Société
Travailler dans l’aérien: des rêves d’enfant volés par le Covid
Il y a un an, Perrine, 26 ans, touchait du doigt son rêve d’enfant: être hôtesse de l’air. Mais le Covid-19 a stoppé net son envol pour la remettre sur le chemin de son premier métier, les assurances.
Au Centre de formation par apprentissage (CFA) des métiers de l’aérien à Bonneuil-en-France, tout près de l’aéroport du Bourget au nord de Paris, où Perrine a suivi sa formation, la salle de cours des hôtesses et stewards est plongée dans le silence, les chaises sont entassées, les sièges pour les passagers fictifs restent désespérément vides.
Un peu plus d’un an après son inauguration en septembre 2019, le site de 8.000 m2 a des allures d’école fantôme.
Dans le vaste hangar qui abrite un avion d’affaires Falcon et un hélicoptère Super Puma pour les travaux pratiques, seule une vingtaine d’apprentis s’activent autour d’établis.
A la rentrée, « les discours de bienvenue ont été un peu délicats », reconnaît leur formateur Pierre-Henri Greze. « J’ai une majorité d’élèves qui sont angoissés, inquiets pour l’avenir », confie-t-il.
Le nombre d’élèves à la rentrée 2020 a chuté de moitié, avec seulement 300 apprentis ou alternants, dans des formations allant du BAC Pro au BTS, en passant par des certifications de Personnel navigant commercial (PNC).
Les formations d’hôtesses de l’air et de stewards sont totalement à l’arrêt, les formations techniques (mécanicien structure ou avionique, technicien aéronautique…) sont en baisse de 30%, celles d’accueil en aéroports réduites à la portion congrue.
Les métiers de l’aérien, juste avant la crise, « c’était un boulevard, on avait du mal à trouver des candidats », surtout en mécanique, explique Véronique Flavigny, directrice du CFA.
En 2019, les entreprises de la filière aéronautique avaient recruté 8.000 alternants, un effectif qui avait doublé en 10 ans avec un rythme de croissance du trafic aérien de 3 à 4% par an en moyenne.
Le Covid-19 a mis un coup d’arrêt brutal à cette ascension vertigineuse.
Avoir envie de se lever le matin
A lui seul, Airbus a annoncé la suppression de 15.000 postes dans le monde, dont 5.000 en France. Côté compagnies aériennes, Air France a annoncé la suppression de 8.500 emplois.
Et après une chute du trafic mondial de 60% en 2020, selon l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), un retour aux niveaux d’avant-crise n’est pas attendu avant 2024.
Pour Mme Flavigny, il faudra trouver les moyens de passer le creux de la vague, autant pour la pérennité du site que pour les élèves désormais souvent condamnés au chômage.
Pour assurer la survie du CFA, « on a réussi à trouver des solutions pour 2021 », mais au-delà « tout dépend de comment ça va reprendre et comment on va être soutenus », ajoute la directrice, qui a déjà recouru à toutes les aides possibles proposées par le gouvernement.
Quant aux élèves, le moral est parfois en berne mais souvent la détermination prend le dessus.
« Faut pas baisser les bras et se donner à fond. Peut-être que dans deux ans, l’entreprise aura besoin de bras et va nous recruter », espère Marotea Archer, 21 ans, une tenaille à la main.
Perrine Chaumet n’est pour l’instant pas très optimiste. « Même si on remue ciel et terre, on ne peut pas continuer le métier de nos rêves avec une crise comme ça », regrette celle qui s’était donné le temps de perfectionner son anglais pour réaliser son rêve avant d’être diplômée début 2020 avec l’émergence du coronavirus.
« Fin janvier, j’ai commencé à postuler dans les assurances et dans des métiers administratifs, parce que je vois que la situation ne s’améliore pas, et on ne sait pas si c’est pour plusieurs mois, plusieurs années », poursuit-elle.
