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Le tai-chi au patrimoine mondial, « immense fierté » pour les Chinois

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Le professeur de tai-chi agrippe délicatement son élève… avant de l’expédier brusquement au sol. Avec le sourire: comme eux, les Chinois se disent « fiers » de l’inscription de cet art martial au patrimoine mondial.

« Que notre culture puisse contribuer à rendre des gens du monde entier en meilleure forme, c’est très gratifiant », déclare à l’AFP Wang Zhanjun, 47 ans, dans sa salle d’entraînement située aux abords de la place Tian’anmen de Pékin.

« Je suis super content », souligne avec ses quatre élèves cet imposant gaillard au crâne rasé, figure multi-médaillée du tai-chi, qui a enseigné ses techniques à l’acteur Jet Li, star des films d’action.

Le tai-chi, sous son appellation chinoise « taijiquan » (prononcer taï-dzi-tsuane), a été inscrit mi-décembre par l’Unesco sur sa liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

C’est une nouvelle étape pour la reconnaissance internationale de la civilisation chinoise, après la calligraphie (2009), l’opéra de Pékin (2010) ou encore l’acupuncture (2010).

Art martial vieux de plusieurs siècles, le tai-chi était à l’origine pensé pour le champ de bataille. Il est désormais principalement perçu comme une forme d’exercice physique ou de gymnastique douce.

Il est pratiqué par d’innombrables personnes de tous âges en Chine, notamment dans les rues ou les parcs, où on peut les voir enchaîner mouvements lents et rapides pour entretenir le corps et l’esprit.

« Plus beaux »

« Je suis de petite taille », explique à l’AFP Wang Xuewu, un professeur de tai-chi de 63 ans, qui enseigne dans les allées pavées du verdoyant parc Ritan (« Temple du soleil ») dans le quartier diplomatique de Pékin.

« Pour éviter de me faire malmener par les plus grands que moi, j’ai donc appris très tôt la lutte, le tai-chi et les arts martiaux comme moyen d’auto-défense. »

« Moi, ça m’a débarrassé de mon asthme », déclare un peu plus loin Lan Guizhen, une pratiquante de 75 ans qui se félicite de la décision de l’Unesco.

« Que le tai-chi soit connu et reconnu par le reste du monde, c’est une immense fierté! »

Le tai-chi consiste en la réalisation de séries de mouvements en solo ou de gestes de combat contre un adversaire. Il est réputé améliorer la posture, fortifier le corps ou renforcer la flexibilité des articulations.

Autre avantage et non des moindres: le tai-chi « rend ses pratiquants plus beaux et ses pratiquantes plus belles », assure en souriant Wang Zhanjun.

Un bénéfice selon lui dû à la pratique sportive mais aussi au fait de pouvoir mieux gérer sa respiration et ainsi d’augmenter la teneur du sang en oxygène.

Le tai-chi a souffert durant la Révolution culturelle (1966-1976), où les maîtres étaient persécutés car accusés de propager un art « féodal ».

Une fois passée cette période d’hystérie maoïste, il a fallu ressusciter la discipline en lançant un grand recommencement des pratiques, puis reformer professeurs et pratiquants.

Anti-Covid?

« Dans les années 1980-1990, mon père, un maître de la discipline, s’est rendu au Japon, en Europe et notamment en France pour populariser le tai-chi », explique Wang Zhanjun.

« Le travail de la génération précédente porte aujourd’hui ses fruits, puisque beaucoup d’étrangers font désormais le chemin inverse et viennent (en Chine) pour apprendre. »

Le tai-chi n’est pas une discipline uniforme. Il compte plusieurs « écoles », souvent identifiées par le nom d’un clan et dont les pratiques diffèrent.

En Occident, c’est le style « Yang », avec ses gestes circulaires et lents qui est généralement le plus populaire. Celui de l’école « Chen », que pratique Wang Zhanjun, comprend des mouvements plus vifs, davantage marqués par l’ADN combattant du tai-chi.

A cela peut s’ajouter l’utilisation d’armes: épées, bâtons ou encore poignards.

De nombreuses compétitions de tai-chi sont organisées. Mais il n’est pour l’heure, en raison peut-être de la difficulté d’unifier ses différents styles, pas reconnu comme discipline olympique.

En attendant, il pourrait se montrer utile… contre le Covid-19, assure Wang Zhanjun.

« La pratique du tai-chi permet de renforcer notre constitution physique, notre immunité et notre capacité cardio-pulmonaire », souligne-t-il.

