettre un terme à une situation qu’ils considèrent profondément injuste.