Mais une fois les turbulences passées, elle compte bien revenir en cabine : « j’ai eu le temps de voir que c’est ça que j’ai envie de faire. Que c’est ça qui me donne envie de me lever le matin ».
France
Météo : sept départements placés en vigilance dimanche
Sept départements sont sous haute surveillance ce dimanche en raison de conditions météorologiques variées et potentiellement dangereuses.
Le dimanche 22 décembre s’annonce sous le signe de la prudence pour de nombreux territoires français. Météo-France a émis une vigilance orange pour sept départements, chacun confronté à des phénomènes météorologiques distincts.
Dans le nord-ouest du pays, les Côtes-d’Armor, l’Ille-et-Vilaine et la Manche sont concernés par une alerte aux vents violents. À partir de 10h et jusqu’à 16h, les habitants de ces régions devront faire face à des rafales atteignant jusqu’à 120 km/h, voire 130 km/h sur les côtes de la Manche. La dépression Enol, en marge de la perturbation, est à l’origine de ces conditions tempétueuses.
Simultanément, les départements alpins de l’Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie sont placés en vigilance orange pour des risques de neige-verglas et avalanches. Dès les premières heures de la matinée, ces zones montagneuses ont commencé à recevoir d’importantes quantités de neige, rendant les conditions routières et de circulation difficiles. À Chamonix et Bourg-Saint-Maurice, plusieurs centimètres de neige ont déjà été mesurés, et le risque d’avalanche est jugé « fort » par Météo-France.
L’Ain, quant à lui, a été ajouté à la liste des départements en vigilance orange pour neige-verglas en milieu de matinée, soulignant l’ampleur et la diversité des phénomènes météorologiques sur le territoire français.
La vigilance pourrait également s’étendre à d’autres départements, tels que le Finistère, le Calvados et la Seine-Maritime, où des rafales violentes sont également attendues. Une potentielle aggravation de la situation est envisagée, nécessitant une attention particulière des habitants de ces zones.
Ce dimanche, la diversité des alertes météorologiques reflète la complexité des conditions atmosphériques qui traversent le pays. Les autorités appellent à la vigilance et à la prudence, recommandant aux résidents des zones concernées de limiter leurs déplacements et de se tenir informés des évolutions météorologiques.
Planète
Gâter ses animaux à Noël, une tendance qui perdure
À l’approche des fêtes, les propriétaires d’animaux de compagnie ne lésinent pas sur les dépenses pour choyer leurs compagnons à quatre pattes, une tendance qui se confirme d’année en année.
Les festivités de fin d’année ne sont plus uniquement réservées aux humains. En France, où la moitié des foyers possèdent au moins un animal de compagnie, les chiens, chats et autres compagnons à poils ou à plumes sont de plus en plus intégrés aux célébrations de Noël. Cette coutume, qui perdure et se renforce, s’accompagne d’une véritable explosion des ventes dans les magasins spécialisés.
Les enseignes dédiées à l’animalerie, comme Maxi Zoo France et Animalis, constatent une hausse significative de leur chiffre d’affaires en décembre. Jean-Philippe Blasco, directeur commercial de Maxi Zoo France, souligne que « les animaux sont désormais considérés comme des membres à part entière de la famille, il est donc naturel de les inclure dans les festivités de Noël ». En effet, les ventes de ces enseignes augmentent de 20% durant cette période festive, avec une prédilection marquée pour les jouets et les accessoires, dont les chiffres peuvent doubler.
Cette tendance est illustrée par des exemples concrets. Astrid Brunet, par exemple, prévoit d’offrir un jouet à son berger australien, Mamen, pour le plaisir de l’animal et pour éviter qu’il ne s’en prenne aux paquets cadeaux des autres membres de la famille. Baptiste Gautier, quant à lui, hésite encore entre un coussin et un jouet pour son golden retriever, Tao. Les friandises et les calendriers de l’avent pour animaux sont également très populaires, montrant que l’anticipation des fêtes commence bien avant le jour J.
