« Raconter mon histoire avec mes mots »: Gisèle Pelicot va publier ses mémoires

Symbole de la lutte contre les violences sexuelles, Gisèle Pelicot livrera en 2026 un récit personnel coécrit avec Judith Perrignon. L’ouvrage, publié en vingt langues, s’annonce comme un acte de transmission et de courage.

Après un procès retentissant qui a bouleversé l’opinion publique bien au-delà des frontières françaises, Gisèle Pelicot s’apprête à faire entendre sa voix dans un ouvrage intitulé A Hymn to Life, dont la parution est prévue pour le 27 janvier 2026 au Royaume-Uni, puis le 28 en France. L’annonce, faite par son éditeur britannique The Bodley Head (groupe Penguin), a été relayée en France par Flammarion, sans qu’un titre en français ne soit encore dévoilé. Cet ouvrage est en cours de rédaction avec la journaliste et romancière Judith Perrignon.

L’histoire de Gisèle Pelicot, longtemps victime de violences sexuelles orchestrées par son propre mari et perpétrées par des dizaines d’hommes recrutés sur internet, avait choqué l’opinion lors du procès des viols de Mazan, tenu entre septembre et décembre 2024. Refusant que les audiences se déroulent à huis clos, elle avait exprimé sa volonté de déplacer la honte vers les bourreaux. Cette prise de position forte avait contribué à faire d’elle une figure majeure de la lutte féministe contemporaine.

L’ouvrage s’annonce comme un espace d’expression libre, où la survivante entend livrer son expérience avec ses mots, loin des récits médiatisés. Dans un communiqué des maisons d’édition, elle confie : « En partageant ce récit, j’espère transmettre un message d’espoir et de courage à tous ceux qui traversent des épreuves difficiles. » Ses mots résonnent comme une invitation à la résilience, dans une démarche de réparation personnelle et collective.

Le procès s’était conclu par la condamnation de son ex-mari Dominique Pelicot à vingt ans de réclusion criminelle, peine qu’il n’a pas contestée. Ses cinquante complices, âgés de 27 à 74 ans, ont écopé de peines variées allant jusqu’à quinze ans de prison. Une partie d’entre eux a fait appel. Ce jugement, inédit par son ampleur et sa médiatisation, a marqué un tournant dans la reconnaissance des violences sexuelles systématiques.

Quelques mois avant cette annonce éditoriale, la fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, avait publié ses propres mémoires, I’ll Never Call Him Dad Again, version anglaise d’un ouvrage initialement paru en 2022 sous le titre Et j’ai cessé de t’appeler papa. Ensemble, ces deux récits constituent une parole filiale et générationnelle, un double témoignage d’une reconstruction lente mais résolue. À travers A Hymn to Life, c’est une page d’histoire intime et universelle que s’apprête à livrer Gisèle Pelicot.