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Le gouvernement enfin remanié, l’opposition moque des « chaises musicales »

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LREM en force, alliés de la majorité promus, Damien Abad exfiltré: le gouvernement a été enfin remanié lundi matin, deux semaines après les législatives, avec l’objectif de lancer un quinquennat plein d’embûches. Il est déjà critiqué par les oppositions qui dénoncent un « jeu de chaises musicales ».

La nouvelle équipe gouvernementale se réunira pour un premier Conseil des ministres à 16H00, a précisé l’Elysée dans un communiqué.

L’ex-ministre de la Santé Olivier Véran a été nommé porte-parole du gouvernement, poste occupé depuis un mois et demi par Olivia Grégoire, et sera « chargé du renouveau démocratique ». M. Véran est lui-même remplacé aux Relations avec le Parlement par l’actuel ministre du Commerce Franck Riester, et Mme Grégoire devient ministre des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme.

Caillou dans la chaussure de l’exécutif, Damien Abad (Solidarités et personnes handicapées), objet d’une enquête du parquet de Paris pour tentative de viols après la plainte d’une femme et d’un troisième témoignage à son encontre lundi, sort du gouvernement. Il est remplacé par le patron de la Croix Rouge Jean-Christophe Combe.

Alors que le camp macroniste ne compte plus qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale après la claque des législatives, la nouvelle équipe reflète un subtil dosage des représentants des différentes forces politiques qui sont ses partenaires.

Ainsi, Christophe Béchu, un proche d’Edouard Philippe, allié de LREM avec son parti Horizons, est promu ministre de la Transition écologique, en remplacement d’Amélie de Montchalin, battue aux élections législatives, en plus du portefeuille de la Cohésion des territoires qu’il occupait jusque-là.

L’ex-ministre MoDem Sarah El Haïry revient au gouvernement, chargée auprès du ministre des Armées Sébastien Lecornu de la Jeunesse et du Service national universel, tandis qu’un autre MoDem, Jean-Noël Barrot, sera chargé à Bercy de la Transition numérique et des télécommunications. La députée Horizons Agnès Firmin Le Bodo est nommée ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux professions de santé.

Battue également lors des législatives, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon est remplacée par l’urgentiste François Braun, qui sera aussi chargé de la Prévention.

« Recasage » et « décomposition »

Parmi les entrants, la cheffe économiste de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Laurence Boone devient secrétaire d’Etat chargée de l’Europe en remplacement de Clément Beaune, qui part aux Transports, et le maire divers gauche de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) Olivier Klein ministre délégué à la Ville et au Logement.

L’ancien préfet Jean-François Carenco sera ministre délégué des Outre-mers auprès de Gérald Darmanin (Intérieur) en remplacement de Yaël Braun-Pivet, élue présidente de l’Assemblée nationale fin juin.

Chez LREM, le député Roland Lescure est chargé de l’Industrie, Bérangère Couillard de l’Ecologie, Olivier Becht est nommé ministre délégué au Commerce extérieur, et Hervé Berville secrétaire d’Etat à la Mer en remplacement de Justine Benin, elle aussi battue aux législatives.

C’est aussi le retour de l’ex-ministre Marlène Schiappa, nommée secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la vie associative.

L’opposition a accueilli sévèrement l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale.

Au RN, la députée et ex-candidate à la présidentielle Marine Le Pen a déploré sur Twitter que « ceux qui ont échoué sont tous reconduits » et le fait qu’Emmanuel Macron « ignore ainsi une nouvelle fois le verdict des urnes et la volonté des Français d’une autre politique ». Un des porte-parole du parti, Julien Odoul, a dénoncé « une petite et médiocre opération de recyclage et de recasage ».

« La Macronie en galère de recrutement », c’est-à-dire le « signe d’un pouvoir en voie de décomposition », a abondé la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, tandis que le porte-parole du PCF Ian Brossat critiquait un « nouveau jeu de chaises musicales ».

La députée EELV Sandrine Rousseau a, elle, dénoncé la reprise du portefeuille de la Transition écologique par Christophe Béchu, « jamais croisé sur la moindre lutte écologiste ».

« Feuille de route »

Outre la question du dosage politique, l’exécutif a rempli l’objectif de parité, puisque le nouveau gouvernement rassemble 21 hommes et 21 femmes en comptant sa cheffe Elisabeth Borne,  même si ces dernières sont sur-représentées aux postes de secrétaires d’Etat.

A l’inverse de M. Abad, Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement qui fait face à deux plaintes pour viol déposées par des patientes de son cabinet de gynécologie, reste.

Ce remaniement, puis le discours de politique générale prononcé par Mme Borne mercredi – pour lequel elle n’a toujours pas dit si elle solliciterait la confiance des députés par un vote – doivent permettre de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l’exécutif, depuis la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril, il y a près de deux mois et demi.

Point commun des nouveaux membres, leur capacité à « pouvoir partager la feuille de route qui a été choisie par les Français » avec l’élection de M. Macron, avait fait valoir dimanche la présidente du groupe LREM à l’Assemblée nationale Aurore Bergé, laissant entendre que les oppositions qui réclament un projet « amendé » en seront pour leurs frais.

