Europe
En visite d’adieu à Moscou, Merkel réclame la libération de Navalny
A l’occasion de son dernier déplacement en Russie, Angela Merkel a réclamé vendredi de Vladimir Poutine la libération de l’opposant Alexeï Navalny, tout en insistant sur la nécessité d’un dialogue avec la Russie.
Les deux dirigeants ont également discuté de la crise en Afghanistan, du conflit en Ukraine et de la répression politique au Bélarus, une dernière rencontre après 16 années de tensions mais aussi de coopération, Mme Merkel quittant la chancellerie à l’automne.
Dès le début de leur conférence de presse commune, la chancelière a souligné « la situation tragique » d’Alexeï Navalny, incarcéré pour fraude dans une affaire largement considérée comme relevant de la répression politique.
Des propos qui interviennent aussi un an jour pour jour après l’empoisonnement, attribué aux autorités russes, de l’opposant russe à qui l’Allemagne de Mme Merkel sauva la vie en le soignant.
« Une fois de plus, j’ai réclamé au président russe la libération d’Alexeï Navalny et j’ai clairement dit qu’on continuerait », a déclaré la chancelière.
M. Poutine lui a opposé une fin de non recevoir, assurant que son adversaire n’était pas détenu « pour ses activités politiques », mais pour « une infraction criminelle ».
Il n’a pas évoqué l’empoisonnement de l’opposant, alors que l’Allemagne qui le soignait a établi qu’il avait été intoxiqué par un produit militaire soviétique, le Novitchok.
Continuer de parler
Russes et Européens, Allemands en tête, ont croisé le fer sur ce dossier et multiplié les sanctions et contre-sanctions.
Si Mme Merkel a évoqué ces « profonds différends », elle a aussi martelé que le dialogue devait continuer.
« Nous nous parlons et cela doit continuer ainsi », a-t-elle relevé.
Le président russe, qui a présenté un bouquet de fleurs à Mme Merkel, a salué leur « relations toujours professionnelles » et ses efforts de « compromis ».
La chancelière, une russophone qui a grandi en RDA, et le président Poutine, germanophone car il servit le KGB en Allemagne de l’Est, se sont toujours targués d’avoir établi une vraie relation de travail.
Sur l’Afghanistan, le gros dossier du moment, M. Poutine s’est exprimé pour la première fois depuis la conquête du pays par les talibans, laissant ces derniers jours ses diplomates tenir des propos respectueux voire laudateurs à l’égard du groupe islamiste.
Pour lui, leur conquête est une « réalité dont il faut partir pour éviter l’effondrement de l’Afghanistan ».
« Il faut arrêter (…) cette volonté de bâtir dans d’autres pays la démocratie selon des modèles étrangers », a-t-il ajouté.
Outre l’Afghanistan et le cas d’Alexeï Navalny, bête noire du Kremlin qui a vu son organisation démantelée par les autorités, les deux dirigeants ont aussi évoqué l’épineux dossier de l’Ukraine.
Ukraine: éviter l’impasse
La chancelière a estimé vendredi à Moscou qu’il fallait « maintenir en vie » les négociations de paix sur l’est ukrainien, malgré leur lenteur sur fond de profondes tensions russo-ukrainiennes.
« Je conseille de continuer d’essayer de maintenir en vie ce format et qu’il ne finisse pas dans l’impasse », a-t-elle dit, même « si les avancées ne sont pas aussi rapides que nous l’espérions ».
« Il n’y a aucun autre instrument pour aboutir à la paix », a insisté M. Poutine qui accuse l’Ukraine de saboter les pourparlers.
Kiev accuse en retour Moscou de dévoyer les négociations par son soutien militaire inavoué mais évident aux séparatistes pro-russes.
Le conflit a débuté en 2014 après l’annexion de la Crimée ukrainienne par Moscou.
Mme Merkel a à ce sujet signifié à M. Poutine qu’elle continuerait d' »oeuvrer à (la préservation de) l’intégrité territoriale de l’Ukraine jusqu’au dernier jour de son mandat ».
La chancelière est attendue d’ailleurs dimanche à Kiev.
Mais derrière les sujets qui fâchent, Angela Merkel a aussi des points de convergence avec la Russie.
Les deux vétérans ont ainsi imposé aux Etats-Unis, à des Européens méfiants et à l’Ukraine un gazoduc sous-marin, Nord-Stream 2 qui va accroître l’alimentation en gaz russe de l’Allemagne et de l’Europe pour les décennies à venir.
Et ils ont de nouveau insisté vendredi sur l’utilité du tube qui doit s’achever dans les jours ou semaines à venir, marginalisant le rôle ukrainien dans le transit gazier et retirant à Kiev une source de revenus.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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