Le Parti communiste français s’insurge contre un visuel polémique associant Fabien Roussel à l’extrême droite, dans une affiche relayée par un militant de La France insoumise. Une controverse qui ravive les tensions entre les deux formations de gauche.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a vivement réagi ce 16 mars à la diffusion d’une affiche le représentant dans un style visuel jugé « infamant ». Cette image, partagée par Laurent Joyeux, un militant de La France insoumise (LFI), montre le visage de Roussel en gros plan, avec une expression agressive, accompagnée du slogan : « Manifestations contre l’extrême droite, ses idées… et ses relais ! ». Le leader communiste a dénoncé sur le réseau social X une « affiche qui reprend clairement les mêmes codes antisémites des années 1930 utilisés par l’extrême droite française et par les nazis ». Il a directement interpellé les cadres insoumis, Manuel Bompard et Antoine Léaument, pour exiger le retrait de ce visuel.
Antoine Léaument, député LFI de l’Essonne, a répondu en affirmant que cette affiche n’émanait pas officiellement de son parti. Il a toutefois taclé Roussel en lui suggérant de supprimer son propre tweet pour éviter de relayer l’image. Laurent Joyeux, l’auteur de la publication, n’est pas un inconnu dans les rangs insoumis : il avait été le suppléant d’Antoine Léaument lors des élections départementales de 2021 dans l’Indre.
Cette polémique s’inscrit dans un contexte déjà tendu pour LFI, récemment épinglée pour une autre affiche controversée. Celle-ci, annonçant la manifestation du 22 mars, représentait Cyril Hanouna, l’animateur de *Touche pas à mon poste*, dans un style rappelant l’iconographie antisémite du XXe siècle. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) avait dénoncé cette « recyclage de l’iconographie antijuive ». Face aux critiques, LFI avait finalement retiré le visuel. L’affaire pourrait toutefois prendre une tournure judiciaire, l’avocat de Hanouna ayant annoncé son intention de porter plainte.
Ces incidents successifs illustrent les tensions croissantes entre les différentes forces de gauche, alors que la mobilisation du 22 mars contre l’extrême droite approche. Ils soulèvent également des questions sur l’utilisation des symboles historiques dans la communication politique, un sujet sensible qui continue de diviser.