Europe
Corruption: le Parlement européen retire à Eva Kaili sa fonction de vice-présidente
Le Parlement européen a déchu mardi de sa fonction de vice-présidente Eva Kaili, l’eurodéputée mise en cause dans un scandale de corruption présumée impliquant le Qatar, un premier pas avant une réforme de l’institution jugée indispensable.
Cette sanction pour « faute grave » a été approuvée à la quasi-unanimité des députés présents à Strasbourg en séance plénière, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés, un contre et deux abstentions.
Au cœur du scandale qui ébranle les institutions européennes, Mme Kaili occupait l’une des 14 vice-présidences du Parlement.
L’élue socialiste grecque incarcérée dimanche en Belgique, est soupçonnée d’avoir été payée par Doha pour défendre les intérêts de l’émirat qui accueille actuellement le Mondial de football. Trois autres personnes ont été écrouées dans cette enquête menée par un juge d’instruction belge.
L’avocat d’Eva Kaili a assuré mardi qu’elle n’avait accepté aucun « pot-de-vin du Qatar ». « Sa position est qu’elle est innocente. Elle n’a rien à voir avec les pots-de-vin du Qatar », a affirmé Me Michalis Dimitrakopoulos à la télévision grecque.
Mais des sacs de billets ont été découverts dans son appartement dans la capitale belge. Elle n’a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l’infraction a été constatée en flagrant délit.
Crédibilité entamée
Le parquet fédéral belge a annoncé au total des centaines de milliers d’euros saisis, en trois lieux différents, auprès de trois suspects, au cours des 20 perquisitions déjà réalisées. La police a en outre inspecté lundi les locaux du Parlement à Bruxelles pour saisir des données de collaborateurs parlementaires.
Le scandale menace la crédibilité du Parlement européen tout entier, une assemblée souvent en pointe pour dénoncer les pratiques de corruption de certains pays, y compris à l’intérieur de l’UE comme récemment la Hongrie de Viktor Orban.
Roberta Metsola a exprimé lundi « fureur, colère et tristesse », en annonçant une « enquête interne » pour examiner tous les faits ainsi qu’une révision en profondeur des procédures de l’institution.
« Le Parlement européen va lancer un processus de réforme interne afin de garantir que la transparence et la responsabilité soient renforcées », ont promis les présidents des différents groupes politiques, dans un communiqué commun.
Ils ont évoqué « le renforcement des règles du Parlement concernant l’accès à ses locaux et à ses réunions » et plus de transparence et de contrôle concernant « le financement des organisations et des personnes » bénéficiant d’un tel accès.
Plusieurs élus ont souhaité voir avancer la proposition de la Commission européenne d' »une autorité indépendante » sur les questions d’éthique dans les institutions de l’UE.
La présidente des socialistes et démocrates (S&D, gauche) Iratxe Garcia Perez a annoncé que ce groupe politique, auquel appartenait Mme Kaili, avait décidé de se « porter partie civile » lors d’un futur procès.
« Partie émergée de l’iceberg »
Elle a souhaité que le Qatar puisse rendre des comptes. « Nous avons proposé de demander aux autorités du Qatar une collaboration dans cette enquête. Et s’il s’avère que ce pays a essayé de saper la démocratie européenne, qu’il y ait des sanctions », a-t-elle dit.
Doha a démenti être impliqué dans des tentatives de corruption.
L’ordre du jour de la session de mardi a été bouleversé et un débat doit être consacré à cette affaire, à 16h30 (15h30 GMT). A l’issue, un texte, qui devrait plaider pour plus de transparence dans les institutions européennes, sera soumis au vote jeudi.
L’eurodéputé social-démocrate allemand René Repasi redoute, comme d’autres élus, que l’affaire Kaili « ne soit que la partie émergée de l’iceberg », n’excluant pas que d’autres groupes politiques soient concernés.
Ex-présentatrice de télévision âgée de 44 ans, Eva Kaili, eurodéputée depuis 2014, s’était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué, en présence du ministre qatari du Travail, les réformes sociales de l’émirat.
Elle a déjà été exclue ces derniers jours du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était une figure controversée ainsi que du groupe S&D. Ses avoirs ont été gelés par l’Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent.
Son maintien ou non en détention, comme celui des trois autres personnes écrouées, sera examiné mercredi par la justice belge.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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