Europe
Proclamé roi, Charles III assume ses « devoirs et responsabilités »
Officiellement proclamé roi par le Conseil d’accession réuni à Londres, Charles III s’est dit prêt à assumer ses « devoirs et lourdes responsabilités » de souverain lors d’une cérémonie historique samedi, deux jours après la mort d’Elizabeth II.
Etape après étape, dans la plus grande solennité et dans le respect au millimètre du protocole et de la tradition, Charles III s’installe comme chef d’Etat avec pour lourde tâche de succéder à une monarque ultrapopulaire qui avait montré un sens du devoir à tout épreuve et su préserver la monarchie au fil de ses 70 ans de règne, le plus long de l’histoire du Royaume-Uni.
« Le prince Charles Philip Arthur George est maintenant, par la mort de notre dame souveraine d’heureuse mémoire, devenu notre Charles III… God save the King (Que Dieu garde le Roi) », a proclamé peu après 09h00 GMT, le Conseil d’accession. L’assemblée a alors répété: « God save the King ».
Charles III, 73 ans, a ensuite prêté serment. « Le règne de ma mère a été inégalé dans sa durée, son dévouement et sa dévotion (…) Je suis profondément conscient de ce grand héritage, des devoirs et des lourdes responsabilités de la souveraineté, qui me sont désormais transmis », a-t-il déclaré.
La cérémonie, télévisée pour la première fois, a eu lieu au palais Saint-James en présence de la nouvelle reine consort Camilla, du nouvel héritier du trône William, de la Première ministre Liz Truss et de plusieurs de ses prédécesseurs. La précédente avait eu lieu en 1952, quand Elizabeth II avait été proclamée reine.
Ce Conseil d’accession est une formalité séculaire visant à reconnaître la souveraineté du nouveau roi, même si celui-ci est devenu automatiquement monarque après le décès de la reine.
A 10h00 GMT, Charles III a été proclamé roi en public sur le balcon du palais Saint-James, puis des coups de canon ont été tirés dans tout le Royaume-Uni en l’honneur du nouveau souverain.
La proclamation devait ensuite être relayée par une demi-douzaine de hérauts en calèche qui devaient aller la lire à Trafalgar Square, puis au Royal Exchange.
Ensuite, le Parlement fera vœu d’allégeance et exprimera ses condoléances. Dans l’après-midi, le nouveau roi recevra le Premier ministre, les principaux ministres et les chefs de l’opposition.
A l’étranger, le président russe Vladimir Poutine a adressé ses « félicitations sincères » au nouveau roi, lui souhaitant « du succès et une santé robuste », selon le Kremlin.
« On veut de la stabilité »
Plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant Saint James, comme Sarah et Gerard Berdien, deux Londoniens de 53 et 54 ans, venus avec l’espoir de voir leur nouveau roi.
« Je suis triste mais on doit aller de l’avant. Je pense que le roi sera différent (…) La reine a toujours été la reine, toujours la même, pas de drame », a dit Sarah. « C’est ce qu’on attend de lui (…) On veut de la stabilité », a renchéri Gerard.
Déjà vendredi soir, pour la première fois depuis 70 ans, l’hymne britannique « God save the King » a été chanté dans sa version masculine à la cathédrale Saint-Paul à Londres, en conclusion d’un office religieux en hommage à Elizabeth II. Il remplace « God save the Queen » (Que Dieu garde la Reine), l’hymne depuis l’accession au trône de la défunte souveraine en 1952.
Un peu plus tôt, depuis le palais de Buckingham, Charles III a prononcé son premier discours télévisé en tant que souverain, une allocution enregistrée dans laquelle il a rendu un émouvant hommage à Elizabeth II, sa « maman chérie », décédée à 96 ans après 70 ans et 7 mois de règne.
Il a promis de servir les Britanniques toute sa vie, comme sa mère Elizabeth II l’avait fait à son 21e anniversaire.
Des portraits de Charles sont à la une de tous les journaux samedi, qui louent son premier discours. « Je m’efforcerai de servir avec loyauté, respect, amour »: cette citation de Charles barre les couvertures de The Independent, du Guardian, du Financial Times.
Pour le tabloïd The Sun, le discours a apaisé certaines craintes que Charles ne soit pas en mesure de combler le vide laissé par le décès d’Elizabeth II. « Charles, avec son premier discours émouvant, nous a donné toute confiance qu’il remplira ce rôle avec sagesse, compétence et compassion », lit-on dans son éditorial. « Nous avons parfois craint qu’il ne soit un roi militant, un risque pour l’avenir de notre monarchie. Mais plus maintenant », ajoute le texte.
Ovationné
Charles III accède au trône dans une période difficile, le Royaume-Uni étant confronté à la pire crise économique de ces 40 dernières années, alors que quatre Premiers ministres se sont succédé en six ans.
A 73 ans, il est le monarque britannique le plus âgé au début de son règne.
Charles III est infiniment moins populaire que sa mère, qui avait su maintenir le prestige de la monarchie, ne donnant aucune interview et gardant ses opinions pour elle.
Mais le nouveau roi a été ovationné, à son arrivée à Buckingham vendredi après-midi, à son retour d’Ecosse. Accompagné de son épouse Camilla, devenue reine consort, il a serré les mains de dizaines de personnes pressées contre des barrières devant le palais.
Des milliers de personnes ont afflué depuis l’annonce de la disparition d’Elizabeth II pour déposer bouquets de fleurs et mots d’hommage devant les résidences royales, reflétant l’émotion immense au Royaume-Uni et à l’étranger depuis son décès.
Le roi a fait savoir que le deuil royal – qui concerne la famille, le personnel et les représentants de la maison royale – durerait jusqu’à sept jours après les funérailles de la reine, dont la date n’a pas été confirmée.
Le deuil national, décrété par le gouvernement, doit lui durer jusqu’au jour des funérailles. La reine sera inhumée en privé dans la chapelle du château de Windsor. Son cercueil devrait être auparavant transféré dimanche à Edimbourg, où le public aura une première occasion de se recueillir.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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