Les républicains tentent de faire passer une feuille de route controversée, tandis que les démocrates dénoncent un « poison » pour l’économie et les ménages.
Le Sénat américain s’apprête à voter ce samedi une résolution budgétaire clivante, destinée à ouvrir la voie aux principales mesures économiques de l’administration Trump. Ce vote intervient après une nuit de débats houleux, marquée par des dizaines d’amendements déposés par l’opposition démocrate. Bien que ce texte ne constitue pas le budget définitif, il fixe un cadre financier qui pourrait profondément remodeler les dépenses fédérales.
Le projet prévoit des réductions massives des dépenses publiques, évaluées à quatre milliards de dollars, mais se heurte déjà à une version bien plus radicale préparée par la Chambre des représentants, qui vise près de 1.500 milliards d’économies. Cet écart considérable laisse présager des négociations tendues entre les deux chambres, avec un risque sérieux de blocage institutionnel.
Au cœur des tensions : la volonté de Donald Trump de pérenniser les allégements fiscaux adoptés lors de son premier mandat, qui arrivent à expiration fin 2025. Les républicains mettent en garde contre une hausse d’impôts catastrophique pour les classes moyennes, tandis que les experts indépendants soulignent le coût exorbitant de cette mesure – plus de 4.000 milliards de dollars sur une décennie. Le Cato Institute n’a pas mâché ses mots, qualifiant le projet de « naufrage fiscal ».
Les démocrates, eux, dénoncent une manœuvre qui sacrifierait les programmes sociaux, notamment Medicaid, au profit des grandes entreprises et des plus aisés. « Ce texte est un poison pour les Américains ordinaires », a tonné le leader de la minorité sénatoriale. L’opposition critique également la politique commerciale agressive de la Maison Blanche, accusée de menacer la croissance et d’alimenter les risques de récession.
Alors que les élections de mi-mandat approchent, cette bataille budgétaire pourrait s’éterniser, retardant d’autant la mise en œuvre du programme économique du président. Entre dissensions républicaines, fronde démocrate et incertitudes économiques, le chemin vers l’adoption d’un budget définitif s’annonce semé d’embûches.