« C’est évidemment bénéfique contre les maladies et le Covid ».

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Europe

Rome envisage de faire payer l’accès à la fontaine de Trevi

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Rome envisage de faire payer l'accès à la fontaine de Trevi

Face à l’afflux massif de visiteurs à la fontaine de Trevi, la municipalité de Rome étudie l’idée d’instaurer un accès payant pour les touristes. Cette mesure vise à protéger ce site emblématique tout en préservant l’expérience locale et culturelle des Romains.

La fontaine de Trevi, chef-d’œuvre baroque et symbole incontournable de la Ville éternelle, attire chaque année des millions de touristes. Afin de répondre au défi croissant du surtourisme, les autorités romaines envisagent de mettre en place un système de gestion plus strict de l’accès à ce lieu mythique. Alessandro Onorato, adjoint au tourisme à la mairie, a ainsi suggéré l’instauration d’horaires d’accès précis et de quotas de visiteurs pour mieux encadrer la foule et limiter les débordements.

Cette initiative, encore à l’étude, proposerait aux visiteurs de réserver des créneaux horaires, un dispositif permettant de contrôler non seulement le flux des touristes, mais aussi leurs comportements souvent inappropriés. L’un des objectifs principaux est d’éviter des scènes de désordre, telles que la consommation de nourriture sur les marches entourant la fontaine. Onorato a précisé que ce système de réservation ne serait pas une source de revenus pour la ville : les Romains auraient un accès gratuit, tandis que les touristes étrangers se verraient demander un modeste droit d’entrée d’un euro.

Toutefois, il n’y a encore aucune décision ferme. Un porte-parole de la municipalité a tempéré l’enthousiasme autour de ce projet en rappelant qu’il ne s’agit pour l’instant que d’une ébauche d’idée. Pourtant, le problème du tourisme de masse devient de plus en plus pressant, avec un nombre croissant de visiteurs dans la capitale italienne. Ce phénomène devrait s’intensifier à l’approche du Jubilé de 2025, une année sainte qui pourrait attirer près de 30 millions de personnes à Rome et au Vatican.

Rome n’est pas la seule ville italienne confrontée à ce défi. Venise, autre site emblématique, a déjà testé un système de billets payants pour les visiteurs à la journée lors des périodes d’affluence, une mesure destinée à canaliser les flux touristiques. Parallèlement, le gouvernement de Giorgia Meloni réfléchit à une hausse significative de la taxe de séjour, une proposition qui suscite la colère des professionnels du secteur touristique, craignant une baisse de la fréquentation.

Outre la gestion des flux, les autorités romaines veulent également préserver le centre historique de la capitale en limitant l’ouverture de nouvelles structures d’hébergement touristique. Toutefois, ce pouvoir échappe pour l’instant à la municipalité. Si elle peut encadrer l’implantation de nouveaux restaurants et fast-foods dans cette zone, elle n’a pas la compétence pour réguler le développement des chambres d’hôtes ou des logements de vacances.

La volonté de Rome d’encadrer l’accès à ses trésors culturels illustre bien le dilemme auquel sont confrontées les grandes métropoles européennes : préserver leur patrimoine tout en accueillant un tourisme toujours plus florissant.

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Europe

Ukraine : Zelensky appelle à plus d’armements alors que Moscou intensifie son offensive

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Ukraine : Zelensky appelle à plus d'armements alors que Moscou intensifie son offensive

Alors que la guerre en Ukraine s’enlise et que Moscou renforce ses frappes dans l’est du pays, Volodymyr Zelensky a lancé un appel pressant à ses alliés pour obtenir davantage d’armements. Le président ukrainien demande également l’autorisation d’utiliser ces armes sur le sol russe, une demande qui divise les puissances occidentales.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réclamé vendredi un renforcement urgent des livraisons d’armes de la part de ses alliés, lors d’une réunion internationale à la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Cet appel intervient à un moment critique, alors que la Russie intensifie ses frappes et continue de progresser dans la région du Donbass, à l’est du pays. Zelensky a particulièrement insisté sur la nécessité d’équipements militaires, notamment des systèmes de défense aérienne, pour protéger l’Ukraine des bombardements incessants de Moscou, dont le plus récent a dévasté un institut militaire à Poltava, causant au moins 55 morts.

