Les conseillers départementaux Véronique Calueba et Gabriel Blasco font connaître leur opinion quant à la ligne à grande vitesse (LGV) par le biais d’une déclaration. En voici les grandes lignes.
« Le projet de la nouvelle LGV, porté par l’État et la Région, répond à des objectifs de lien et de fluidité entre les Régions de France et les pays européens », amorcent Véronique Calueba et Gabriel Blasco. Pour rappel, cette ligne de train servirait aux voyageurs comme au fret. Et la portion reliant Montpellier à Béziers devrait voir le jour d’ici 2030.
Oui à l’initiative de construire une ligne à grande vitesse…
Les élus départementaux mettent en avant « l’opportunité de favoriser un transport collectif plus écologique pour diminuer l’utilisation de la voiture ». Parmi leurs motivations, ils mentionnent que :
- L’augmentation du nombre de trains de fret entrainera une baisse du nombre de camions, et par conséquent une diminution de la pollution au CO2 et aux particules fines
- Les lignes existantes seront destinées uniquement aux TER – ce qui intensifiera le transport régional – et aux trains de fret portuaire
- L’ancienne ligne ferroviaire est, à moyen terme, sous la menace d’une submersion marine. Les travaux anticiperaient donc ce phénomène.
… mais non au tracé défini
Néanmoins, Véronique CALUEBA et Gabriel BLASCO font aussi savoir qu’ils ont plusieurs raisons d’être opposés au tracé de la ligne. Ils insistent sur « l’interrogation éthique du besoin d’une ligne à grande vitesse ». « On va gagner 15 minutes entre Nîmes et Perpignan ! », ironisent-ils. Ils soulèvent ensuite les motifs de leur mécontentement :
- La défiguration du paysage par l’implantation d’un viaduc de 1400m
- La pollution sonore et visuelle dans les villages à proximité de la nouvelle ligne
- La perte de plus de 150 hectares de vignobles de Picpoul (l’une des 3 grandes AOC du Languedoc)
- Le risque écologique important pour la Vise et le bassin versant de l’étang de Thau en cas d’accident chimique
- La perte de la proximité du TGV
Tous ces points sont d’ailleurs abordés par l’Observatoire du Pays de Thau, qui s’est fortement mobilisé à l’encontre du tracé de la LGV. Retrouvez les détails ici. Il vous est d’ailleurs toujours possible de signer leur pétition et de commenter l’enquête publique, jusqu’à ce soir 17h30.
Les sétois défavorisés au profit des passagers des TGV
Un point demeure non négligeable pour les deux élus : « la perte à court terme de l’arrivée des TGV en gare de Sète sera non compensée par la proximité d’une nouvelle gare ». En effet, pour prendre le TGV, les habitants du Bassin de Thau devront se rendre à la gare de la Mogère. Ce qui représente un trajet de 45 minutes en voiture, sans parler des tarifs de stationnement. Par TER, tram et navette, le trajet est bien plus long. Les 18 minutes gagnées sur le trajet Nîmes-Perpignan le seront au détriment des sétois, qui auront donc le choix entre perdre du temps ou perdre de l’argent. « La notion de très grande vitesse (320 km/h) implique un tracé linéaire qui va abîmer notre territoire et mettre à mal les dispositifs qui encadrent sa fragilité reconnue. Nous devons et pouvons encore redéfinir la proposition pour passer à une ligne grande vitesse (220 km/h), accepter de gagner moins de temps et avoir la possibilité de modifier le tracé », écrivent Véronique CALUEBA et Gabriel BLASCO.
Pour conclure, ils déclarent qu’à l’échelle du territoire, « ce projet n’apporte pas le confort, le rendement et la facilité comme attendus au niveau national et international ». Ils poursuivent en affirmant leur soutien à « l’implantation du transport ferroviaire comme mode de déplacement alternatif à la voiture et au fret comme mode de transport prioritaire des marchandises ». Ils ponctuent toutefois cette volonté en réclamant « une réflexion pour modifier l’impact du tracé sur le territoire afin d’éviter les effets environnementaux, paysagers et écologiques néfastes ».
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