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Vols de cartes SIM dans les ascenseurs : un fléau qui paralyse les habitants et coûte cher aux bailleurs sociaux

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Vols de cartes SIM dans les ascenseurs : un fléau qui paralyse les habitants et coûte cher aux bailleurs sociaux

Des milliers d’usagers bloqués chez eux et des factures exorbitantes pour les bailleurs sociaux, le vol de cartes SIM dans les ascenseurs prend de l’ampleur en France.

Ces derniers mois, les vols de cartes SIM cachées dans les boîtiers d’appels d’urgence des ascenseurs, généralement pour envoyer des textos frauduleux, se sont multipliés, au grand dam des utilisateurs des cabines et des bailleurs sociaux.

Les vols de cartes SIM dans les ascenseurs se sont transformés en un fléau en France, affectant des milliers d’usagers et coûtant cher aux bailleurs sociaux. Ces petites puces, qui servent exclusivement à activer la ligne d’urgence des ascenseurs en cas de panne, sont devenues la cible de voleurs opportunistes. Leur absence entraîne l’arrêt immédiat du dispositif, laissant de nombreux habitants bloqués chez eux.

« Beaucoup de personnes restent ainsi bloquées chez elles. C’est un fléau très important », témoigne Alexandre Guillemaud, représentant de l’Union nationale des locataires indépendants. Rien qu’à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), l’Office public de l’habitat (OPH) estime que 4 000 ménages ont été touchés par ces arrêts forcés, dont de nombreux retraités qui se retrouvent « cloîtrés chez eux ».

Pour remédier à ce problème, des « opérations de portage » ont été mises en place dans la commune. Concrètement, « des personnes se tiennent à disposition sur certains créneaux horaires pour porter des courses ou des packs d’eau pour les locataires qui ne peuvent pas se déplacer et qui vivent parfois au 14e ou 15e étage! », décrit Jean-Baptiste Paturet, le directeur de l’OPH.

Sur les 150 ascenseurs gérés par l’Office, plus de 80 ont été vandalisés et privés des cartes SIM qui les équipent. « Plus de la moitié des appareils », insiste M. Paturet.

Les puces sont ensuite utilisées par leurs voleurs pour envoyer des SMS frauduleux par milliers. Les bailleurs sociaux, pour la plupart propriétaires des cartes SIM, font les frais de ces campagnes d’arnaque, dont les promoteurs se font passer pour des institutions comme la Sécurité sociale pour extorquer de l’argent aux particuliers.

« Les factures sont exorbitantes : pour un seul téléphone, on a dû payer 66 000 euros en un mois. En tout, on estime à 500 000 euros le montant payé pour ces fraudes », s’insurge le patron de l’office.

À ces coûts s’ajoutent ceux engendrés par les détériorations des dispositifs. « Les vols sont souvent effectués par des amateurs qui cassent », relate M. Paturet.

Ces incidents sont apparus sur les radars des autorités au début de l’année puis se sont multipliés à partir de juin 2023, souvent « par le bouche à oreille » entre délinquants attirés par un coup facile et sans grand risque.

« Les caméras dans les ascenseurs d’immeubles et dans les résidences sont très rares », souligne l’Union nationale des locataires indépendants pour expliquer que les auteurs de ces vols sont rarement identifiés.

Pour limiter les vols, le bailleur de la commune de la banlieue parisienne a trouvé une solution : recourir à des cartes « NTM », programmées pour fonctionner avec un seul appareil. Ces cartes SIM ne sont en outre pas utilisables dans des téléphones portables : l’envoi d’un SMS est bloqué lorsque la carte est utilisée sur un autre appareil que celui sur lequel elle a été programmée.

« Les cas de vols commencent déjà à diminuer », assure l’Office, qui reconnaît cependant que l’installation de ces nouvelles cartes et la « reconfiguration de tous les appareils » prend du temps, environ quatre heures par ascenseur.

L’ampleur de cette vague de vols reste encore difficile à évaluer. « Plusieurs plaintes ont été déposées, des enquêtes sont en cours », notamment à Aubervilliers ou à Rouen, s’est ainsi contentée de confirmer la préfecture de police de Paris.

Selon la Fédération des ascenseurs, la France abrite un parc de 637 000 appareils en service, utilisés par 17 % des Français au quotidien.

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