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En patrouille avec les soldats de Sentinelle: dissuader et rassurer

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Ils avancent concentrés, scrutent chaque mouvement devant une synagogue, une église, des écoles… Les soldats de l’opération Sentinelle, passés de 3 à 7.000 après l’attentat de Nice, ont augmenté les patrouilles, devenant plus visibles pour dissuader les assaillants et rassurer les habitants.

A 7H30, l’activité bat déjà son plein dans la caserne*, en banlieue parisienne. Les chasseurs alpins, des militaires spécialisés dans le combat de haute montagne, sont équipés en fusil HK416 avant de rejoindre les véhicules par groupes de huit. Leur zone de patrouille a été définie en amont. 

Le groupe suivi par l’AFP se rend dans une ville populaire, où se côtoient des habitants de confessions juive et musulmane. Bien loin des montagnes où ces soldats ont été formés. Bien loin aussi du Sahel, où plusieurs sont allés pour la mission Barkhane. Certains ont également passé du temps en Guyane pour l’opération Résilience, contre le coronavirus.

Sont-ils frustrés de se retrouver à patrouiller pour l’opération Sentinelle? « C’est la mission numéro 1 de l’état major », répond sans hésiter le chef de groupe, sergent Kevin, âgé de 28 ans. « Notre rôle principal est de protéger la France et sa population, que ce soit sur son territoire ou à l’étranger », ajoute le caporal-chef Baptiste.  

Leur mission, qui devrait durer deux mois au total, a démarré début octobre. Depuis, il y a eu la décapitation du professeur Samuel Paty et l’attaque dans la basilique de Nice, qui a coûté la vie à trois personnes.

« Les effectifs ont augmenté pour qu’on puisse sillonner le terrain. (…) C’est en rayonnant dans une zone qu’on dissuade » d’éventuels jihadistes, explique le capitaine Jean-Benoit. « On passait déjà devant les synagogues, les églises, les établissements scolaires, mais on a augmenté les fréquences des patrouilles », ajoute-t-il. « On faisait partie du paysage, mais maintenant, les gens nous voient davantage ». 

Les soldats ont eu une formation spécifique Sentinelle, avec des exercices aussi concrets que savoir quoi faire avec une personne qui a été égorgée. 

 

Mouvements suspects

 

Les soldats patrouillent par quatre, pendant que leurs collègues restent près des véhicules gris estampillés « Sentinelle ». Avec leur gilet pare-balle et leur équipement qui pèse plus de 20kg, ils avancent silencieux à pas lents, tournent la tête à gauche, à droite, se retournent pour que rien ne leur échappe. 

Leur vigilance ne peut pas baisser. « On peut donner l’impression qu’on se balade, mais on observe ce qui se passe, des choses suspectes, des personnes malveillantes », raconte le caporal-chef Baptiste. « On sait bien qu’il y a une vague d’attaques au couteau en ce moment. On fait attention », renchérit le sergent Kevin.

Le quartier pavillonnaire semble particulièrement calme, surtout avec le confinement. Mais un bâtiment qui pourrait passer inaperçu est en fait une école juive. Il y a une synagogue non loin et d’autres établissements scolaires.  

« Des enseignants viennent parfois nous signaler des mouvements suspects », explique le chef de groupe. Les soldats vont ensuite devant l’église, sur la place centrale de la ville. Quelques personnes leur lancent un « bonjour » avec un sourire, d’autres observent ces soldats, équipés comme pour aller au combat, avec étonnement et une certaine inquiétude. 

Rouhama, une jeune fille de 15 ans qui lit sur un banc un petit livre rose écrit en hébreux, « une prière », en attendant son test Covid, est partagée. « C’est inquiétant de voir ces gens armés: cela rappelle que c’est dangereux en ce moment. Mais c’est aussi rassurant ».  

Après trois heures de patrouille à pied et en voiture, les soldats prennent une pause, dans leur vigie, un local mis à leur disposition par la préfecture. Ici, la pression peut retomber. Ils retirent leur équipement, saisissent leur téléphone pour appeler leur famille, plaisantent entre eux ou regardent la télé. Une pause, avant de repartir sillonner la ville.

