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Sète – Tensions et émotion lors de l’intervention judiciaire sur le chantier de la Place Aristide-Briand

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Tensions et émotion lors de l’intervention judiciaire sur le chantier de la Place Aristide Briand
©LeSingulier

Au lendemain d’une opération judiciaire inédite sur le chantier du parking souterrain de la Place Aristide Briand à Sète, nous revenons sur une matinée marquée par la tension, la détermination, et l’émotion. L’intervention, autorisée par une ordonnance rendue le 19 mars, visait à faire la lumière sur les prélèvements d’eau souterraine dans ce secteur au cœur des polémiques.

Tout s’est accéléré lundi en milieu de matinée, vers 10h15, un petit attroupement attire notre attention. Sur le trottoir d’en face l’entrée du chantier, Maître Bastien Delannoy-Sallan, commissaire de justice, est présent. À ses côtés, Jérôme Pericat, hydrogéologue salarié de la société Ginger Burgeap, ainsi que Stéphane Fernandez, conseiller du collectif Bancs Publics. Ce dernier attend calmement, dans un silence tendu, l’arrivée des forces de l’ordre pour permettre l’entrée sur le chantier.

L’intervention repose sur une ordonnance rendue le 19 mars par Mme Catherine Delong, présidente du tribunal judiciaire de Montpellier. Cette ordonnance fait suite à une requête conjointe de la Prud’homie de l’étang de Thau et de l’étang d’Ingril, du Comité des usagers du bassin de Thau du cycle de l’eau, et du collectif Bancs Publics. Elle autorise une série de constats cruciaux, obtenir par photographie le registre environnemental prévu à l’article L.214-8 du Code de l’Environnement ; réaliser un prélèvement d’eau pompée pour analyse par le laboratoire public TERANA DROME à Valence ; constater le volume réel de pompage des eaux souterraines et la capacité des pompes en place, comme le prévoit l’article R.122-2 du Code de l’Environnement.

À 10h30, les forces de l’ordre arrivent. L’entrée sur le chantier est alors autorisée au commissaire de justice. Mais très vite, l’atmosphère se tend, le maître d’ouvrage de la SPLBT, dont François Commeinhes est le président, débarque précipitamment et s’oppose à l’exécution de l’ordonnance. Il élève la voix, exige la présence de son avocat et s’en prend verbalement à Stéphane Fernandez, le représentant juridique du Collectif Bancs Publics, qu’il somme de quitter les lieux. L’avocat, imperturbable, garde son calme. Courtois et digne, il ne répondra pas aux invectives d’un maître d’ouvrage étrangement fébrile, visiblement peu informé de la portée juridique de l’ordonnance.

Autour, les militants du collectif Bancs Publics observent la scène. Silencieux, respectueux, ils documentent l’opération sans jamais s’interposer. À l’opposé, les représentants du pouvoir affairiste sur le chantier adoptent une posture agressive, souvent irrespectueuse, parfois même insultante. Une attitude qui contraste fortement avec la retenue des militants présents. En cherchant à comprendre les raisons de l’énervement du maître d’ouvrage — dirigé par le très controversé Christophe Clair — nous n’avons trouvé sur place aucun élément tangible pour justifier une telle nervosité.

Les policiers, dans un premier temps au nombre de quatre, doivent rappeler au maître d’ouvrage que la loi s’applique à tous. Des renforts arrivent peu après, portant leur nombre à une dizaine pour encadrer l’opération. Entre-temps, un échange téléphonique a eu lieu entre Stéphane Fernandez, l’avocat du Collectif Bancs Publics, et l’avocate de la SPLBT. Cette discussion contribue à apaiser les tensions et permet de débloquer la situation.

L’opération judiciaire débute réellement vers 11h, sous une pluie fine. Nous devons la suivre depuis l’extérieur du chantier, mais pouvons échanger avec plusieurs membres du collectif. Leur émotion est palpable, certains nous confient leur soulagement, leur joie retenue. Ils se battent depuis des mois pour faire reconnaître ce qu’ils qualifient d’ »aberration écologique ». Et hier, pour la première fois, ils ont vu la justice entrer concrètement en action.

Du côté du pouvoir affairiste en place, fidèle à sa stratégie du silence, l’opération est minimisée, comme si rien ne s’était passé. Une posture révélatrice d’un système qui, malgré l’intervention de la justice, continue d’esquiver la transparence.

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1 Commentaire

1 Commentaire

  1. Dugrip

    25 mars 2025 at 14 h 47 min

    La bande à clair c’est vraiment des personnes détestable !

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