Le pays sud-américain vient de sceller un accord majeur avec trois institutions financières internationales, marquant un tournant dans sa crise économique.
L’Argentine a obtenu un soutien financier massif ce vendredi, avec un total de 42 milliards de dollars accordés par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement. Cette manne, présentée comme un signal fort de confiance envers les réformes du gouvernement, arrive à un moment crucial pour une économie asphyxiée par l’inflation et le manque de liquidités.
Le FMI a débloqué 20 milliards de dollars, dont une première tranche immédiate de 12 milliards, suivie d’un versement supplémentaire prévu en juin. Kristalina Georgieva, directrice générale de l’institution, a salué les « progrès remarquables » réalisés par Buenos Aires dans la stabilisation macroéconomique. Le président Javier Milei s’est aussitôt réjoui de cette décision, promettant une croissance inédite pour son pays.
Dans un geste inattendu, la Banque mondiale a annoncé une enveloppe de 12 milliards de dollars destinée à soutenir les réformes structurelles et à stimuler l’emploi. La BID, quant à elle, prévoit une aide pouvant atteindre 10 milliards sur trois ans. Ces financements interviennent alors que la Banque centrale argentine a instauré un taux de change flottant pour le peso, avec une marge initiale fixée entre 1.000 et 1.400 pesos pour un dollar.
Autre mesure phare : la levée des restrictions d’accès aux devises étrangères, une décision attendue par une population habituée à se réfugier dans le dollar face à l’instabilité monétaire. Le ministre de l’Économie, Luis Caputo, a confirmé la fin du contrôle des changes dès lundi, une pratique jugée néfaste pour l’économie depuis son instauration en 2019.
Cette injection de capitaux vise avant tout à reconstituer les réserves de la Banque centrale et à enrayer l’inflation, qui reste élevée malgré une baisse significative (55,9 % sur un an contre 211 % fin 2023). Pour les analystes, cet accord est vital pour le gouvernement Milei, qui doit concilier austérité et relance après une année 2024 en récession (-1,8 %) et une pauvreté encore préoccupante (38 %).
Ce nouveau prêt s’inscrit dans une longue histoire d’endettement argentin auprès du FMI, dont le dernier épisode remonte à 2018 avec un prêt de 44 milliards de dollars, largement impayé à ce jour. Un cycle que le pays espère enfin briser grâce à ce soutien international sans précédent.