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Les Etats-Unis extradent un ex-gardien de camp de concentration vers l’Allemagne

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Un ancien gardien d’un camp de concentration nazi, soupçonné de « complicité de meurtres » aujourd’hui âgé de 95 ans, a été extradé samedi des Etats-Unis vers l’Allemagne où la justice pourrait reprendre ses poursuites à son encontre.

Parti de l’Etat américain du Tennessee dans un avion médicalisé, l’Allemand Friedrich Karl Berger a atterri en fin de matinée à l’aéroport de Francfort (centre). Il s’est dit prêt à témoigner mais pas dans l’immédiat, selon le parquet de Celle et est reparti libre car il ne faisait pas l’objet d’un mandat d’arrêt.

Malgré son grand âge, M. Berger serait en bonne santé et en capacité de suivre un interrogatoire.

Cependant, le ministère public, qui avait abandonné fin décembre la procédure à son encontre faute de preuves suffisantes, reste pessimiste quant à l’éventualité d’un procès: il n’y aura « probablement pas » de nouvelle enquête à moins que M. Berger ne « fasse des aveux détaillés », a expliqué le procureur général Bernd Kolkmeier.

M. Berger avait déménagé dans le Tennessee en 1959 et y avait vécu sans que personne ne connaisse son passé pendant de nombreuses années.

Ce n’est que lorsque des documents de l’époque nazie portant son nom ont été retrouvés en 1950 dans un bateau coulé dans la mer Baltique que les enquêteurs se sont mis à sa recherche.

Complice ou contraint ?

Il est soupçonné par la justice américaine de s’être rendu complice de la mort de prisonniers alors qu’il était gardien entre janvier et avril 1945 dans le complexe concentrationnaire à Neuengamme, au sud-est de Hambourg (nord), et dans un de ses camps extérieurs près de Meppen, en particulier lors d’une opération d’évacuation en mars 1945.

Le tribunal américain spécialisé dans les dossiers d’immigration avait décidé en mars de son renvoi vers l’Allemagne pour « avoir volontairement servi comme garde armé d’un camp de concentration où des persécutions ont eu lieu ».

Lors de ses interrogatoires aux Etats-Unis, M. Berger avait reconnu avoir été un temps gardien au sein de ce camp, déclarant cependant ne pas avoir eu connaissance de mauvais traitements infligés aux prisonniers ou de décès parmi les détenus: il estime avoir seulement obéi aux ordres.

« Nous sommes déterminés à faire en sorte que les États-Unis ne servent pas de refuge aux auteurs de violations des droits de l’homme et aux criminels de guerre », a déclaré dans un communiqué le directeur par intérim de l’agence de police douanière américaine (ICE), Tae Johnson.

Le gouvernement américain a créé en 1979 un programme dédié à la recherche et à l’expulsion des anciens nazis installés aux Etats-Unis. Depuis, 68 personnes ont donc été expulsées dans ce cadre.

La précédente avait eu lieu en août 2018 et concernait un ex-gardien SS âgé de 95 ans, Jakiw Palij, installé à New York depuis 1949. Il est cependant décédé cinq mois plus tard.

« Echec du système judiciaire allemand »

Le camp de concentration de Neuengamme avait été initialement fondé en 1938 comme un sous-camp du camp de concentration de Sachsenhausen, situé lui plus à l’est dans le Brandebourg. Il est ensuite devenu un camp de concentration indépendant en 1940.

Selon le mémorial du camp, les prisonniers y étaient utilisés comme travailleurs forcés pour l’économie de guerre: 106.000 personnes y furent déportées dont 55.000 moururent, la plupart d’épuisement au travail.

Ces dernières années, l’Allemagne a jugé et condamné plusieurs anciens SS et élargi aux gardiens de camps le chef d’accusation de complicité de meurtre, illustrant la sévérité accrue, quoique jugée très tardive par les victimes, de sa justice.

« Les survivants, qui sont maintenant tous très âgés, ont attendu toute leur vie que les auteurs de ces crimes soient tenus responsables », a récemment critiqué Christoph Heubner, vice-président exécutif du Comité international d’Auschwitz.

Il réagissait après la mise en accusation, début février, d’une ancienne secrétaire du camp de concentration de Stutthof (actuelle Pologne) aujourd’hui âgée de 95 ans pour complicité de meurtres par la justice allemande.

« Que cela n’arrive que maintenant est un échec et un oubli du système judiciaire allemand qui s’étend sur des décennies », avait-il fustigé.

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La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans

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La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans

Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.

La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.

La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.

La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.

Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.

Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.

L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.

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Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour

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Trump dit vouloir "stopper le délire transgenre" dès son premier jour

En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.

Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.

Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.

Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.

Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.

L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.

Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.

Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.

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Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

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Quand l'Allemagne paie au prix fort son virage énergétique

L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.

La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.

L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.

La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.

Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.

Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.

La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.

Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.

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