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À Lille, des jeunes sans diplôme se forment aux métiers du cinéma pour rebondir

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Dans le cadre d’un programme innovant, une vingtaine de jeunes éloignés de l’emploi découvrent les coulisses de l’audiovisuel en réalisant une mini-série projetée au festival Séries Mania.

À Lille, une initiative originale redonne espoir à des jeunes en difficulté. Thibaut, 22 ans, qui a quitté l’école sans son bac, a trouvé une nouvelle voie grâce à un programme de formation aux métiers de l’audiovisuel. Ce projet, porté par le Serie Mania Institute, permet à des jeunes de 18 à 25 ans, souvent sans diplôme, de se familiariser avec les techniques du cinéma et de la télévision. Pendant sept mois, ils apprennent à écrire, tourner et monter une série, encadrés par des professionnels du secteur.

Le programme, financé par France Travail et l’Afdas, offre une opportunité unique à ces jeunes de découvrir un univers qui leur semblait inaccessible. Thibaut, qui travaillait auparavant dans la logistique, voit désormais dans cette formation une véritable porte d’entrée vers une carrière dans l’audiovisuel. Il aspire aujourd’hui à devenir cadreur, un métier qui lui permettrait de raconter des histoires à travers l’objectif d’une caméra.

Parmi les participants, Elsa, 24 ans, a suivi un BTS en production animale avant de se réorienter vers l’audiovisuel. Originaire d’un petit village du Pas-de-Calais, elle pensait que ce milieu était réservé à une élite. Grâce à cette formation, elle a pu réaliser son rêve et co-réaliser une série dystopique intitulée « Maslow », qui suit le parcours d’une jeune femme en rébellion contre son employeur.

Les étudiants ont travaillé sur tous les aspects de la production, de l’écriture à la post-production, en passant par le tournage. Leur mini-série, composée de cinq épisodes de cinq minutes, a été interprétée par des élèves du Conservatoire d’art dramatique de Lille. Ce projet concret leur permet de se confronter aux réalités du métier et de développer des compétences techniques précieuses.

Daphné Courbot, responsable de la formation, souligne que ces jeunes, souvent issus de milieux défavorisés, apportent une diversité précieuse à l’industrie audiovisuelle. Leurs parcours atypiques et leurs expériences de vie enrichissent les histoires qu’ils racontent, offrant des perspectives nouvelles et originales.

Virgile, 22 ans, qui a quitté l’école en terminale, a également trouvé dans cette formation une chance de se réinventer. Ancien animateur dans un escape game, il se réjouit de la gratuité du programme, contrairement à de nombreuses écoles de cinéma. Pour lui, ce milieu, qu’il croyait réservé à une élite, s’avère finalement accessible à condition de travailler dur.

Créé en 2023, ce programme reste fragile, dépendant des financements publics et des résultats obtenus. Cependant, il représente une véritable opportunité pour ces jeunes de s’insérer professionnellement ou de poursuivre des études dans l’audiovisuel. La première promotion a déjà permis à plusieurs participants de décrocher des contrats en tant qu’intermittents du spectacle ou de travailler sur des projets audiovisuels.

« Maslow », le fruit de leur travail, sera projeté le 28 mars à l’UCG de Lille, offrant à ces jeunes une visibilité inédite et une reconnaissance de leur talent. Une belle manière de prouver que, même sans diplôme, il est possible de trouver sa place dans un secteur aussi compétitif que celui de l’audiovisuel.

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