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Économie

Terres rares: face au monopole chinois, une usine de recyclage franco-japonaise en construction en France

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Face à la domination chinoise, une alliance franco-japonaise pour recycler les terres rares en France

Une usine pionnière voit le jour à Lacq, avec l’ambition de réduire la dépendance européenne aux métaux stratégiques.

Dans un contexte de tensions géopolitiques et de dépendance critique aux terres rares, la France et le Japon unissent leurs forces pour lancer une usine de recyclage et de raffinage de ces métaux essentiels. Située à Lacq, dans le sud-ouest de la France, cette installation, portée par la startup lyonnaise Carester, vise à sécuriser l’approvisionnement en terres rares légères et lourdes, indispensables à la transition énergétique et aux industries de pointe.

L’usine, baptisée Caremag, devrait entrer en production fin 2026 ou début 2027. Elle traitera annuellement 2 000 tonnes d’aimants permanents pour en extraire 800 tonnes de terres rares légères, comme le néodyme et le praséodyme. Parallèlement, elle raffinerait 5 000 tonnes de concentrés miniers pour produire 600 tonnes de terres rares lourdes, telles que le dysprosium et le terbium. À terme, cette production représentera environ 15 % de l’offre mondiale actuelle.

Ce projet, doté d’un budget de 216 millions d’euros, bénéficie d’un financement mixte franco-japonais. Le Japon apporte 110 millions via l’organisme public Jogmec et le trader Iwatani, tandis que la France contribue à hauteur de 106 millions via des subventions et des avances remboursables dans le cadre des plans France Relance et France 2030.

L’objectif est clair : réduire la dépendance européenne vis-à-vis de la Chine, qui contrôle 98 % du marché des terres rares. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a salué cette initiative comme une avancée majeure vers la souveraineté industrielle. Frédéric Carencotte, président de Carester, a quant à lui souligné l’importance des partenariats stratégiques avec des acteurs comme Stellantis et des industriels japonais pour garantir des débouchés stables.

Sur le plan environnemental, l’usine promet des standards élevés, avec un recyclage de 80 % des émissions de CO2 et une réutilisation des coproduits, comme le nitrate d’ammonium, en tant que fertilisants. Cette approche circulaire s’inscrit dans une dynamique plus large de développement de filières de recyclage en Europe, où plusieurs projets similaires voient le jour, notamment en Isère et à La Rochelle.

Avec Caremag, la France et le Japon posent les bases d’une coopération industrielle de long terme, capable de rivaliser avec la domination chinoise tout en répondant aux défis de la transition énergétique. Une initiative qui pourrait bien redessiner la carte mondiale des terres rares.

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