Cette évolution dans le statut des animaux de compagnie est analysée par le sociologue Christophe Blanchard, qui explique que « depuis trente ans, le rôle des chiens et chats a considérablement changé. Ils ne sont plus vus comme des gardiens ou des chasseurs de souris, mais comme des membres de notre intimité ». Cette intégration des animaux dans les rituels familiaux est désormais perçue comme normale.
Cependant, cette période de générosité ne se limite pas à l’achat de cadeaux pour les animaux de compagnie. Les dons aux associations de protection animale connaissent également un pic. La SPA et la Fondation 30 millions d’amis notent une augmentation significative des contributions en décembre, qui représentent respectivement 20% et 36% de leurs collectes annuelles. Les refuges reçoivent aussi davantage de dons en nature, une aide précieuse pour les animaux en attente d’un foyer.
Malgré cette vague de générosité, Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis, rappelle que « faire des cadeaux à ses animaux est devenu la norme, mais l’animal n’est pas un cadeau ». Elle insiste sur l’importance de l’engagement à long terme lorsqu’on adopte un animal, soulignant que l’abandon, même après les fêtes, est inacceptable. La SPA, qui a pris en charge près de 45 000 animaux abandonnés ou maltraités l’an dernier, dénonce cette pratique.
Ainsi, si Noël est devenu une période de festivités pour tous les membres de la famille, y compris les animaux de compagnie, il est crucial de se rappeler que l’adoption d’un animal est un engagement sérieux et durable, et non un simple caprice saisonnier.
France
Dominique Pelicot condamné à 20 ans de prison, les autres accusés jugés coupables
Le tribunal d’Avignon a rendu son verdict dans l’affaire des viols de Mazan, marquant un tournant dans la lutte contre les violences conjugales.
La cour criminelle de Vaucluse a statué jeudi sur le sort de Dominique Pelicot, un septuagénaire accusé de viols aggravés et de tentatives de viol sur son ex-épouse, Gisèle. Durant une décennie, cet homme a administré des anxiolytiques à son épouse avant de la violer et de l’exposer à des inconnus recrutés via internet, une pratique qui a marqué les esprits par sa cruauté.
Lors de l’énoncé du verdict, le président de la cour, Roger Arata, a déclaré Pelicot coupable, soulignant ainsi la gravité des faits. « Monsieur Pelicot, vous êtes déclaré coupable de viol aggravé sur la personne de Gisèle Pelicot », a-t-il précisé, avant de réserver la lecture de la peine pour plus tard dans la matinée. Pelicot, impassible, a écouté sans broncher la sentence qui le condamne potentiellement à 20 ans de réclusion criminelle.
Outre les viols, l’accusé a également été reconnu coupable de détention et enregistrement d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. La salle d’audience était comble, la famille au complet, témoin silencieux d’une justice qui se rend.
Au cours du procès, Dominique Pelicot avait exprimé des regrets, demandant pardon à sa famille et reconnaissant le courage de son ex-épouse. « On m’a affublé de titres, j’ai plutôt l’intention de me faire oublier », avait-il déclaré, conscient de l’image monstrueuse qu’il projetait. Caroline, sa fille, n’a plus que des mots durs pour lui, le qualifiant de « géniteur » et le décrivant comme un des plus grands criminels sexuels des vingt dernières années.
L’affaire de Mazan, par son horreur et sa médiatisation, est devenue un symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle met en lumière la nécessité d’une justice ferme et sans complaisance face à de tels actes. La condamnation de Pelicot, bien que ne pouvant réparer les traumatismes infligés, envoie un message fort : la société ne tolère pas l’impunité pour ces crimes odieux.
La peine de Dominique Pelicot, qui sera probablement lourde, ne sera pas seulement une punition, mais aussi une tentative de restauration de la confiance dans la justice par les victimes et la société.
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