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La présidente de Radio France dénonce l’instrumentalisation d’une vidéo controversée

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_**Devant les députés, Sibyle Veil a défendu le pluralisme de la maison, tout en reconnaissant la maladresse de propos tenus par deux journalistes, au cœur d’une polémique largement relayée par des médias concurrents.**_

La dirigeante de Radio France s’est exprimée ce mercredi devant la commission d’enquête parlementaire consacrée à l’audiovisuel public. Elle a estimé qu’une séquence filmée, mettant en scène les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen en conversation avec des responsables du Parti socialiste, avait fait l’objet d’une récupération politique. L’objectif de cette manœuvre, selon elle, serait d’alimenter l’accusation d’une partialité du service public en faveur de la gauche.

Sibyle Veil a concédé que certains échanges visibles dans cette vidéo, diffusée initialement par le magazine L’Incorrect, pouvaient prêter à discussion. Elle a toutefois insisté sur le fait qu’ils n’engageaient en rien la responsabilité de Radio France. Les propos tenus, qualifiés de « fanfaronnade » et de « maladresse », relevaient selon elle de la sphère privée et n’étaient pas prononcés au nom de l’entreprise. Elle a rappelé que Thomas Legrand, intervenant occasionnel sur France Inter, agissait dans ce contexte en sa qualité d’éditorialiste pour le journal Libération.

La présidente a exprimé ses regrets face à la virulence des critiques qui se sont abattues sur l’audiovisuel public suite à cette affaire, voyant dans la création même de la commission parlementaire une conséquence de cette offensive. Elle a implicitement visé les médias du groupe Bolloré, qui se sont largement fait l’écho de cette polémique, y voyant une preuve de collusion. Radio France et France Télévisions ont d’ailleurs engagé des poursuites pour dénigrement contre plusieurs de ces titres.

Interrogée sur des révélations concernant une autre rencontre entre Thomas Legrand et une ancienne directrice de France Inter, Sibyle Veil a fait part de son étonnement, évoquant des méthodes rappelant selon elle une certaine époque de la République démocratique allemande. Elle a plaidé pour le respect de la vie privée des conversations entre anciens collègues.

Sur le fond, la dirigeante a souligné le décalage entre la réalité des pratiques au sein du service public et l’image qui en est parfois donnée. Concernant les finances de l’entreprise, elle a contesté l’argument d’un coût excessif pour le contribuable, précisant que la redevance attribuée à Radio France s’élevait à environ quatre-vingts centimes par mois et par Français. Elle a enfin annoncé le développement prochain d’un outil numérique destiné à objectiver et à rendre public le pluralisme effectif des antennes du groupe.

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