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Olivier Serva, député français, revendique sa double appartenance franco-béninoise

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Le parlementaire guadeloupéen a officiellement obtenu la nationalité béninoise, un geste fort destiné à célébrer ses origines et à dénoncer les dérives xénophobes qu’il perçoit dans le débat public français.

Le député de la Guadeloupe Olivier Serva est désormais détenteur de la citoyenneté béninoise. Cette décision personnelle s’inscrit dans le cadre d’une loi adoptée par le Bénin en 2024, qui ouvre droit à la nationalité aux descendants d’Africains victimes de la traite transatlantique. Après un premier voyage en janvier dernier dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, l’élu a entrepris les démarches aboutissant à la signature du décret présidentiel le 21 mai.

Pour Olivier Serva, cette démarche revêt une dimension à la fois intime et politique. Des tests génétiques et des recherches généalogiques ont confirmé que certaines de ses racines familiales plongent dans l’ancien royaume du Dahomey, dont le Bénin actuel est en partie l’héritier. Sa visite sur les lieux de mémoire, notamment la « route des esclaves » menant à la Porte du Non-Retour à Ouidah, a été une expérience profondément marquante. Il décrit un pays résolument tourné vers l’avenir, malgré les défis économiques persistants.

Sur le plan de l’engagement public, le parlementaire, qui siège au sein du groupe centriste Liot, explique que cette double nationalité est une réponse à la montée, selon lui, d’un climat xénophobe en France. Il dénonce une rhétorique qu’il estime stigmatisante, visant selon lui à désigner l’étranger comme bouc émissaire des difficultés du pays. En affirmant avec fierté son identité africaine, il entend porter un message contre ce qu’il perçoit comme une injustice historique et contemporaine.

Cette initiative du député s’inscrit dans une politique plus large menée par le président béninois Patrice Talon, qui cherche à renforcer les liens avec la diaspora africaine. Cette stratégie, également observée au Ghana voisin, inclut des nominations symboliques, à l’image de celle du cinéaste américain Spike Lee comme ambassadeur auprès de la diaspora afro-descendante. Interrogé sur les critiques concernant un virage autoritaire au Bénin, Olivier Serva a défendu l’image d’un président qui, selon lui, prépare une transition démocratique en ne se représentant pas en 2026.

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