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Le procès Jubillar révèle les fractures d’un couple sous tension

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Alors que s’ouvre le deuxième jour des audiences, la personnalité de Delphine Jubillar et les dynamiques conjugales prennent une place centrale dans le dossier. Les enquêteurs dépeignent une femme en pleine métamorphose face à un époux au caractère volcanique.

La cour d’assises du Tarn a poursuivi mardi l’examen minutieux de la personnalité de Delphine Jubillar, cette infirmière de 33 ans disparue il y a près de cinq ans. Un jeune enquêteur a dressé le portrait d’une femme marquée par une enfance difficile, confrontée à l’absence paternelle et à la fragilité psychologique d’une mère. Son caractère, décrit comme discret et secret face à l’adversité, contrastait avec son professionnalisme reconnu en milieu hospitalier, où elle faisait preuve d’une rigueur et d’une fiabilité appréciées.

L’audience a mis en lumière l’évolution des rapports au sein du couple Jubillar. Les témoignages recueillis auprès de l’entourage décrivent une relation initialement déséquilibrée, où Cédric Jubillar imposait son tempérament sanguin et autoritaire. Mais dans les mois précédant la disparition, un renversement s’opère. Delphine Jubillar, devenue pilier économique du foyer et mère très investie, gagne en assurance face à un conjoint alors en situation professionnelle instable et consommateur régulier de cannabis. Les enquêteurs ont qualifié ce processus d’émancipation progressive.

La journée s’est orientée vers l’examen des circonstances entourant la nuit du 15 décembre 2020, alors que la jeune femme, ayant entamé une relation extraconjugale, avait exprimé son intention de quitter le domicile familial. Les magistrats et jurés doivent entendre les militaires de la gendarmerie ayant mené les premières investigations dans la maison de Cagnac-les-Mines, ainsi que les responsables coordonnant les recherches.

La veille, Cédric Jubillar, qui nie toute implication depuis le début, a de nouveau clamé son innocence devant la cour. Détenu depuis juin 2021, l’homme de 38 ans a évoqué sa propre enfance chaotique, marquée par des placements successifs et un sentiment d’abandon. Son avocat a souligné que ce parcours difficile n’avait pas engendré un individu haineux, malgré un caractère décrit comme expansif et parfois arrogant.

Le procès, qui doit s’étendre sur une vingtaine de jours et entendre près de quatre-vingts témoins, s’achèvera par un verdict attendu le 17 octobre.

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