Osaka 2025 : l’Expo universelle dévoile les promesses et fractures d’un monde en mutation

Dans un contexte géopolitique tendu, l’Exposition universelle d’Osaka ouvre ses portes, mêlant innovations technologiques et symboles d’unité, malgré des défis économiques et logistiques.

L’événement mondial a officiellement débuté ce week-end sur l’île artificielle de Yumeshima, rassemblant près de 160 nations autour d’une vision commune : imaginer la société de demain. Entre intelligence artificielle, exploration spatiale et biotechnologies, les pavillons rivalisent d’audace pour captiver les visiteurs. La météorite martienne, les sculptures futuristes de Hello Kitty ou encore un cœur artificiel créé à partir de cellules souches figurent parmi les attractions les plus remarquées.

Au cœur du site, le « Grand Anneau », une structure monumentale en bois de 2 km de circonférence, domine le paysage. Conçu par l’architecte Sou Fujimoto, cet anneau symbolise l’unité, un message fort dans un monde marqué par les tensions géopolitiques et économiques. Le Premier ministre japonais a d’ailleurs souligné lors de la cérémonie d’ouverture l’importance de ce rassemblement pour favoriser le dialogue entre les cultures.

Pourtant, certaines réalités politiques percent à travers les stands. L’Ukraine, en pleine guerre, affiche un modeste espace avec un panneau rappelant que sa présence n’est « pas à vendre ». Israël et la Palestine coexistent dans des pavillons distincts, chacun véhiculant un message de paix. Les États-Unis misent sur une vitrine technologique et spatiale, tandis que la Chine expose ses avancées en matière d’énergies vertes et ses échantillons lunaires.

La France, quant à elle, a choisi de célébrer l’amour à travers son pavillon, orné de drapés blancs et mettant en valeur son patrimoine artistique. Des œuvres de Rodin aux vins d’Alsace, en passant par une gargouille de Notre-Dame, l’ensemble séduit déjà les premiers visiteurs, comme cette Japonaise venue spécialement de Nagoya avec sa mère.

Malgré ces atouts, l’Expo 2025 peine à convaincre le public local. Les ventes de billets restent bien en deçà des attentes, avec seulement 8,7 millions de réservations pour un objectif de 28 millions de visiteurs. L’afflux touristique record au Japon, combiné à la hausse des prix des hébergements, complique également l’accès à l’événement.

Enfin, la question de l’héritage post-Expo se pose déjà. Si l’île de Yumeshima doit être transformée en complexe hôtelier avec casino, seule une infime partie du « Grand Anneau » sera conservée, soulevant des interrogations sur la durabilité de ces mégaprojets. Un paradoxe pour une manifestation censée incarner l’avenir.