Parallèlement à ces demandes, le dirigeant ukrainien a renouvelé sa requête controversée de pouvoir frapper des cibles non seulement en Ukraine, mais également en Russie, à l’aide des armes fournies par les Occidentaux. Cette requête divise les alliés de Kiev, dont les États-Unis et l’Allemagne, en raison des risques d’escalade avec Moscou, qui continue de brandir la menace nucléaire.

Dans ce contexte tendu, les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire de 250 millions de dollars pour l’Ukraine, dans l’espoir de répondre aux besoins urgents du pays. Londres et Berlin ont également réaffirmé leur soutien par l’envoi de nouveaux missiles et systèmes de défense aérienne, bien que la solidarité internationale commence à montrer des signes de fragilité. En effet, des débats internes agitent les gouvernements, notamment en Allemagne, où la montée de l’extrême droite pro-russe pose de nouveaux défis. La réduction prévue de l’aide à l’Ukraine dans le budget allemand de 2025, conjuguée aux incertitudes politiques aux États-Unis et en France, accentue les inquiétudes à Kiev.

Alors que la Russie poursuit son offensive et que Vladimir Poutine réaffirme son objectif de contrôler totalement le Donbass, la situation devient de plus en plus délicate pour l’Ukraine. L’effort de guerre semble s’enliser, et malgré le soutien occidental, l’avenir du conflit reste incertain.

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Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

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Un tireur de 14 ans fait quatre morts dans son lycée aux Etats-Unis

Une nouvelle tragédie a frappé un lycée du sud-est des États-Unis. Un élève de 14 ans a ouvert le feu, tuant deux élèves et deux enseignants avant d’être appréhendé. Ce drame s’ajoute à une longue série de violences armées dans les établissements scolaires du pays.

Un établissement scolaire de Winder, dans l’État de Géorgie, a été le théâtre d’une fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes : deux élèves et deux professeurs. Le tireur, un adolescent de 14 ans scolarisé dans le même lycée, a été arrêté sur les lieux. Les autorités locales, représentées par Chris Hosey, directeur du bureau des enquêtes de l’État de Géorgie, ont confirmé que le suspect serait jugé comme un adulte et poursuivi pour meurtre. Cet événement tragique ravive la problématique des fusillades en milieu scolaire, un fléau qui, année après année, endeuille les États-Unis de façon incomparable.

Les forces de l’ordre ont rapidement répondu aux appels d’urgence vers 10h20. Un agent de sécurité présent dans l’établissement a confronté le jeune tireur, qui, réalisant l’inévitabilité de la situation, a décidé de se rendre sans violence. Selon les premières informations, aucune cible particulière n’avait été identifiée par les enquêteurs.

Ce drame fait écho à un signalement antérieur en 2023 par le FBI, qui avait ouvert une enquête sur l’adolescent suite à des menaces publiées en ligne, accompagnées de photos d’armes. Pourtant, faute de preuves tangibles à l’époque, aucune arrestation n’avait été effectuée, bien que les écoles locales aient été alertées. Le FBI a confirmé qu’à ce moment-là, il n’y avait pas de raison légale pour intervenir davantage.

La réaction politique ne s’est pas fait attendre. Le président Joe Biden a exprimé sa colère face à la répétition de ces drames, soulignant l’urgence d’une régulation stricte des armes à feu. La vice-présidente Kamala Harris a également dénoncé l’épidémie de violence armée lors d’un discours, tandis que son adversaire républicain Donald Trump a fustigé le tireur, le qualifiant de « monstre malade ».

Ce nouveau massacre, survenu dans l’État clé de Géorgie à quelques mois des élections présidentielles, risque de raviver les débats sur la législation des armes, un sujet qui divise profondément la nation.

Des témoignages d’élèves présents lors de la fusillade ajoutent une dimension poignante au drame. Stephanie Folgar, 17 ans, se souvient des bruits assourdissants dans les couloirs et des ordres précipités de sa professeure les exhortant à courir et se cacher. Pour nombre d’élèves, ces instants de confusion ont d’abord été interprétés comme un exercice, avant que la panique ne s’installe. Pour tous, cette journée restera gravée dans leur mémoire, marquée par la peur et la douleur.

Les États-Unis demeurent, malgré les réformes sporadiques, l’un des rares pays au monde où les fusillades en milieu scolaire se produisent avec une telle fréquence, exacerbées par la libre circulation des armes à feu. Les images des élèves regroupés dans le stade, attendant de retrouver leurs familles, font écho à tant d’autres tragédies similaires, laissant planer une sombre ombre sur l’avenir des jeunes générations.

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