Europe
Le leader catalan Puigdemont, réclamé par l’Espagne, comparaît en Italie
Le leader séparatiste catalan Carles Puigdemont est arrivé lundi au tribunal de Sassari, en Sardaigne, où il entend contester le mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne en vue de son extradition.
M. Puigdemont, qui avait été arrêté le 23 septembre à son arrivée sur l’île italienne et remis en liberté le lendemain, est arrivé peu avant 11H00 (09H00 GMT) à la cour d’appel de Sassari, acclamé par plusieurs dizaines de militants indépendantistes catalans et sardes qui scandaient « Liberté! Liberté! », a constaté une journaliste.
Il n’a pas fait de déclaration.
Cette audience avait été fixée par la cour d’appel de Sardaigne le 24 septembre après l’arrestation de l’ex-président catalan à son arrivée à Alghero, où il devait participer à un festival culturel.
Libéré le lendemain, celui que l’Espagne accuse de sédition et de détournement de fonds était rentré à Bruxelles où il réside, mais il s’était engagé à retourner dans la grande île du sud de l’Italie pour l’audience de lundi.
La justice italienne devra confirmer ou non la décision de la cour d’appel de le laisser en liberté. « Durant l’audience, il faudra déterminer si le mandat d’arrêt européen peut être appliqué ou non », a expliqué son avocat italien, Agostinangelo Marras.
L’affaire sera examinée par trois juges de la cour d’appel, dont la décision pourra faire l’objet d’un recours devant la cour de cassation, a expliqué l’avocat. « Pour le moment le thème de l’extradition ne sera pas abordé », a-t-il estimé.
Eurodéputé depuis 2019, M. Puigdemont, 58 ans, a demandé à la justice européenne de lui rendre son immunité de député européen pour l’opposer à la demande d’extradition de l’Espagne, a annoncé vendredi son avocat.
Le Parlement européen l’avait privé de son immunité le 9 mars par un vote à une large majorité. Cette mesure avait été confirmée le 30 juillet par le Tribunal de l’Union européenne. La décision du Parlement européen fait cependant l’objet d’un recours et le jugement définitif sur le fond n’a pas encore été rendu par la justice de l’UE.
La stratégie du leader catalan est d’essayer d’amener la justice italienne à déterminer si oui ou non le mandat d’arrêt européen est valable, et d’éviter la question de l’extradition.
Double discours
La sédition, un crime dont l’Espagne l’accuse, ne figure pas dans le code pénal italien, ce qui rendrait une éventuelle procédure d’extradition très complexe. Dans les affaires d’extradition, la justice italienne dispose pour se prononcer d’un délai de 60 jours, qui peut toutefois être prolongé plusieurs fois.
L’arrestation en Italie de M. Puigdemont a provoqué des remous, alors qu’une période de détente s’était ouverte entre Madrid et Barcelone, la capitale catalane, depuis l’élection en mai à la présidence de la région espagnole de Pere Aragonès, du parti séparatiste modéré Gauche républicaine de Catalogne (ERC).
La grâce accordée en juin aux neuf dirigeants séparatistes condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017 avait abouti en septembre à la reprise du dialogue avec Madrid.
L’un des plus fervents opposants à ce dialogue est justement Carles Puigdemont, qui était à la tête de la Catalogne lors de la tentative de sécession unilatérale de 2017 et s’était enfui en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires.
Malgré l’interdiction de la justice, son gouvernement avait organisé un référendum d’autodétermination le 1er octobre 2017.
Ses avocats se disent certains que la demande d’extradition sera rejetée, car l’Espagne, par la voix des services juridiques de l’Etat, avait assuré que ce mandat d’arrêt était suspendu dans l’attente d’une décision de la justice européenne.
Pour sa part, le Tribunal suprême espagnol, qui dirige les poursuites à son encontre, maintient que ce mandat est toujours en vigueur et que M. Puigdemont n’est plus protégé par son immunité parlementaire, levée par le Parlement européen. Jeudi, le juge en charge du dossier en Espagne, Pablo Llarena, a transmis à la justice italienne un document dans lequel il souligne que le mandat d’arrêt est toujours valide et que M. Puigdemont doit être arrêté et extradé.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Europe
Le réseau énergétique ukrainien visé par une nouvelle attaque russe « massive » et meurtrière
L’Ukraine subit une nouvelle attaque « massive » de la Russie, visant son infrastructure énergétique déjà affaiblie, avec des conséquences tragiques.
La nuit dernière a été marquée par une offensive russe d’une ampleur sans précédent contre l’Ukraine, touchant particulièrement son réseau énergétique. Les autorités ukrainiennes rapportent que cette attaque, décrite comme « massive », a causé la mort de huit personnes et blessé une vingtaine d’autres à travers le pays. Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé une stratégie de bombardements ciblés sur les infrastructures vitales de l’Ukraine, affirmant que plus de 200 missiles et drones ont été lancés.
Le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouriï Ignat, a qualifié cette nuit d' »infernale », précisant que la défense antiaérienne avait réussi à neutraliser une grande partie des projectiles. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a souligné que cette attaque se classe parmi les plus dévastatrices depuis le début du conflit, illustrant la détermination de la Russie à déstabiliser l’Ukraine.
De son côté, le ministère russe de la Défense revendique un succès total dans l’atteinte de ses objectifs, affirmant avoir frappé des infrastructures énergétiques essentielles soutenant l’effort de guerre ukrainien. Cette stratégie semble confirmer les intentions de Moscou de paralyser l’économie ukrainienne en s’attaquant à ses points névralgiques.
L’opérateur énergétique DTEK a signalé des dommages significatifs à plusieurs centrales thermiques, bien que ses employés soient indemnes. Ces attaques surviennent dans un contexte de tensions accrues, alors que l’Ukraine craint une réduction du soutien international, notamment avec l’éventualité d’un retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Les coupures d’électricité, déjà fréquentes, menacent de se multiplier, promettant un hiver particulièrement difficile pour la population.
Le bilan humain de cette nuit d’horreur est lourd. Outre les victimes directes des frappes, des employés des chemins de fer, des civils et même des enfants ont été touchés. Des villes comme Odessa, Mykolaïv, et même des régions éloignées comme la Transcarpatie, habituellement épargnées, ont été frappées. La réponse de l’armée polonaise, avec le décollage d’avions de chasse, témoigne de l’ampleur de la menace perçue au niveau régional.
Le ministre Sybiga a interprété ces attaques comme la « vraie réponse » de Poutine aux appels diplomatiques récents, suggérant que Moscou utilise la force pour répondre aux pressions internationales. Dans ce contexte, la question des négociations entre les deux pays est de nouveau au centre des débats, avec Zelensky exprimant son désir de voir la fin de la guerre par des moyens diplomatiques en 2025, malgré des positions diamétralement opposées sur la question territoriale.
Cette attaque massive contre l’infrastructure énergétique ukrainienne souligne la stratégie destructrice de la Russie, visant à affaiblir l’Ukraine sur le plan militaire, économique et humain. La communauté internationale se doit de réagir avec fermeté pour soutenir l’Ukraine dans cette épreuve et pour prévenir de nouvelles escalades.
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