 

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TV : Hanouna accuse l’Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

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TV : Hanouna accuse l'Arcom de harcèlement et envisage de saisir la justice

Lors de la rentrée télévisée de « Touche pas à mon poste » (TPMP), l’animateur Cyril Hanouna a ouvertement critiqué l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, l’accusant de harcèlement. Cette sortie intervient six mois avant le retrait prévu de la chaîne C8 de la TNT, une décision controversée qui met en lumière les tensions croissantes entre la chaîne et le régulateur.

Lors de cette première émission de la saison, Hanouna, âgé de 49 ans, a exprimé sa colère contre la décision de l’Arcom, qui a annoncé que C8 ne serait pas reconduite sur la TNT après le 28 février 2024. Il a affirmé que la chaîne compte faire appel pour renverser cette décision, bien que la notification officielle n’ait pas encore été envoyée au groupe Canal+, propriétaire de C8.

Dans une séquence parodique, Hanouna a chanté en référence à l’Arcom, déclarant que sans ce régulateur, « plus de problème ». Cependant, il n’a pas précisé les alternatives envisagées par la chaîne après le départ de la TNT.

C8, qui appartient au groupe Canal+, fait face à une situation délicate. En huit ans, la chaîne a accumulé 7,6 millions d’euros d’amendes en raison des dérapages de son animateur vedette, ce qui a contribué à la décision de l’Arcom de ne pas renouveler sa fréquence. Néanmoins, Canal+ conserve d’autres chaînes sur la TNT, notamment Canal+, CNews, et CStar.

Cyril Hanouna, vêtu comme Céline Dion, a ensuite enchaîné avec une interprétation parodique de « L’Hymne à l’amour », avant de rejoindre le plateau en moto, marquant le ton souvent provocateur de l’émission. Il a profité de l’occasion pour dénoncer ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la suppression de C8 est une décision prise uniquement en raison de son animosité avec l’Arcom.

Dans un ton plus grave, il a annoncé son intention de saisir la justice pour harcèlement, affirmant que l’Arcom le cible personnellement, ce qui engendre des messages de haine sur les réseaux sociaux. Hanouna a également exprimé son inquiétude pour les 400 employés de C8 et de sa société de production H2O, qui pourraient perdre leur emploi si la chaîne venait à disparaître de la TNT.

Enfin, Hanouna a reconnu certains de ses excès en direct, tout en défendant les contributions positives de son émission. La décision de l’Arcom et son impact potentiel sur C8 soulèvent des questions sur la liberté d’expression et la responsabilité des médias dans le paysage audiovisuel français.

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

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Rentrée 2024 sous tension : réformes en suspens et incertitudes

Avec une boule au ventre, 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, alors que les réformes éducatives en cours restent en suspens, dans l’attente d’un nouveau gouvernement.

Alors que la cloche de la rentrée sonne pour des millions d’écoliers, collégiens, et lycéens, l’atmosphère est marquée par une combinaison de nervosité et de questionnements. Pour Julie, mère d’une élève en Terminale, l’année s’annonce sous le signe de l’angoisse avec l’épreuve de Parcoursup en perspective, un stress partagé par de nombreuses familles.

Nicole Belloubet, pour ce qui pourrait être sa seule rentrée en tant que ministre de l’Éducation, respectera la tradition en visitant plusieurs écoles, soulignant que « les affaires courantes ne sont ni un temps suspendu pour l’école, ni un temps mort ». De son côté, Gabriel Attal, également présent sur le terrain, lancera une nouvelle campagne nationale contre le harcèlement scolaire.

Cependant, derrière ces gestes symboliques se cache une inquiétude plus profonde parmi les enseignants. Confrontés à une « cacophonie » sur les réformes comme les controversés « groupes de niveau », ils doivent également faire face à une crise persistante de recrutement, avec plus de 3.000 postes non pourvus, tant dans l’enseignement public que privé.

