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Monde / « Bombe cyclonique » aux Etats-Unis : Boston sous 60 cm de neige, un record
Le blizzard qui touche depuis deux jours le nord-est des Etats-Unis continuait aux premières heures de dimanche à ensevelir la région sous une neige accompagnée de rafales de vent pouvant atteindre 120 km/h.
Samedi en fin de journée, la ville de Boston avait reçu près de 60 cm de neige, égalant le record de 2003, tandis que toute la région est quasi-paralysée, avec chaos dans les transports, coupures d’électricité et températures polaires.
Ce blizzard est une « bombe cyclonique », tempête caractérisée par la puissance explosive des baisses rapides de pression atmosphérique, a confirmé le service météo national (NWS).
Le NWS a enregistré des rafales de vent de 80 à 120 km/h, et pronostiqué des températures polaires dans la nuit ainsi que des coupures de courant, habituelles chaque hiver quand la puissance du vent ou le poids de la neige arrachent les lignes électriques.
Plus de 95.000 foyers se trouvaient sans électricité, avaient annoncé samedi soir les autorités, alors que la neige continuait à tomber. Plusieurs villes de la région ont enregistré des records absolus, avec plus de 70 cm de neige.
Le voile blanc
Les autorités ont à nouveau samedi soir demandé aux habitants d’éviter au moins jusqu’à dimanche en milieu de matinée les déplacements qui ne soient pas absolument nécessaires, alors que toute la région se préparait à une deuxième nuit de voile blanc – lorsque la neige et le ciel blanc se confondent jusqu’à ce qu’on soit incapable de se repérer.
A New York, chasse-neige et machines à sel avançaient à vitesse d’escargot pour libérer peu à peu les rues, tandis que Central Park était sous 20 cm de neige, et que beaucoup de lignes de chemin de fer étaient fermées.
A Times Square recouvert de neige, les fameux néons n’étaient plus de de vagues halos dans l’air plein de neige.
Mais les rares passants présents sont tombés stupéfaits sur le célèbre « cow-boy nu », alias Robert Burck, un artiste de rue qui joue de la guitare et chante quel que soit le climat.
Comme à son habitude, il ne portait qu’un slip, son chapeau et ses bottes de cow-boy, impassible malgré le froid.
« C’est fantastique », a lancé un touriste espagnol, Gonzalo Vazquez. ‘C’est comme si on était au ski, mais avec toutes ces lumières et ces écrans ».
A Brooklyn, dans le quartier branché de Cobble Hill, les trottoirs étaient recouverts d’au moins 30 centimètres de neige et nombre de commerces fermés.
« Happy Snow Day! » (« Joyeux jour de neige ! »), a toutefois lancé un habitant du quartier, tout sourire, en sortant d’un des petits immeubles en brique typiques du quartier, aux toits blanchis.
Le gigantesque réseau de métro de la mégapole de neuf millions d’habitants fonctionnait à peu près normalement et servait, comme pour chaque intempérie, de refuge aux milliers de sans-abri de cette ville aux profondes inégalités socio-économiques.
Morte de froid
Au nord de la ville, sur Long Island, le coeur de la tempête, ce sont 60 cm qui se sont accumulés samedi soir selon la gouverneure de l’Etat de New York Kathy Hochul.
Elle a mis en garde contre « une tempête très sérieuse » et « potentiellement meurtrière », mais seule une femme a été retrouvée sans vie dans sa voiture, possiblement morte de froid, selon le chef du comté de Nassau, Bruce Blakeman.
« La phase la plus dangereuse de la tempête, c’est maintenant », a-t-elle lancé, demandant aux habitants « de continuer à tout prix d’éviter de se déplacer tandis que nos équipes dégagent les routes ».
Dans le comté voisin et huppé de Weschester, les chasse-neige se sont activés dès l’aube pour dégager les routes et voies qui serpentent entre les maisons bourgeoises enveloppées par la neige.
Les lignes de trains desservant les banlieues nord de New York ont été à l’arrêt toute la journée de samedi.
A Boston, 900 chasse-neige étaient déployés dans les rues, progressant lentement. « La neige était censée être légère, mais elle est un peu humide maintenant, et donc plus lourde », commentait un conducteur de chasse-neige, Mark Burns.
Plus de 3.500 vols ont été annulés dans la région samedi, et plus de 1.200 étaient déjà annulés pour dimanche.
Et la vague de froid touche toute la côte. En Floride, d’habitude tropicale, des alertes pour le gel ont été lancées, avec le risque de faire chuter de leurs arbres les fameux iguanes pesant jusqu’à neuf kilogrammes.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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