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Protection de l’enfance : une commission parlementaire sonne l’alerte sur un système au bord de l’effondrement

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Un rapport accablant révèle les dysfonctionnements majeurs de l’aide sociale à l’enfance et exige des réformes immédiates.

La commission d’enquête parlementaire sur l’aide sociale à l’enfance (ASE) dresse un constat sans appel : le système, déjà fragilisé, est désormais en situation critique. Le rapport, publié ce mardi, met en lumière des lacunes structurelles, des moyens insuffisants et des conditions d’accueil dégradées pour les quelque 400 000 enfants pris en charge. Les parlementaires insistent sur l’urgence d’agir, alors que les signalements de maltraitance et les difficultés de suivi se multiplient.

Parmi les problèmes majeurs identifiés figurent le manque criant de personnel, la saturation des structures d’accueil et l’épuisement des professionnels. Les placements en hôtel, solution temporaire devenue chronique, illustrent cette dérive. La commission souligne également les retards dans les procédures judiciaires, faute de magistrats et de greffiers en nombre suffisant. Autre point noir : les contrôles des établissements et des familles d’accueil, trop rares pour garantir la sécurité des enfants.

Pour enrayer cette spirale, les parlementaires proposent une série de mesures chocs. Ils réclament une loi de programmation pour sécuriser le financement de l’ASE, ainsi que la création d’un fonds dédié. Ils suggèrent aussi la mise en place d’une commission indépendante chargée d’indemniser les victimes de maltraitance institutionnelle. Enfin, un comité de pilotage associant État, départements et associations devrait être créé pour coordonner les actions.

Ces recommandations interviennent alors que les acteurs de terrain dénoncent depuis des années l’absence de réponses concrètes. Malgré les alertes répétées de la Cour des comptes, du Défenseur des droits ou encore de l’Unicef, les moyens alloués restent insuffisants face à l’explosion des besoins. Les départements, principaux financeurs, pointent du doigt les restrictions budgétaires et la prise en charge croissante des mineurs non accompagnés.

La mobilisation s’intensifie cependant. Un collectif regroupant une soixantaine d’associations appelle à une journée nationale de protestation le 15 mai, tandis que d’anciens enfants placés prévoient un rassemblement devant l’Assemblée nationale. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui devra trancher entre des annonces symboliques et une refonte en profondeur du système.

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