France
Présidentielle 2022 : Macron lance une campagne éclair en vue d’un second mandat
Le président Emmanuel Macron a enfin levé le voile en se portant candidat jeudi soir à sa réélection pour laquelle il part largement favori en pleine guerre sur le continent européen.
Dans une « Lettre aux Français » publiée en ligne par plusieurs médias et destinée à la presse régionale, le président sortant annonce être « candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière ».
A 38 jours seulement du premier tour, le désormais président-candidat donne ainsi un coup d’accélérateur à une campagne dont les cartes ont été rebattues par la guerre en Ukraine.
Ce sera aussi l’une des plus courtes jamais concourues par un président sortant, au grand dam de ses adversaires de droite comme de gauche qui n’aspirent qu’à en découdre avec lui sur un bilan qu’ils dénoncent avec véhémence.
Mobilisé par le conflit russo-ukrainien -avec un nouvel entretien jeudi avec son homologue russe Vladimir Poutine puis le président ukrainien Volodymyr Zelensky -, le chef de l’Etat a attendu presque le dernier moment pour officialiser sa candidature, que les candidats doivent formaliser auprès du Conseil constitutionnel avant vendredi 18 heures.
Emmanuel Macron se déclare plus tard que deux de ses prédécesseurs candidats à un second mandat, Jacques Chirac en 2002 et Nicolas Sarkozy en 2012, qui s’étaient tous deux déclarés à deux mois du scrutin.
Mais jamais une crise internationale n’a autant impacté une campagne présidentielle sous la Ve République. Et après les crises des « gilets jaunes » suivie de la pandémie du Covid, le plus jeune président que la France ait connu depuis 1958 se positionne comme un capitaine par temps de tempête.
Prêts à en découdre
En coulisses, le camp présidentiel s’organise depuis des semaines, entre récolte de fonds pour financer la campagne, tracts, porte-à-porte, création de comités de soutiens et tribunes dans la presse d’élus pour un second mandat. Un premier meeting qui était prévu à Marseille ce week-end a été annulé ou simplement reporté.
Et ses adversaires aiguisent leurs armes.
Avant même l’annonce officielle, le candidat d’extrême droite Eric Zemmour a fustigé sur YouTube un « quinquennat pour rien » en affirmant que « notre pays est devenu invivable et vous en êtes devenu la cause ». « Les Français vous en veulent », a-t-il ajouté en prédisant que « le peuple français ne vous laissera pas une seconde chance ».
Le candidat écologiste Yannick Jadot a lui estimé que « ça fait longtemps qu’Emmanuel Macron est en campagne, qu’il dépense de manière électorale ».
« Son bilan est dur: il a frappé sévèrement le pouvoir d’achat de nos concitoyens », a renchéri le communiste Fabien Roussel, espérant que « cette guerre ne sera pas le prétexte pour masquer des attaques sévères contre le pouvoir d’achat des Français ».
Reste que, comme c’est souvent le cas en période d’instabilité, M. Macron profite de sa stature de « président de crise ».
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes il y a huit jours, le président-candidat a gagné plusieurs points dans les intentions de vote, les sondages le donnant à 27-28%, soit une dizaine de points devant sa rivale d’extrême droite, Marine Le Pen (RN), qui creuse l’écart avec Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!).
A gauche, seul le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon tire son épingle du jeu en étant crédité d’environ 11% des intentions de vote.
Les sondages récents le donnent aussi gagnant au second tour contre tous ses adversaires, y compris la mieux placée Marine le Pen, même si c’est avec une avance moindre qu’en 2017.
« Il faut être très prudent sur l’issue de l’élection. Le second tour peut être plus serré que ce qu’on pense. On n’est pas à l’abri d’une démobilisation des nôtres, qui vont penser que c’est gagné », a souligné à l’AFP une source auprès du parti présidentiel.
S’il sort gagnant au soir du second tour, le 24 avril, il aura réalisé un pari jamais réalisé dans l’Histoire de la Ve République: être réélu au suffrage universel direct sans sortir d’une période de cohabitation, comme l’avaient fait François Mitterrand et Jacques Chirac.
Reste à convaincre. Or, séducteur ou arrogant, protecteur ou distant : cinq ans après son irruption à l’Elysée, Emmanuel Macron continue de diviser les Français, intrigués par son hyperactivité, ses paris risqués et son exercice vertical du pouvoir.
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France
Vents forts, neige-verglas : une large partie du territoire placée en vigilance orange vendredi
La France se prépare à affronter un épisode hivernal précoce, avec 31 départements sous vigilance orange pour neige, verglas et vents violents.
La tempête Caetano continue de semer le trouble sur une grande partie du territoire français, avec un refroidissement soudain et des conditions météorologiques extrêmes. L’agence Météo-France a maintenu son niveau d’alerte orange pour 31 départements, soulignant le danger des phénomènes de neige et de verglas, ainsi que des rafales de vent potentiellement dévastatrices.
La nuit de jeudi à vendredi a été marquée par une chute significative des températures, atteignant jusqu’à -10 degrés Celsius dans certaines régions. Cette baisse drastique a entraîné un regel généralisé des surfaces, rendant les routes extrêmement glissantes. Les autorités mettent en garde contre les risques accrus d’accidents de la circulation et recommandent une extrême prudence aux automobilistes.
