Économie
Budget 2026, le gouvernement face à l’urgence d’un compromis
Le Premier ministre doit présenter cette semaine un projet de finances publiques qui devra rassembler une majorité parlementaire, dans un contexte de dégradation des comptes et de fortes tensions politiques.
Le gouvernement s’apprête à dévoiler son projet de budget pour l’année 2026, un exercice périlleux alors que la majorité présidentielle reste à construire. Le texte, qui doit impérativement être adopté avant le 31 décembre, fera l’objet de discussions intenses au Parlement, où les divisions politiques compliquent la recherche d’un accord. Le Premier ministre a indiqué que ce budget n’était « pas parfait », mais qu’il avait été conçu pour ouvrir la voie au débat.
Des négociations ont été menées jusqu’à la dernière minute avec les différentes forces politiques, dans l’espoir d’éviter un rejet du texte ou la tenue de nouvelles élections. Après l’abandon de la taxe sur les grandes fortunes, les discussions se sont déplacées sur le terrain des retraites. La suspension de la réforme portant l’âge légal à 64 ans, réclamée par le Parti socialiste, est désormais au cœur des débats. Une telle mesure représenterait un coût supplémentaire d’au moins trois milliards d’euros à l’horizon 2027, ce qui suscite des réticences au sein de la majorité comme chez les partenaires de droite et le patronat.
Face à ces difficultés, l’exécutif a accepté de revoir à la baisse ses objectifs de réduction du déficit public. Celui-ci est désormais projeté sous la barre des 5 % du PIB, et non plus à 4,7 %. Chaque dixième de point de déficit supplémentaire représente près de trois milliards d’euros de dépenses en plus. Le gouvernement s’inspire en partie des propositions de l’ancien Premier ministre François Bayrou, qui prévoyait un effort budgétaire de 44 milliards. Parmi les mesures déjà dévoilées figurent une réduction des dépenses de l’État, un allègement de certains impôts de production, le maintien d’une contribution sur les hauts revenus et une taxation renforcée des holdings familiales.
La situation des finances publiques demeure préoccupante. En 2024, le déficit a atteint 5,8 % du PIB, soit le niveau le plus élevé jamais enregistré, creusant un écart de près de 170 milliards d’euros entre recettes et dépenses. La dette publique, qui s’établissait à 115,6 % du PIB fin juin, place la France parmi les mauvais élèves de la zone euro, derrière la Grèce et l’Italie. Par ailleurs, la croissance économique pourrait être plus faible que prévu l’an prochain, limitant les recettes fiscales.
Cette incertitude persistante a un coût économique tangible. Selon la Banque de France, elle pèse sur les décisions d’investissement et d’embauche, et pourrait rogner au moins 0,2 point de croissance. Le président du Medef a récemment déploré dans la presse dominicale que cette instabilité « paralyse les acteurs économiques ». La France subit également des taux d’emprunt plus élevés sur les marchés financiers depuis les événements politiques de l’été 2024, ce qui alourdit le poids de la dette. La charge des intérêts, en voie de devenir le premier poste de dépense de l’État, pourrait dépasser 70 milliards d’euros en 2026.
Si le budget n’est pas voté dans le délai imparti, une procédure exceptionnelle permettrait de reconduire les crédits de l’année précédente, tout en gelant les dépenses de l’État. Une perspective que le gouvernement cherche à éviter, alors que s’exprime un sentiment d’impatience, y compris dans les institutions financières, quant à la capacité des responsables politiques à dégager des compromis.
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