Nous rejoindre sur les réseaux

News

L’obésité juvénile, nouveau visage de la malnutrition mondiale

Article

le

Pour la première fois dans l’histoire, le surpoids chez les jeunes générations dépasse la sous-alimentation selon les dernières données internationales.

Un basculement historique s’est opéré dans le paysage nutritionnel mondial. L’obésité affecte désormais davantage d’enfants et d’adolescents que la sous-nutrition, selon les conclusions d’une vaste étude portant sur 190 pays. Cette inversion des tendances, intervenue plus tôt que prévu, marque un tournant épidémiologique sans précédent.

Entre 2000 et 2022, le nombre de jeunes de 5 à 19 ans en situation de surpoids a doublé, atteignant 391 millions d’individus. Parallèlement, la prévalence de l’insuffisance pondérale reculait de 13 à 10% sur la même période. Les projections indiquent que 188 millions d’enfants et adolescents vivent aujourd’hui avec une obésité, pathologie chronique aux conséquences multiples sur la santé physique et mentale.

Les experts pointent du doigt l’environnement alimentaire délétère créé par l’industrie des produits ultra-transformés. Ces denrées, pauvres en nutriments essentiels mais riches en calories vides, envahissent progressivement les régimes familiaux, souvent à moindre coût que les aliments frais. Les établissements scolaires eux-mêmes deviennent des lieux d’exposition à ces produits néfastes.

La dynamique géographique montre un phénomène désormais planétaire. Si les pays développés conservent des taux élevés, les nations à revenu faible ou intermédiaire connaissent une progression alarmante, certaines îles du Pacifique affichant des prévalences dépassant 30%. Certaines régions subissent même la double charge de la sous-nutrition et de l’obésité, particulièrement dans les contextes de crises humanitaires.

Les spécialistes rejettent toute responsabilisation individuelle, évoquant plutôt un « échec sociétal » collectif. Ils dénoncent au passage le mythe selon lequel l’activité physique pourrait compenser les effets d’une alimentation déséquilibrée. L’urgence appelle des politiques publiques courageuses, incluant une régulation du marketing alimentaire, une fiscalité adaptée et une réorientation des systèmes agroalimentaires vers des productions plus saines.

Click to comment

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les + Lus