Les États-Unis et la Russie renouent le dialogue sur l’Ukraine, tandis que les alliés de Kiev intensifient la pression sur Moscou. _Dans un contexte de tensions persistantes, les diplomates américains et russes ont évoqué les prochaines étapes pour mettre fin au conflit, alors que les partenaires de l’Ukraine se mobilisent pour contraindre la Russie à accepter un cessez-le-feu._
Les chefs de la diplomatie américaine et russe, Marco Rubio et Sergueï Lavrov, ont engagé samedi une discussion téléphonique pour explorer les voies d’une résolution du conflit en Ukraine. Cette conversation intervient quelques heures après qu’une trentaine de pays et organisations soutenant Kiev se soient accordés sur une stratégie commune visant à exercer une « pression collective » sur Moscou. Les alliés de l’Ukraine soupçonnent en effet la Russie de chercher à prolonger les hostilités plutôt que de s’engager dans des négociations sérieuses.
Selon Tammy Bruce, porte-parole du département d’État américain, les deux ministres ont évoqué les suites des récentes discussions tenues en Arabie saoudite et ont convenu de poursuivre leurs efforts pour rétablir un dialogue constructif entre Washington et Moscou. Cependant, aucune date n’a été fixée pour de nouveaux pourparlers. Parallèlement, Kiev a accepté l’idée d’un cessez-le-feu de 30 jours sous médiation américaine, à condition que la Russie cesse ses offensives dans l’est de l’Ukraine. Mais le président Vladimir Poutine reste inflexible, exigeant des concessions territoriales et politiques majeures de la part de l’Ukraine, notamment l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’OTAN.
Lors d’un sommet virtuel organisé par le Royaume-Uni, les dirigeants des pays soutenant l’Ukraine ont réaffirmé leur détermination à faire pression sur Moscou. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné que « la balle est dans le camp de la Russie », appelant Vladimir Poutine à s’engager dans des discussions sérieuses. Si Moscou refuse, les alliés de Kiev envisagent de renforcer les sanctions économiques pour contraindre la Russie à accepter un cessez-le-feu. Emmanuel Macron, présent lors de cette réunion, a dénoncé la stratégie de Poutine, accusant le président russe de vouloir « tout obtenir avant de négocier ».
Sur le terrain, les combats se poursuivent sans relâche. Dans la région russe de Belgorod, trois civils ont été blessés par des engins largués par des drones, tandis qu’en Ukraine, des attaques russes ont endommagé des habitations à Tcherniguiv. Par ailleurs, Moscou a annoncé avoir repris deux villages dans la région de Koursk, où les forces russes ont réalisé des avancées significatives ces derniers jours.
En marge de ces développements, les États-Unis ont nommé un nouvel émissaire pour l’Ukraine, Keith Kellogg, chargé de travailler directement avec Volodymyr Zelensky. Parallèlement, la France et le Royaume-Uni continuent de plaider pour une présence internationale en Ukraine afin de garantir la sécurité en cas de trêve, une proposition que la Russie rejette catégoriquement. Emmanuel Macron a insisté sur le fait que les garanties de sécurité pour l’Ukraine ne doivent pas dépendre de l’approbation de Moscou, soulignant que les concessions territoriales ne sont pas envisageables.
Alors que les tensions restent vives, la communauté internationale observe avec attention les prochaines étapes de ce conflit complexe, où chaque avancée diplomatique semble se heurter à de nouveaux obstacles sur le terrain.