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Une étude climatosceptique rédigée par l’IA de Musk fait polémique

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Des chercheurs dénoncent une manipulation scientifique sous couvert d’intelligence artificielle, tandis que les réseaux sociaux s’enflamment.

Une prétendue étude scientifique, présentée comme entièrement produite par Grok 3, l’IA développée par Elon Musk, alimente les débats sur les réseaux sociaux. Ce texte, intitulé « Réévaluation critique de l’hypothèse du réchauffement planétaire lié aux émissions de CO2 », remet en cause les conclusions du GIEC et s’appuie sur des travaux largement discrédités par la communauté scientifique.

Les milieux climatosceptiques se sont emparés de cette publication, notamment Robert Malone, connu pour ses positions antivax pendant la pandémie. Ce dernier a salué l’étude comme la fin d’une « escroquerie climatique », un message relayé des millions de fois. Pourtant, le consensus scientifique établit clairement un lien entre les énergies fossiles, le réchauffement climatique et l’aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes.

Des experts soulignent les limites d’une telle démarche. Les modèles de langage comme Grok 3 ne raisonnent pas : ils génèrent du texte à partir de données préexistantes, sans capacité d’analyse critique. Mark Neff, spécialiste en sciences environnementales, rappelle qu’il ne s’agit pas de recherche, mais d’une reconstitution statistique. L’étude affirme que l’IA a rédigé l’intégralité du manuscrit, sous la supervision de coauteurs, dont Willie Soon, un climatosceptique financé par l’industrie pétrolière.

Elisabeth Bik, experte en intégrité scientifique, s’interroge sur la méthodologie : comment les données ont-elles été sélectionnées et traitées ? Ashwinee Panda, spécialiste de l’IA, met en garde contre l’illusion d’objectivité. Sans transparence sur les directives données à l’algorithme, l’étude reste suspecte.

Le processus de publication, achevé en seulement douze jours, soulève également des questions. Le journal concerné ne semble pas affilié à un comité d’éthique reconnu. Pour Gavin Schmidt, climatologue à la NASA, cette étude ne fait que recycler des arguments obsolètes sous une apparence technologique. Naomi Oreskes, historienne des sciences, y voit une tentative de relancer artificiellement le climatoscepticisme.

Malgré les demandes d’éclaircissements, les auteurs n’ont pas fourni de précisions sur leur méthode. Cette affaire illustre les risques de détournement de l’IA à des fins idéologiques, au détriment de la rigueur scientifique.

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