Les départements concernés par l’alerte neige et verglas s’étendent de l’Aube à l’Yonne, en passant par Paris et ses alentours. Une attention particulière est portée à la région parisienne où le trafic pourrait être fortement perturbé. En parallèle, la Corse est confrontée à des vents violents, ce qui ajoute une dimension supplémentaire à la vigilance météorologique.
Le passage de la tempête Caetano a déjà eu des répercussions sur la vie quotidienne, avec des écoles fermées, des transports en commun modifiés et des entreprises adaptant leurs horaires. Le gouvernement, en collaboration avec les services de météorologie, suit de près l’évolution de la situation pour ajuster les mesures de sécurité et d’assistance nécessaires.
La population est invitée à rester informée via les canaux officiels et à limiter ses déplacements aux stricts nécessités. Les recommandations incluent également de se préparer à des coupures de courant et à des conditions de circulation hivernales difficiles.
Économie
Ryanair menace d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français
En réponse à une hausse de la taxation aérienne, Ryanair envisage de réduire sa présence dans les régions françaises dès janvier 2025.
Face à la perspective d’une augmentation significative de la taxation du secteur aérien inscrite dans le budget 2025, la compagnie aérienne low-cost Ryanair a publiquement menacé de cesser ses opérations dans dix aéroports régionaux français. Cette décision, si elle est mise à exécution, pourrait avoir des répercussions importantes sur la connectivité aérienne des régions françaises, déjà fragilisées par des défis économiques et concurrentiels.
Le gouvernement, dans une tentative de combler un déficit budgétaire plus élevé que prévu, propose un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et une augmentation de la taxation des passagers de jets privés, visant à collecter un milliard d’euros supplémentaires. Cette mesure, bien que destinée à renforcer les finances publiques, pourrait entraîner une réduction drastique des services aériens dans les régions, selon Jason McGuinness, directeur commercial de Ryanair. Il a souligné que cette augmentation des taxes rendrait de nombreuses routes non viables économiquement, affectant particulièrement les zones rurales et moins desservies.
Ryanair, qui dessert actuellement 22 aéroports en France, dont deux près de Paris, envisage de réduire sa capacité de 50% dans les aéroports régionaux si le projet de taxation se concrétise. Cette menace n’est pas isolée; le PDG de Ryanair, Michael O’Leary, avait déjà indiqué des réductions de capacités en France et en Allemagne en réponse à des politiques fiscales similaires.
La compagnie aérienne, déjà confrontée à des défis opérationnels tels que des retards de livraison d’appareils et une demande en baisse, considère que l’augmentation de la TSBA représente un « problème fondamental pour la connectivité des régions françaises ». McGuinness a souligné l’intense concurrence entre les aéroports européens pour attirer des lignes aériennes, indiquant que Ryanair orienterait ses ressources vers les régions et pays offrant des conditions fiscales plus favorables.
Les impacts potentiels de cette réduction de service ne sont pas seulement économiques pour les régions concernées, mais également culturels et sociaux, en isolant davantage des territoires déjà en marge. La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) a également mis en garde contre une baisse du trafic aérien pouvant atteindre 2% sur l’ensemble du territoire, avec des conséquences encore plus marquées pour les aéroports accueillant des compagnies à bas coûts.
France
Procès de Pierre Palmade : l’humoriste condamné à cinq de prison, dont deux ferme
L’humoriste Pierre Palmade a été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour avoir provoqué un grave accident de la route sous l’emprise de stupéfiants.
Le 20 novembre, le tribunal de justice de Melun a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Pierre Palmade, condamnant l’humoriste à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, pour « blessures involontaires aggravées ». L’accident, survenu le 10 février 2023, a eu des conséquences dramatiques pour trois membres d’une même famille, dont une femme enceinte qui a dû subir une césarienne en urgence, et dont l’enfant est décédé après une tentative de réanimation.
Lors du jugement, le parquet avait requis une peine de cinq ans de prison, dont deux ans ferme, peine qui a été suivie par le tribunal. Palmade, bien que condamné, a été laissé en liberté, un mandat de dépôt différé ayant été prononcé. Le président du tribunal a précisé que l’humoriste serait convoqué par le procureur de Bordeaux pour déterminer la date et l’établissement où il purgera sa peine.
Pierre Palmade, face à la gravité de ses actes, a exprimé son profond regret.
L’avocat des parties civiles, Me Mourad Battikh, a souligné que si la justice avait été rendue, la peine ne pouvait pas compenser la douleur des victimes. Palmade, de son côté, a directement adressé ses excuses aux victimes, exprimant une douleur personnelle en voyant « en vrai » les conséquences de son acte. Il a déclaré être « terrassé » par la réalité de la situation et a demandé pardon de tout son être.
Cet accident, provoqué sous l’emprise de cocaïne et de 3MMC, a non seulement marqué la vie des victimes, mais aussi mis en lumière les dangers de la consommation de stupéfiants au volant. Palmade, âgé de 56 ans, a reconnu sa responsabilité dans ce drame, marquant ainsi un tournant dans sa carrière et sa vie personnelle.
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