Monde
Covid-19: Biden vante les progrès de la vaccination et l’espoir d’un retour à la normale
Le président américain Joe Biden a vanté jeudi soir les progrès spectaculaires dans la vaccination anti-Covid qui permettent d’espérer l’amorce d’un retour à la normale aux Etats-Unis d’ici la fête nationale du 4 juillet.
Dans un discours à la tonalité tour à tour grave et optimiste, le locataire de la Maison Blanche a ordonné à tous les Etats la levée progressive des restrictions d’âge afin que tous les Américains adultes soient éligibles au vaccin d’ici le 1er mai. « C’est beaucoup plus tôt que prévu! », a-t-il martelé.
Il a évoqué une trajectoire permettant d’avoir « une bonne chance » d’avoir un 4 juillet festif où les Américains pourraient se réunir en petits groupes autour du traditionnel barbecue.
« Ce combat est loin d’être terminé », a-t-il mis en garde avant de dire sa conviction que de « meilleurs jours » étaient à venir.
Les Etats-Unis démontreront bientôt qu’ils ont « vaincu l’une des périodes les plus sombres et les plus dures » de leur histoire, a-t-il ajouté au moment où, au sein de l’Union européenne, l’arrivée d’un quatrième vaccin, celui de Johnson & Johnson, permet d’envisager une accélération des campagnes d’immunisation.
Le Covid-19 a fait plus de 2,6 millions de morts dans le monde, selon le dernier bilan établi par l’AFP.
« Nous avons tous perdu quelque chose », a souligné le président américain, évoquant l’année écoulée. « Ce sont les petites choses de la vie qui sont les plus importantes et ce sont celles qui nous manquent ».
Joe Biden, qui a dénoncé les attaques inacceptables contre les Américains d’origine asiatique, a également annoncé le déploiement de 4.000 soldats supplémentaires pour participer à la campagne de vaccination, portant leur nombre total à 6.000.
Nouveau feu vert de l’UE
De l’autre côté de l’Atlantique, l’UE a donné son feu vert jeudi au vaccin à injection unique, le premier de ce type, du laboratoire américain Johnson & Johnson, le quatrième autorisé dans l’UE.
« Plus de vaccins sûrs et efficaces arrivent sur le marché », s’est réjouie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, rappelant que 200 millions d’Européens pourraient être vaccinés grâce à ce nouveau sérum.
Le vaccin d’AstraZeneca était lui dans l’oeil du cyclone avec la suspension des injections par le Danemark, l’Islande et la Norvège.
L’Agence nationale danoise de la Santé, la première à annoncer cette décision, a invoqué la prudence face à des « cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées », même si « à l’heure actuelle, on ne peut pas conclure à l’existence d’un lien entre le vaccin et les caillots sanguins ».
Les autorités sanitaires norvégiennes et islandaises ont également invoqué le principe de « précaution ».
Le laboratoire anglo-suédois et le gouvernement britannique ont réagi pour défendre un vaccin « sûr » et « efficace ».
De son côté, l’Agence européenne des médicaments (AEM) a affirmé que le risque de caillot sanguin n’était pas plus élevé chez les personnes vaccinées, alors que déjà lundi, l’Autriche avait décidé de cesser d’administrer un lot de vaccins du laboratoire après la mort d’une infirmière l’ayant reçu, suivie dans la foulée par l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, et jeudi par l’Italie.
Dans l’attente des résultats de l’enquête en cours, le régulateur européen a estimé que le vaccin pouvait continuer à être utilisé.
La France a elle aussi jugé qu’y avait pour l’instant « pas lieu de suspendre » les injections de vaccin AstraZeneca. « Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade », a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran.
« Plusieurs points chauds »
La Commission européenne, qui s’inquiète de « plusieurs points chauds », a annoncé jeudi qu’elle étendait jusqu’à fin juin son mécanisme de contrôle des exportations de vaccins, imposé depuis fin janvier.
Les autorités sanitaires allemandes ont ainsi fait état d’une forte hausse des infections, s’alarmant du déclenchement d’une « troisième vague ».
La France se prépare elle à évacuer des patients de certaines régions pour soulager des hôpitaux débordés, notamment dans la région parisienne.
Elle a cependant annoncé l’assouplissement à partir de vendredi des voyages vers et en direction de sept pays hors-Union européenne, dont le Royaume-Uni ou le Japon, compte-tenu de la circulation déjà très forte du variant britannique dont une étude de la revue médicale BMJ a révélé qu’il était 64% plus mortel que le coronavirus d’origine.
En revanche, le Portugal présentait jeudi un plan de déconfinement progressif, se targuant d’avoir actuellement « des niveaux de contagion parmi les moins élevés d’Europe ».
Le Brésil, où le président d’extrême droite Jair Bolsonaro n’a cessé de minimiser la pandémie et où la vaccination n’a débuté que tardivement, a battu mercredi un nouveau record de décès en 24 heures(2.286). Le pays compte à ce jour 270.656 décès.
