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Haïti: nouvelle flambée de violence à Port-au-Prince

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Port-au-Prince sous le feu des gangs : des milliers de familles fuient la violence

La capitale haïtienne est plongée dans une nouvelle vague de violences, forçant des milliers d’habitants à abandonner leurs foyers. Les groupes armés étendent leur emprise, semant la terreur dans des quartiers jusqu’alors épargnés.

La situation sécuritaire à Port-au-Prince continue de se dégrader, avec une recrudescence des affrontements entre bandes criminelles. Vendredi, de nombreuses familles ont été contraintes de quitter précipitamment leurs habitations, fuyant les combats qui ravagent plusieurs zones de la capitale. Nocia, une résidente de 64 ans, témoigne de l’épuisement généralisé : « C’est la cinquième fois que je déménage à cause des gangs. Je ne supporte plus cette vie. Je veux quitter Port-au-Prince, c’est insupportable. » Comme elle, des milliers d’Haïtiens cherchent désespérément un refuge, souvent dans des conditions précaires.

Les groupes armés, déjà responsables de meurtres, enlèvements et pillages, étendent désormais leur contrôle à des quartiers qui avaient jusqu’ici résisté à leur influence. Cette escalade de violence plonge la population dans une angoisse permanente. Martine, une autre habitante, envisage même d’envoyer ses enfants dans le sud du pays, chez sa mère, pour les protéger. « Je ne vois pas comment la situation pourrait s’améliorer ici », confie-t-elle, désemparée.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 40.000 personnes ont été déplacées entre mi-février et début mars, fuyant les zones de conflit. Les organisations humanitaires, comme Médecins sans frontières (MSF), tirent la sonnette d’alarme : en une semaine, fin février, elles ont pris en charge 90 victimes de violences, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne habituelle.

Malgré la présence de la force multinationale de sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya et soutenue par l’ONU, la situation reste critique. Avec seulement un peu plus de 1.000 policiers déployés sur les 2.500 prévus, les moyens manquent pour faire face à l’ampleur de la crise. Pierre Espérance, directeur du Réseau national de défense des droits humains, déplore l’incapacité des forces de l’ordre à reprendre le contrôle : « La police est sur la défensive, ce qui profite aux criminels. La mission multinationale est limitée et peine à se déployer efficacement. »

Face à cette situation, le gouvernement haïtien s’est réuni vendredi pour discuter des mesures à prendre, mais aucune annonce concrète n’a été faite. Dans un pays déjà fragilisé par une instabilité politique chronique et une pauvreté endémique, la population espère désormais une intervention internationale plus robuste pour mettre fin à cette spirale de violence.

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