Alors que les discussions entre Moscou, Kiev et Washington s’ouvrent ce lundi, les deux camps affichent des attentes divergentes. La Russie mise sur une trêve partielle, tandis que l’Ukraine, sous pression américaine, réclame un cessez-le-feu global.
Les négociations tripartites entre la Russie, l’Ukraine et les États-Unis, prévues ce lundi en Arabie saoudite, suscitent des espoirs mesurés. La délégation russe, menée par Grigori Karassine et Sergueï Besseda, se dit prête à adopter une approche « combative mais constructive ». L’objectif principal est de parvenir à un accord sur une trêve limitée, notamment concernant les attaques contre les infrastructures énergétiques des deux camps. Cette initiative intervient après trois années de conflit qui ont causé des dizaines de milliers de victimes.
Du côté ukrainien, les attentes sont plus ambitieuses. Sous l’influence de l’administration américaine, Kiev réclame un cessez-le-feu complet. Cependant, cette option semble difficilement réalisable pour Moscou, qui exige le retrait des forces ukrainiennes de la région de Koursk, située en territoire russe. Les négociateurs ukrainiens, dirigés par le ministre de la Défense Roustem Oumerov, espèrent au moins obtenir une suspension des hostilités dans des zones stratégiques, comme la mer Noire et les infrastructures civiles.
Les discussions devraient également aborder les modalités techniques d’une éventuelle trêve, notamment les mécanismes de contrôle et les types d’armes concernés. Vladimir Poutine a exprimé des réserves, craignant que l’Ukraine profite d’une pause pour renforcer ses troupes et recevoir davantage d’armements occidentaux. En parallèle, les Européens, bien que marginalisés dans ces pourparlers, prévoient un sommet à Paris jeudi pour réaffirmer leur soutien à Kiev.
Sur le terrain, les violences se poursuivent sans relâche. Une frappe russe au drone a récemment coûté la vie à une famille entière dans la région de Zaporijjia, faisant également douze blessés, dont un nourrisson. En réponse, l’Ukraine a mené des attaques de drones sur le territoire russe, causant six blessés. Ces événements rappellent l’urgence de trouver une issue diplomatique à ce conflit dévastateur.