Le tant attendu projet de loi sur le pouvoir d’achat arrivera devant l’Assemblée nationale le 18 juillet, avec pour objectif son adoption avant fin juillet ou « début août maximum, pour avoir des effets très rapides pour les Français », a souligné dimanche Yaël Braun-Pivet.

Carburant à 1,50 euro le litre, revalorisation du travail, baisse de la CSG pour les retraités: les députés LR ont d’ores et déjà fixé des « conditions sine qua non »  pour qu’ils votent le texte, a averti leur patron, l’ex-ministre Olivier Marleix.

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Michel Barnier nommé Premier ministre, un pari risqué pour Emmanuel Macron

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Michel Barnier nommé Premier ministre, un pari risqué pour Emmanuel Macron

L’ancien ministre et commissaire européen Michel Barnier, 73 ans, a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une tâche ardue attend cet homme d’expérience dans un contexte où l’Assemblée nationale ne dispose d’aucune majorité claire.

Emmanuel Macron a choisi Michel Barnier comme Premier ministre, soixante jours après un second tour des législatives qui a débouché sur une Assemblée nationale fragmentée. À 73 ans, Barnier devient le plus vieux chef de gouvernement de la Ve République, succédant ainsi à Gabriel Attal, démissionnaire après seulement huit mois à Matignon. Attal, 35 ans, était le plus jeune Premier ministre, créant ainsi un contraste générationnel saisissant entre les deux hommes.

Cette nomination intervient alors que la France traverse une des crises politiques les plus graves depuis 1958. Sans majorité parlementaire, Barnier devra naviguer dans un paysage politique incertain pour former un gouvernement capable de survivre à une censure et de mener les réformes nécessaires. Dans un communiqué, l’Élysée a précisé que le président avait confié à Barnier la mission de constituer un « gouvernement de rassemblement » capable de stabiliser la situation.

Michel Barnier n’est pas un inconnu de la scène politique française et européenne. Vétéran des gouvernements sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, il a également été le négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, ce qui lui confère une réputation de médiateur expérimenté. Cependant, cette nomination intervient après plusieurs semaines de consultations infructueuses, où plusieurs noms, dont Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, ont été évoqués sans succès.

Pourtant, la tâche qui attend Barnier semble quasi impossible. Aucune coalition viable n’a émergé depuis les élections, et les ministres démissionnaires continuent d’expédier les affaires courantes en attendant l’issue des négociations. Le Nouveau Front Populaire (NFP), arrivé en tête des élections législatives sans obtenir la majorité absolue, a réclamé la direction du gouvernement, mais Emmanuel Macron a écarté la candidature de leur figure de proue, Lucie Castets, en août, estimant qu’elle ne survivrait pas à un vote de confiance.

Le choix de Michel Barnier n’a pas fait l’unanimité. À gauche, Boris Vallaud, président du groupe socialiste, a critiqué cette nomination, la qualifiant d’ouverture à une politique de droite. Du côté de La France Insoumise, Mathilde Panot a dénoncé une trahison de la volonté populaire. Même au sein du Rassemblement National (RN), qui aurait menacé de censurer les autres candidats potentiels, l’accueil de Barnier reste mitigé. Jordan Bardella, président du RN, a affirmé que son parti jugerait Barnier sur son discours de politique générale, tout en laissant planer la menace d’une possible motion de censure.

L’avenir de Barnier à Matignon est donc incertain. Sa capacité à former une coalition durable, même en mode « cohabitation », reste à prouver. Certains observateurs voient en lui une figure compatible avec les ambitions d’Emmanuel Macron, soulignant qu’il incarne une forme de continuité. D’autres, en revanche, estiment que sa nomination résulte davantage d’un choix par défaut que d’une véritable adhésion à sa vision politique.

Le défi pour Michel Barnier sera de taille. En l’absence d’un soutien parlementaire large et avec une opposition prête à saisir la moindre opportunité pour le faire tomber, sa mission pourrait bien tourner court. Seul le temps dira si ce vétéran de la politique saura réconcilier un paysage fracturé ou s’il rejoindra la longue liste des Premiers ministres dont le mandat fut bref.

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Édouard Philippe en route pour l’Élysée : l’après-Macron prend forme

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Édouard Philippe en route pour l’Élysée : l’après-Macron prend forme

L’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, officialise sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, plongeant ainsi la scène politique française dans une nouvelle ère d’incertitude. Alors qu’Emmanuel Macron peine à désigner un nouveau Premier ministre en pleine crise institutionnelle, Philippe s’affirme comme un prétendant sérieux pour la succession à l’Élysée.

Dans un contexte de crise politique sans précédent, Édouard Philippe a officiellement annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, laissant entrevoir la perspective d’un après-Macron potentiellement anticipé. En pleine consultation à l’Élysée pour sortir de l’impasse causée par la dissolution de l’Assemblée nationale, l’ancien locataire de Matignon s’est ainsi positionné comme une figure incontournable pour la succession. Cette déclaration intervient alors que la France est plongée dans une incertitude institutionnelle, exacerbée par l’absence de majorité au Parlement et l’incapacité du président à stabiliser l’exécutif.

