Monde
Twitter se porte bien sans Trump
Twitter va très bien même sans Donald Trump, a fait savoir Jack Dorsey, le fondateur du réseau social qui s’est félicité de la croissance du nombre d’utilisateurs pendant les élections américaines, mais aussi après sa décision de bannir l’ancien président pour incitations répétées à la violence.
« Notre plateforme est plus large qu’un sujet ou que tel ou tel compte », a-t-il déclaré mardi lors d’une conférence aux analystes sur les résultats trimestriels de la société.
« 80% de notre audience se trouve hors des Etats-Unis, et nous avons plus de 50 comptes suivis par plus de 25 millions de personnes ».
En janvier, après l’invasion du Capitole par des partisans du milliardaire républicain, Twitter a suspendu puis supprimé le profil de Donald Trump. Le réseau s’est aussi purgé de nombreux comptes extrémistes qui le soutenaient, dont 70.000 affiliés à la mouvance conspirationniste QAnon.
L’éviction de Donald Trump, dont le compte était suivi par 88 millions d’abonnés, n’a pas été du goût de ses fans, ni de certains défenseurs des libertés en ligne, qui y ont vu le signe d’un pouvoir démesuré des plateformes.
Mais « l’augmentation moyenne du nombre d’utilisateurs quotidiens dits +monétisables+ fin janvier était supérieure à la moyenne historique des quatre dernières années », a rassuré le patron.
« Nous nous attendons à une croissance d’environ 20% sur un an » pour le trimestre en cours.
Ces propos étaient très attendus car le modèle économique de Twitter repose sur la publicité, qui se vend d’autant plus cher que les usagers sont nombreux et actifs sur la plateforme.
La vie sans Trump
« La vie sans Trump se révèle être non seulement moins énervante mais aussi beaucoup moins dommageable pour le réseau social que nombre d’entre nous l’aurait pensé », a réagi l’analyste Rob Enderle du Enderle Group.
« Il attirait beaucoup d’audience, mais c’était très concentré sur lui. Je ne suis pas sûr que les gens lisaient les pubs ».
Le réseau des gazouillis est parvenu à une fréquentation quotidienne de 192 millions d’usagers dits « monétisables », en moyenne, au quatrième trimestre de 2020, soit un bond de 27% en un an.
« Twitter a terminé une année 2020 turbulente avec une bonne performance au quatrième trimestre. Les améliorations techniques ont amélioré l’expérience des utilisateurs et ont été payantes », a commenté Nazmul Islam, analyste chez eMarketer.
Le groupe californien a dépassé les attentes du marché avec près d’1,3 milliard de dollars de chiffre d’affaires généré d’octobre à décembre 2020 (contre 1 milliard sur la même période en 2019).
Il en a ressorti 222 millions de dollars de bénéfice net (+87%) et 252 millions de bénéfice opérationnel, un record.
Mais ses dépenses grimpent aussi. Elles ont progressé de 21% au quatrième trimestre, et devraient encore enfler de 25% sur l’année 2021, « étant donné les décisions en termes d’embauches et d’investissements des dernières années », précise le groupe dans un communiqué.
La plateforme a lancé de nouveaux produits l’année dernière, dont les « fleets », des messages qui disparaissent au bout de 24 heures, et prépare de nouvelles fonctionnalités, notamment des salons « audio » de conversations en direct et de potentiels tweets vocaux.
Modération « décentralisée »
Elle travaille aussi à de nouvelles formes de modération, plus « décentralisées » après une année d’échanges particulièrement tendus à cause de la politique américaine.
« Au final, ce sont les personnes qui utilisent Twitter qui sont les mieux placées pour résoudre ce problème », a indiqué Jack Dorsey.
Fin janvier, le réseau a lancé Birdwatch, en phase de test. Ce nouvel outil de lutte contre la désinformation permet aux participants de signaler des messages et d’y ajouter des notes de contexte qui seront lisibles uniquement sur un site séparé dans un premier temps.
L’entreprise voudrait aussi donner du pouvoir aux usagers sur les algorithmes qui guident leur navigation.
« On peut imaginer que vous classiez les algorithmes en fonction de ce que vous voulez voir », a suggéré le patron.
Twitter est aussi revenu sur la menace que représente la dernière mise à jour du système d’exploitation mobile iOS d’Apple pour les réseaux sociaux gratuits.
Prévue pour cette année, elle va obliger les éditeurs d’applications à demander aux usagers leur permission pour les suivre à la trace et à leur préciser quelles données ils récoltent sur eux à des fins de ciblage publicitaire.
« Si la pandémie continue de reculer et que l’impact des changements liés à iOS 14 sont modérés, nous tablons sur une croissance plus rapide de nos revenus que de nos dépenses en 2021 », note le groupe.
Pour le premier trimestre en cours, Twitter prévoit un chiffre d’affaires compris entre 940 millions et 1,04 milliard de dollars.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
Monde
Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte
Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.
La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.
Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.
L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.
Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.
Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.
Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.
Monde
L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer
L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.
L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.
Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.
Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.
Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.
Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.
Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.
L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.
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