Le début de cette année scolaire pourrait bien marquer un tournant, alors que l’école se trouve « à un point de bascule » selon les syndicats. La mise en place des « groupes de besoins », initialement appelés « groupes de niveau », en français et en mathématiques pour les élèves de 6e et 5e, suscite une controverse. Ces groupes, censés s’étendre aux classes de 4e et 3e l’an prochain, ont été l’une des mesures phares du « choc des savoirs » voulu par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation. Mais leur mise en œuvre, prônée avec « souplesse et pragmatisme » par Nicole Belloubet, est critiquée pour son manque de clarté et ses risques d’échec pédagogique.

En parallèle, les expérimentations comme la « pause numérique » dans 180 collèges et la « tenue unique » dans près d’une centaine d’établissements ajoutent au scepticisme ambiant. La « pause numérique », en particulier, impose aux collégiens de laisser leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure qui suscite des interrogations quant à son efficacité et sa nécessité, alors que l’utilisation des téléphones est déjà réglementée depuis 2018.

Les enseignants, représentés par des syndicats comme le Snes-FSU et la CFDT Éducation, expriment leurs craintes quant à l’impact de ces réformes dans un contexte politique incertain. Selon eux, certaines « urgences structurelles », comme le manque de professeurs, pourraient être ignorées, accentuant ainsi les difficultés du système éducatif. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, prédit même que « certainement pas un professeur de français et de maths » ne sera présent « devant chaque groupe » dans les classes concernées.

En toile de fond, la réforme du brevet, un autre sujet délicat, reste en suspens. Le projet de Gabriel Attal de rendre son obtention obligatoire pour passer en seconde a été gelé, laissant planer le doute sur les conditions d’examen pour les élèves de 3e cette année.

Face à ces défis, cette rentrée 2024-2025 s’annonce sous haute tension, entre réformes en suspens, crise politique et incertitudes pour l’avenir de l’éducation en France.

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L’inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

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L'inflation tombe sous les 2 % pour la première fois depuis 2021

L’inflation en France a chuté à 1,9 %, marquant une baisse significative pour la première fois depuis 2021, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette diminution est principalement due à la baisse des coûts de l’énergie, bien que certains produits continuent de voir leurs prix augmenter.

L’Insee a annoncé que l’inflation en France avait atteint 1,9 %, passant pour la première fois sous le seuil symbolique des 2 % depuis 2021. Ce recul notable s’explique en grande partie par une baisse marquée des prix de l’énergie, qui a contribué à ralentir l’augmentation globale des prix à un rythme plus rapide que prévu. Selon les statisticiens, ce ralentissement des prix énergétiques, en particulier ceux de l’électricité, du gazole et de l’essence, a été déterminant dans cette tendance.

Cependant, tous les secteurs ne suivent pas cette trajectoire descendante. Les prix des denrées alimentaires et des produits manufacturés continuent de grimper, ce qui maintient une pression sur les budgets des ménages. Dominique Schelcher, président de la Coopérative U, a confirmé que bien que l’ère de l’hyperinflation semble être derrière nous, les consommateurs ne perçoivent pas encore cette amélioration de manière significative dans leur panier. Il ajoute que les prix devraient continuer à baisser progressivement, mais qu’ils ne retrouveront probablement pas les niveaux antérieurs, en raison notamment de la nécessité de compenser les augmentations salariales.

Cette baisse de l’inflation, bien qu’anticipée par les experts, arrive plus tôt que prévu. La Banque de France avait initialement prévu que l’inflation repasserait sous la barre des 2 % au début de 2025, avec une baisse plus marquée au cours de l’année. Cependant, cette tendance s’est manifestée dès 2024, malgré des hausses ponctuelles des prix, notamment dans les services de transport, probablement en lien avec les préparatifs des Jeux Olympiques.

L’évolution positive de l’inflation est une nouvelle encourageante pour l’économie française, même si la baisse des prix ne se traduit pas uniformément dans tous les secteurs. Les prochains mois seront décisifs pour observer si cette tendance se maintient et si elle apportera un soulagement tangible aux consommateurs.

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