« Nous sommes au pire moment de la pandémie au Brésil, le taux de transmission avec les variants rend l’épidémie encore plus grave. L’année 2021 va encore être très dure », a déclaré à l’AFP Margareth Dalcolmo, pneumologue à la Fiocruz, institut de référence en santé publique.
Dans une vidéo rendue publique jeudi, quatre anciens présidents américains, Jimmy Carter, George W. Bush, Bill Clinton, Barack Obama, encouragent la population à se faire vacciner.
« Ce vaccin est synonyme d’espoir », y déclare Barack Obama. « Ils vous protégera et protégera ceux que vous aimez ».
Baignade dans le Gange
En Asie, où le Cambodge a annoncé jeudi son premier mort du coronavirus, la menace du Covid-19 n’a pas empêché des centaines de milliers de pèlerins indiens de se baigner dans le fleuve sacré du Gange à l’occasion d’une importante fête hindoue.
Les autorités de Haridwar, dans l’Etat de l’Uttarakhand (nord), attendent 2,5 millions de personnes pour Maha Shivratri.
« L’Inde a déjà vaincu la maladie et il n’y a aucune raison de s’inquiéter », a dit à l’AFP Nitesh Kumar, un pèlerin de 31 ans.
L’Unicef s’est elle alarmée du sort des enfants et adolescents depuis le déclenchement de la pandémie.
« Le nombre d’enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté », a déploré sa directrice Henrietta Fore.
La pandémie a aussi empêché l’an dernier 12 millions de femmes d’accéder à des moyens contraceptifs, conduisant à 1,4 million de grossesses non désirées, indique un rapport de l’agence onusienne UNFPA rendu public jeudi.
Europe
Quand l’Allemagne paie au prix fort son virage énergétique
L’Allemagne, pionnière dans la transition énergétique, doit maintenant faire face à des coûts élevés et à des défis structurels qui mettent à l’épreuve sa compétitivité et sa stabilité énergétique.
La transition énergétique allemande, autrefois saluée comme un modèle de développement durable, se heurte aujourd’hui à des obstacles majeurs. Deux épisodes récents de « pannes vertes », où le prix de l’électricité a atteint des sommets vertigineux, ont mis en lumière les failles du système. En novembre et décembre, le prix de l’électricité a frôlé les 1000 euros par mégawattheure, une situation inédite qui a ébranlé non seulement l’Allemagne mais aussi ses voisins européens.
L’absence de vent et de soleil, éléments cruciaux pour la production d’énergie renouvelable, a paralysé les éoliennes et les panneaux solaires, entraînant une dépendance accrue aux importations d’électricité et une envolée des coûts. Les entreprises énergivores, forcées de réduire ou d’arrêter temporairement leur production, témoignent de l’impact direct de ces fluctuations sur l’économie. Bien que les particuliers et certaines entreprises bénéficient de tarifs fixes, la situation a révélé une vulnérabilité structurelle du marché énergétique allemand.
La politique énergétique du gouvernement Scholz, déjà sous le feu des critiques, a été vivement attaquée par l’opposition. Friedrich Merz, leader conservateur, a accusé le gouvernement d’avoir mis en péril la compétitivité de l’Allemagne. En réponse, Robert Habeck, ministre de l’Économie, a pointé du doigt l’inaction des gouvernements précédents face aux défis énergétiques.
Malgré une progression significative des énergies renouvelables, qui représentent désormais 60% de la production d’électricité, l’Allemagne peine à gérer l’intermittence de ces sources. La fermeture progressive des centrales à charbon et l’arrêt des réacteurs nucléaires en avril 2023 accentuent cette difficulté. Le pays doit investir massivement dans les capacités de stockage et dans des infrastructures flexibles pour pallier les variations de production.
Les experts, comme Georg Zachmann de Bruegel, soulignent l’urgence de réformes réglementaires pour encourager les investissements nécessaires. Cependant, des obstacles bureaucratiques retardent le déploiement des énergies vertes. Claudia Kemfert de l’institut DIW critique le décalage entre les délais de construction des infrastructures vertes et celles des énergies fossiles.
La chute de la coalition d’Olaf Scholz et la perspective des élections de février 2025 ajoutent une incertitude politique à cette équation complexe. L’abandon d’un projet de loi visant à remplacer le charbon par des centrales à gaz illustre les tensions entre les objectifs environnementaux et les impératifs économiques.
Le secteur industriel, représenté par Markus Krebber de RWE, alerte sur un système énergétique poussé à bout. Les « pannes vertes » de cet hiver ont démontré que, sans une adaptation rapide et profonde, la transition énergétique allemande pourrait non seulement coûter cher, mais aussi menacer la stabilité énergétique de l’Europe.
Monde
Italie: une spéléologue blessée sauvée après 4 jours dans une grotte
Une opération de sauvetage sans précédent a permis de sauver une spéléologue italienne blessée, piégée dans une cavité souterraine pendant quatre jours.
