Monde
Grimpera ou pas, le dernier taux de chômage de l’ère Trump
Le taux de chômage des Etats-Unis a-t-il grimpé en décembre, pour la première fois depuis avril? Le chiffre officiel, publié vendredi, devrait refléter l’impact sur l’économie américaine de la virulence accrue du virus qui s’est accompagnée de nombreuses restrictions d’activité.
Le rapport sur l’emploi de décembre sera le dernier de l’ère Trump avant l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche le 20 janvier.
Certains analystes voient le taux de chômage stagner à 6,7%, comme en novembre. D’autres s’attendent à une hausse, pour la première fois depuis le mois d’avril, lorsqu’il avait atteint son pic de 14,7%, du jamais vu depuis les années 1930.
Depuis, ce chiffre avait baissé chaque mois.
« Soyez prêts pour un rapport (sur l’emploi) décevant », a alerté l’économiste Joel Naroff.
Quant aux créations d’emplois, elles pourraient de nouveau baisser de moitié par rapport au mois précédent, et tomber à 112.000 environ, selon certaines prévisions.
Les analystes de Barclays anticipent même « 50.000 emplois détruits en décembre, mettant fin à sept mois consécutifs de créations qui avaient recréé 12,3 millions d’emplois perdus au début de la pandémie ».
Car le Covid-19 est en forte hausse aux Etats-Unis depuis l’automne. Cette recrudescence a contraint de nombreux responsables locaux partout dans le pays, et y compris parmi les plus réticents, à imposer de nouvelles mesures pour tenter de ralentir la progression de la pandémie.
Les entreprises privées aux Etats-Unis ont ainsi recommencé en décembre à détruire des emplois pour la première fois depuis le mois d’avril, selon l’enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP publiée mercredi.
Les 123.000 pertes d’emplois « ont été principalement concentrées dans le commerce de détail, les loisirs et l’hôtellerie », avait précisé Ahu Yildirmaz, qui co-dirige cette enquête mensuelle, vue comme une première jauge des chiffres officiels.
Premiers pénalisés donc, les restaurants et bars, qui dans de nombreuses villes, on dû cesser le service en salle, ou raccourcir leurs horaires.
« Moins de monde (a été) nécessaire en raison des restrictions dans les restaurants », « nous avons dû réduire encore notre main d’oeuvre », ont ainsi expliqué des responsables d’entreprises interrogés par l’association professionnelle ISM.
L’emploi dans les services a reculé en décembre pour la première fois depuis le mois d’août, a montré cette étude mensuelle publiée jeudi.
Droits au chômage jusqu’en mars
La crise a détruit plus de 22 millions d’emplois en mars et avril aux Etats-Unis, dont un peu plus de la moitié a été récréée. C’est sans compter tous les travailleurs indépendants qui ont vu leurs sources de revenus se tarir.
La diffusion du vaccin contre le Covid-19 permet désormais d’entrevoir une issue, mais en attendant, les mois à venir s’annoncent sombres. Et plus de 19 millions de personnes touchaient encore une allocation chômage mi-décembre, selon les dernières données disponibles.
Ces millions de chômeurs américains ont toutefois reçu une bonne nouvelle pendant les fêtes de fin d’année, puisque le Congrès américain a réussi à s’entendre sur un nouveau paquet d’aides économiques, qui a été ratifié par Donald Trump.
Ils sont assurés de pouvoir toucher jusqu’en mars une allocation chômage, dont le montant a été rehaussé de 300 dollars hebdomadaires.
Ces mesures risquent toutefois de faire grimper les inscriptions au chômage en janvier, puisque ceux qui pensaient avoir épuisé leurs droits pourront finalement y prétendre.
Des virements de 600 dollars par personne, sous certains conditions de revenus, ont été également été envoyés, dans les tout premiers jours de 2021, sur les comptes bancaires de nombreux foyers américains.
Joe Biden a promis que les 900 milliards de dollars qui ont été débloqués fin 2020 ne seraient qu’un acompte au plan de relance massif qu’il entend faire adopter dès son arrivée.
Le Sénat ayant désormais autant d’élus démocrates que républicains, c’est la vice-présidente Kamala Harris qui sera chargée de trancher, ce qui laissera les coudées franches à Joe Biden pour appliquer sa politique.
Monde
La Russie expose un petit mammouth quasi intact de 50.000 ans
Un spécimen de mammouth exceptionnellement bien conservé a été mis au jour en Iakoutie, offrant un aperçu unique sur la vie des mammouths durant le Pléistocène.
