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Macron brandit la menace d’une dissolution face aux socialistes

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Le chef de l’État a clairement signifié que le rejet du gouvernement lors du vote de confiance entraînerait automatiquement la dissolution de l’Assemblée nationale, dans un contexte de fortes tensions politiques.

Le président de la République a adressé un avertissement sans ambiguïté aux parlementaires socialistes à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Lors du Conseil des ministres, il a affirmé que toute motion de censure serait considérée comme une motion de dissolution, plaidant pour la stabilité des institutions et l’esprit de compromis. Le locataire de l’Élysée a ainsi voulu marquer les esprits avant le discours crucial de son chef de gouvernement devant les députés.

Le Premier ministre a pour sa part renchéri en estimant qu’un rejet du gouvernement plongerait le pays dans une crise institutionnelle majeure, rendant la dissolution inévitable. Il a reçu les députés de la majorité présidentielle, y compris ceux Les Républicains, pour préparer ce moment décisif. Son entourage promet un discours axé sur la justice sociale et la résolution des crises, tandis que sa position sur la réforme des retraites déterminera l’attitude des socialistes, qui détiennent la clé de la censure.

La journée de mardi a été marquée par des consultations à l’Élysée et le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement, qui a adopté les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale. Ces textes, qualifiés d’optimistes par le Haut conseil des finances publiques, prévoient un effort de trente milliards d’euros mais devraient être substantiellement amendés.

L’attention se porte désormais sur la déclaration de politique générale que le Premier ministre prononcera devant l’Assemblée nationale. Bien que couvrant de nombreux sujets, son discours sera particulièrement scruté sur les questions fiscales et le dossier des retraites. Le Parti socialiste réclame l’arrêt immédiat de la réforme de 2023, avec le maintien de l’âge légal à soixante-deux ans et neuf mois et le gel de l’allongement de la durée de cotisation.

Des divisions traversent jusqu’au camp présidentiel sur cette question épineuse. Si certains s’opposent à toute remise en cause de cette mesure emblemátique du second quinquennat, d’autres y voient une opportunité de sortir de l’impasse politique. Le ministre de l’Intérieur a fait valoir que la chute du gouvernement coûterait plus cher au pays qu’une suspension temporaire de la réforme.

Les Républicains, profondément divisés après leur revirement sur la participation au gouvernement, adoptent des positions contrastées. Le vice-président du parti qualifie la suspension d’irresponsable tout en excluant de voter la censure pour ne pas ajouter au chaos. Le chef du groupe parlementaire a donné pour consigne de ne pas renverser le gouvernement, alors qu’une majorité de ses membres souhaitait rejoindre l’exécutif contre l’avis de la direction du parti.

Le monde économique manifeste également ses réticences, le président du Medef jugeant qu’une suspension se paiera tôt ou tard. À l’inverse, un ancien conseiller économique du président plaide pour cette solution afin d’éviter le risque d’une arrivée du Rassemblement national au pouvoir en cas de dissolution.

La pression s’accentue sur les socialistes, pris entre les autres forces d’opposition qui les appellent à voter la censure. La présidente du Rassemblement national a qualifié le projet de budget de terriblement mauvais et affirme qu’il ne manque qu’une poignée de voix pour faire tomber le gouvernement.

Deux motions de censure ont déjà été déposées, l’une par les alliés de gauche, l’autre par le Rassemblement national et ses partenaires. Leur examen est prévu jeudi matin, sauf si le Parti socialiste dépose sa propre motion après la déclaration de politique générale, ce qui reporterait le vote en soirée.

Le choix final des députés socialistes s’annonce déterminant. Leurs voix suffiraient pratiquement à faire basculer le vote, la censure nécessitant deux cent quatre-vingt-neuf suffrages. Si toute la gauche et l’alliance d’extrême droite votaient contre le gouvernement, une vingtaine de voix socialistes suffiraient à provoquer sa chute. Au sein du groupe parlementaire, les positions apparaissent partagées, certains soulignant que les Français, las des querelles politiques, attendent des élus qu’ils trouvent des terrains d’entente.

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