Face à la rivalité sino-russe, Bruxelles mise sur un partenariat économique et énergétique pour séduire les ex-républiques soviétiques.
L’Union européenne a accentué vendredi ses efforts pour s’imposer comme un acteur clé en Asie centrale, face à l’influence grandissante de la Russie et de la Chine. Lors d’un sommet organisé à Samarcande, en Ouzbékistan, les dirigeants européens ont proposé un nouveau cadre de coopération avec les cinq pays de la région, riches en ressources naturelles mais longtemps dominés par Moscou et Pékin.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a annoncé un financement de 12 milliards d’euros dans le cadre du projet « Global Gateway », une initiative visant à concurrencer les investissements chinois des « Nouvelles routes de la soie ». Les secteurs prioritaires incluent les infrastructures de transport, les énergies vertes, les matières premières critiques et la connectivité numérique. L’objectif est clair : réduire la dépendance européenne vis-à-vis de la Russie et de la Chine tout en offrant aux pays d’Asie centrale une alternative crédible.
Contrairement à Moscou et Pékin, accusés de privilégier l’extraction des ressources sans valorisation locale, l’UE promet de créer des emplois et des industries sur place. « Nous sommes un partenaire fiable, qui respecte la souveraineté de vos nations », a martelé von der Leyen, tout en soulignant l’importance stratégique des minerais critiques pour la transition énergétique européenne.
Cependant, les défis restent nombreux. La Russie et la Chine conservent une emprise économique et politique forte dans la région, tandis que les projets européens, comme le corridor transcaspien, nécessitent des investissements massifs. Par ailleurs, les questions des droits de l’homme, souvent reléguées au second plan dans ces discussions, continuent de soulever des critiques, alors que plusieurs régimes autoritaires de la région répriment toute opposition.
Pour l’Asie centrale, ce rapprochement avec l’UE représente une opportunité de diversification, mais aussi un équilibre délicat entre puissances rivales. Les dirigeants locaux, tout en saluant cette nouvelle dynamique, devront naviguer entre les pressions géopolitiques pour préserver leurs intérêts.