La Russie a récemment présenté un spécimen de mammouth remarquablement bien conservé, découvert dans les confins glacés de l’Extrême-Orient russe. Ce mammouth, baptisé « Iana » en référence à la rivière où il fut retrouvé, a été exposé à l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, suscitant un intérêt scientifique international.
La carcasse de ce mammouth femelle, estimée à plus de 50.000 ans, est un trésor pour les paléontologues. Pesant 180 kilogrammes et mesurant environ 120 centimètres de hauteur pour moins de deux mètres de longueur, Iana est considérée comme potentiellement le mammouth le mieux préservé au monde. Sa tête, son tronc, ses oreilles et sa bouche sont intacts, sans signe de déformation ou de dommage notable, une rareté dans le domaine de la paléontologie.
La découverte de Iana a eu lieu cet été dans le cadre de recherches à la station de Batagaïka, un lieu déjà connu pour ses trouvailles préhistoriques. Le permafrost de cette région agit comme une chambre froide naturelle, préservant les restes d’animaux disparus depuis des millénaires. Avant Iana, seulement six carcasses de mammouths avaient été découvertes dans le monde, cinq en Russie et une au Canada, soulignant ainsi l’importance de cette trouvaille.
Les analyses prévues sur Iana permettront d’éclairer plusieurs aspects cruciaux de la vie des mammouths : leur développement, leur adaptation à l’environnement, et les conditions écologiques de l’époque. L’âge exact de Iana, estimé actuellement à environ un an, sera également précisé, offrant des données inestimables sur la croissance et la longévité de ces géants de l’ère glaciaire.
Cette découverte intervient dans un contexte où la région de Iakoutie continue de révéler des vestiges du passé préhistorique, tels que des restes de chevaux et de bisons, ainsi qu’une momie de lemming, soulignant la richesse paléontologique de cette terre gelée.
L’étude de Iana et des autres spécimens découverts dans cette région promet de faire progresser notre compréhension des écosystèmes disparus et des créatures qui les habitaient, contribuant ainsi à l’histoire naturelle de notre planète.
Monde
Trump dit vouloir « stopper le délire transgenre » dès son premier jour
En prévision de son investiture, Donald Trump annonce des mesures drastiques contre les droits transgenres et l’immigration clandestine.
Le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a clairement affiché ses intentions de réformer de manière radicale les politiques en matière de genre et d’immigration. Lors d’un rassemblement à Phoenix, il a détaillé un plan qui, selon ses dires, vise à rétablir l’ordre et la tradition aux États-Unis.
Dans un discours aux allures de manifeste, Trump a exprimé son intention de signer, dès le premier jour de son mandat, des décrets pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « délire transgenre ». Ces mesures incluent l’interdiction des traitements médicaux pour le changement de genre chez les mineurs, l’exclusion des personnes transgenres de l’armée, et leur bannissement des établissements scolaires. Il a également souligné que sa politique serait basée sur la reconnaissance de deux genres uniquement, homme et femme, excluant toute autre identité de genre.
Le choix de ces actions illustre une volonté manifeste de s’opposer à ce que le camp conservateur perçoit comme une dérive sociétale. En s’attaquant à ce qu’il appelle le « wokisme », Trump entend non seulement s’aligner avec les valeurs traditionnelles de son électorat mais aussi capitaliser sur la polarisation croissante autour des questions identitaires. La rhétorique employée, qui dépeint ces droits comme une menace pour la société, résonne auprès de ceux qui craignent une érosion de leurs valeurs culturelles.
Parallèlement, Trump a réaffirmé sa politique d’immigration stricte, promettant des mesures pour fermer les frontières et expulser les migrants illégaux en masse. Cette promesse s’inscrit dans une continuité avec ses précédentes actions en matière d’immigration, renforçant ainsi son image de protecteur des frontières nationales. En désignant les cartels comme des organisations terroristes étrangères, il cherche à légitimer une approche plus agressive contre la criminalité transfrontalière.
L’engagement de Trump à résoudre rapidement des crises internationales, comme celles en Ukraine et au Moyen-Orient, sans fournir de détails sur les méthodes, souligne une approche qui privilégie l’affirmation de puissance et la résolution rapide, au risque de simplifier des situations complexes.
Enfin, ses menaces envers le canal de Panama, qu’il accuse de ne pas traiter les navires américains de manière équitable, montrent une propension à utiliser la force diplomatique pour défendre les intérêts américains, même si cela implique de remettre en question des accords internationaux établis.
Cet ensemble de promesses dessine un portrait d’un retour à une Amérique où la tradition, l’ordre et la fermeté sont les maîtres mots, visant à rassurer une partie de l’électorat tout en suscitant des inquiétudes quant aux implications pour les droits individuels et les relations internationales.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
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