La région de Bergame, au nord de l’Italie, a été le théâtre d’une mission de sauvetage qui restera dans les annales du secours spéléologique. Ottavia Piana, une spéléologue de 32 ans, a été victime d’une chute dans la grotte de Bueno Fonteno, se blessant gravement. L’incident, survenu samedi soir, a déclenché une mobilisation massive des services de secours italiens.
Les efforts pour atteindre et extraire Ottavia de cette situation périlleuse ont impliqué 159 techniciens du Corps national italien de secours alpin et spéléologique (CNSAS), venus de 13 régions du pays. Leur détermination a été récompensée dans la nuit de mardi à mercredi, lorsque, après quatre jours d’interventions continues, ils ont réussi à sortir la spéléologue de l’antre souterrain à 02H59, heure locale.
L’opération s’est révélée particulièrement complexe en raison de l’étroitesse de certains passages de la grotte, nécessitant l’utilisation de microcharges explosives pour élargir ces obstacles et permettre le passage d’un brancard. Ce défi technique a été relevé avec une précision chirurgicale, illustrant le professionnalisme et le dévouement des équipes de secours.
Ottavia Piana, souffrant de multiples fractures, a été immédiatement transférée par hélicoptère vers un hôpital de Bergame pour recevoir les soins nécessaires. Sa condition physique, bien que grave, n’a pas entamé son moral, soutenu par les messages de ses amis que les secouristes lui montraient sur leur téléphone, un geste qui a contribué à maintenir son esprit combatif.
Cette opération de sauvetage n’est pas la première pour Ottavia, qui, il y a environ un an et demi, avait déjà subi une chute dans la même grotte, se fracturant alors une jambe. Le destin a voulu que le même médecin, Leonardo Sattin, soit présent pour la secourir à nouveau, une coïncidence qui a sans doute apporté un réconfort supplémentaire à la spéléologue.
Le ministre des Affaires régionales, Roberto Calderoli, a salué le courage et l’engagement des secouristes et des volontaires, soulignant l’importance de leur travail dans de telles situations extrêmes. Cette histoire de survie et de solidarité humaine résonne comme un hommage à ceux qui risquent leur vie pour en sauver d’autres, rappelant à tous l’importance de la préparation et de la coopération dans les sports extrêmes comme la spéléologie.
Monde
L’ONU prévient que le conflit n’est pas « terminé » en Syrie, les nouvelles autorités cherchent à rassurer
L’ONU prévient que le conflit n’est pas terminé en Syrie, tandis que les nouvelles autorités cherchent à rassurer la population.
L’Organisation des Nations Unies a récemment mis en garde contre une fausse perception de la paix en Syrie, soulignant que les hostilités se poursuivent malgré les efforts des nouveaux dirigeants pour apaiser les tensions et restaurer la stabilité.
Les combats dans le nord du pays entre les forces kurdes et des groupes soutenus par la Turquie continuent d’alimenter l’instabilité, notamment après la chute du régime de Bachar al-Assad. Ces affrontements, qui se sont intensifiés suite à l’offensive rebelle ayant renversé le régime le 8 décembre, mettent en lumière la fragilité de la situation. Les États-Unis ont prolongé un cessez-le-feu temporaire entre ces factions, signe de leur implication dans la recherche d’une solution pacifique.
Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux, promettent une pacification et une réunification du pays. Cependant, le chef militaire du groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Mourhaf Abou Qasra, annonce la dissolution des factions armées pour les intégrer dans une structure militaire unifiée. Cette démarche est perçue comme une tentative de consolider leur pouvoir et de présenter une image plus modérée, en appelant à la levée des sanctions internationales.
Sur le plan diplomatique, plusieurs nations ont rétabli des contacts avec le nouveau pouvoir syrien. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont envoyé des émissaires à Damas, tandis que les États-Unis ont établi un dialogue direct avec HTS. Ces actions montrent une volonté de s’engager avec le nouveau régime, malgré les réserves et la méfiance persistantes.
Israël, de son côté, reste sur ses gardes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment tenu une réunion sécuritaire au mont Hermon, illustrant les inquiétudes israéliennes face à un voisin syrien en pleine mutation. Les frappes israéliennes sur des sites militaires syriens soulignent la défiance envers les nouvelles autorités, accusées de masquer leurs intentions derrière un discours de paix.
Sur le terrain, les Syriens tentent de reconstruire leur vie. Dans les souks de Damas, les commerçants effacent les traces du régime précédent et les prix des denrées de première nécessité baissent, signe d’un retour à la normalité. Toutefois, l’ONU et les organisations humanitaires mettent en garde contre un retour massif des réfugiés, soulignant que le pays manque encore cruellement de services de base et de stabilité politique.
L’avenir de la Syrie reste incertain. Les nouvelles autorités, tout en cherchant à rassurer, doivent prouver leur capacité à gouverner de manière inclusive et à garantir la sécurité de toutes les communautés du pays, dans un contexte où les minorités craignent pour leur avenir. Le chemin vers une paix durable et une véritable reconstruction est encore long, et la communauté internationale observe de près les développements dans ce pays déchiré par plus d’une décennie de guerre.
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