La réaction à cette annonce a été immédiate, notamment de la part de Marine Tondelier, figure des Écologistes, qui a critiqué le « timing » de Philippe, estimant que l’urgence actuelle était ailleurs, notamment dans la recherche d’une stabilité politique. Pourtant, pour les proches de l’ancien Premier ministre, cette annonce n’est pas une surprise. Depuis son départ de Matignon en 2020, Philippe n’a cessé de tracer une trajectoire claire vers l’Élysée, consolidant sa position à travers la création de son parti, Horizons, et en adoptant une posture de « loyal mais libre » au sein de la majorité présidentielle. L’éventualité d’une élection anticipée semble également dans ses calculs, renforçant l’idée que l’actuelle crise pourrait précipiter le renouvellement à la tête de l’État.

François Patriat, président du groupe macroniste au Sénat, s’est lui aussi exprimé avec une certaine réserve sur cette déclaration, critiquant l’individualisme qu’elle reflète alors que le pays traverse une situation délicate. Pour lui, la priorité réside dans la recherche d’un équilibre institutionnel et non dans les ambitions personnelles.

Cette candidature, bien qu’attendue, confirme la stratégie patiente et réfléchie de Philippe depuis son éviction de Matignon. Malgré des relations parfois tendues avec Emmanuel Macron, particulièrement durant la crise des « gilets jaunes », Philippe a su capitaliser sur sa popularité post-Covid et s’imposer comme une alternative crédible à l’actuelle présidence. Son parcours politique, jalonné de succès électoraux au Havre et marqué par une gestion rigoureuse des crises, lui permet de se démarquer dans un paysage politique en quête de renouveau.

Son parti, Horizons, a d’ailleurs progressivement pris ses distances avec la majorité présidentielle, renforçant son indépendance et sa base politique, tout en préservant son poids à l’Assemblée. Cette stratégie a permis à Philippe d’afficher ses divergences avec Macron sur des questions clés, notamment la gestion des finances publiques, un sujet qu’il place au cœur de sa future campagne. Dans une critique à peine voilée de la politique budgétaire du gouvernement actuel, il a dénoncé les objectifs de réduction du déficit, qu’il juge irréalistes.

Édouard Philippe, avec son expérience à Matignon et sa posture de rassembleur des différentes sensibilités de la droite et de la social-démocratie, se présente donc comme l’un des principaux prétendants à la présidence, capable de naviguer dans un contexte politique fragmenté. Sa volonté de construire une coalition large, incluant les Républicains et certaines factions de la gauche modérée, reflète son ambition de créer une offre politique susceptible de transcender les clivages traditionnels.

En définitive, cette candidature marque une étape décisive dans la préparation de l’après-Macron, soulignant l’ampleur des enjeux pour une France en quête de stabilité politique. Tandis que l’Élysée se mure dans le silence face à cette annonce, la route vers 2027 — ou peut-être avant — s’ouvre pour Édouard Philippe, qui entend bien jouer un rôle central dans la recomposition du paysage politique français.

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La France Insoumise rassemble près de 180 000 signatures pour destituer Emmanuel Macron

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La France Insoumise rassemble près de 180 000 signatures pour destituer Emmanuel Macron

La pétition lancée par La France insoumise pour soutenir la destitution du président Emmanuel Macron a rapidement gagné en popularité, recueillant près de 180 000 signatures en seulement trois jours.

La France insoumise (LFI) a frappé un grand coup le samedi 31 août en lançant une pétition visant à soutenir une procédure de destitution contre Emmanuel Macron. En l’espace de trois jours, près de 180 000 personnes ont déjà signé ce texte, témoignant d’un mécontentement croissant à l’égard du président de la République. L’objectif fixé par le mouvement est désormais d’atteindre les 200 000 signatures, un cap qui semble à portée de main.

Disponible sur le site dédié macron-destitution.fr, cette pétition a été relayée par les leaders du mouvement, Manuel Bompard et Mathilde Panot, avec des mentions légales renvoyant au site officiel de LFI. Le texte de la pétition dénonce ce qu’il qualifie de « dérive autoritaire sans précédent » et accuse Emmanuel Macron de bloquer l’application de tout autre programme que le sien, en refusant de reconnaître les résultats des élections législatives. Ce refus, selon LFI, constitue une violation de l’article 3 de la Constitution française.

Le samedi 31 août, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, a publié sur son compte X la proposition de destitution, soulignant que « Macron refuse de se soumettre au vote du peuple, donc nous devons le démettre ». Selon une enquête récente menée par l’institut Elabe pour BFMTV, 49% des Français seraient favorables à une motion de censure contre Emmanuel Macron, renforçant ainsi la légitimité perçue de cette initiative.

LFI appelle maintenant les sénateurs et parlementaires à soutenir cette démarche en engageant une procédure de destitution, tout en soulignant qu’il s’agit d’une première dans l’histoire des deux dernières Républiques françaises.

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