Malgré une adhésion majoritaire au projet de végétalisation des rues, la votation citoyenne n’a mobilisé que 4% des électeurs, suscitant des critiques acerbes de l’opposition.
Les habitants de Paris ont largement soutenu, dimanche, l’initiative visant à transformer 500 nouvelles rues en espaces piétonniers et végétalisés. Cette votation, organisée par la mairie de Paris sous l’impulsion d’Anne Hidalgo, a recueilli près de 66% de votes favorables. Cependant, la participation a atteint un niveau historiquement bas, avec seulement 4,06% des électeurs inscrits ayant pris part au scrutin. Ce taux est inférieur à ceux des précédentes consultations, comme celle sur le stationnement des SUV ou l’interdiction des trottinettes en libre-service.
Le projet, qui prévoit de créer des « rues-jardin » dans chaque arrondissement, a été approuvé dans 14 des 17 secteurs de la capitale. Seuls les 7e, 8e et 16e arrondissements, traditionnellement ancrés à droite, ont rejeté la proposition. Christophe Najdovski, adjoint à la maire en charge des espaces verts, a salué ce résultat comme une validation de la politique de végétalisation et de partage de l’espace public. Ces 500 nouvelles rues s’ajouteront aux 300 déjà aménagées depuis 2020, notamment les « rues aux écoles ».
Malgré cet enthousiasme officiel, la faible participation a alimenté les critiques de l’opposition. Les détracteurs dénoncent une consultation coûteuse et peu représentative, estimant que les Parisiens ne se sentent pas suffisamment impliqués dans les décisions municipales. Nelly Garnier, du groupe Changer Paris, a fustigé une « campagne de communication » plutôt qu’une véritable démarche démocratique. D’autres élus, comme Pierre-Yves Bournazel, ont pointé du doigt le manque d’intérêt suscité par ce type de consultation.
Les conséquences pratiques du projet ne font pas non plus l’unanimité. La création de ces « rues-jardin » entraînera la suppression de 10.000 places de stationnement en surface, soit 10% du total disponible. Cette réduction suscite des inquiétudes, notamment dans des quartiers comme Montmartre, où certains habitants craignent une dégradation de l’accessibilité. Des associations locales ont même engagé des recours en justice pour contester les aménagements.
Pourtant, pour les partisans du projet, ces transformations sont essentielles pour adapter Paris aux défis climatiques et améliorer la qualité de vie. Marc Remaggi, un enseignant de 37 ans, a souligné l’importance de préparer la ville aux conditions futures. Sarah, une habitante du 18e arrondissement, a quant à elle salué les bénéfices des « rues aux écoles », où les riverains se réapproprient l’espace public.
En dépit des divergences, la mairie de Paris entend poursuivre sa politique de végétalisation, avec des concertations prévues dès avril pour identifier les rues concernées. Reste à savoir si cette démarche parviendra à convaincre davantage de citoyens à l’avenir.