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Tatouages et soupçons : les Vénézuéliens expulsés vers le Salvador sous le feu des critiques

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Les autorités américaines utilisent les tatouages comme preuve d’appartenance à des gangs, une méthode contestée par les familles et les experts. Des centaines de migrants vénézuéliens ont été expulsés vers une prison de haute sécurité au Salvador, suscitant l’indignation.

Les tatouages, souvent considérés comme des expressions artistiques ou des marques personnelles, sont devenus un outil controversé pour les autorités américaines. Ces dernières ont identifié 238 migrants vénézuéliens comme membres présumés du gang Tren de Aragua, en se basant notamment sur leurs tatouages. Ces personnes ont été expulsées vers une prison de haute sécurité au Salvador, une décision qui a provoqué un tollé parmi leurs proches et leurs avocats.

Yuliana Chacin, résidant au Texas, défend son frère Jhon Chacin, tatoueur de profession, arrêté à la frontière californienne en octobre 2024. Selon elle, ses tatouages, qui incluent des motifs comme une fleur, une montre, un hibou et les noms de ses proches, ne sont en aucun cas des preuves de son appartenance à un gang. Pourtant, il fait partie des détenus transférés au Salvador, où les images montrent des prisonniers enchaînés et surveillés par des agents masqués.

Les autorités américaines invoquent une loi datant de 1798 pour justifier ces expulsions. Tricia McLaughlin, porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure, a affirmé que les tatouages de certains détenus correspondaient à ceux associés au Tren de Aragua. Cependant, Rona Risquez, experte en criminalité organisée, conteste cette méthode. Selon elle, contrairement aux gangs d’Amérique centrale comme les Maras, le Tren de Aragua n’impose pas de tatouages spécifiques à ses membres. Elle souligne que de nombreux membres du gang n’ont aucun tatouage, rendant cette méthode d’identification peu fiable.

Les familles des détenus dénoncent une injustice flagrante. Yarelis Herrera, mère d’Edward Hernandez Herrera, insiste sur le fait que les tatouages de son fils, qui représentent des symboles familiaux, ne font pas de lui un criminel. Roslyany Camano, compagne de Ringo Rincon, ajoute que les tatouages de son partenaire, liés à des moments importants de sa vie, ne devraient pas être interprétés comme des signes d’appartenance à un gang.

Face à cette situation, le Venezuela a engagé des avocats au Salvador pour défendre ses ressortissants. Diosdado Cabello, ministre de l’Intérieur vénézuélien, a rappelé que ces migrants n’ont commis aucun crime au Salvador et que ceux qui seraient coupables d’infractions au Venezuela devront y répondre. Cette affaire met en lumière les limites des méthodes d’identification utilisées par les autorités et soulève des questions sur les droits des migrants dans un contexte de lutte contre le crime organisé.

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