Fraîchement récompensée pour son rôle dans « L’Histoire de Souleymane », l’actrice incarne une femme ordinaire en lutte pour la vérité dans une série poignante sur le naufrage du Bugaled Breizh.
Nina Meurisse, auréolée de son César du meilleur second rôle obtenu en 2025, plonge dans un nouveau défi avec la série « 37 secondes ». Diffusée sur Arte, cette fiction s’inspire du drame du chalutier breton Bugaled Breizh, disparu en 2004 dans des circonstances troubles. L’actrice y joue Marie, une ouvrière déterminée à percer le mystère entourant la mort de son beau-frère, l’un des cinq marins disparus.
Le récit met en lumière le combat des familles des victimes, souvent ignorées par les institutions. Nina Meurisse souligne l’importance de donner voix à ces invisibles. « C’est une plongée dans un univers méconnu, celui des travailleurs de la mer, dont la souffrance et les revendications sont trop souvent étouffées », confie-t-elle. Pour incarner ce rôle, elle s’est immergée dans la vie des mareyeurs, passant des heures à étudier leurs conditions de travail éprouvantes.
La série, présentée en compétition à Séries Mania, évite toute reconstitution littérale du drame. Les créateurs ont préféré une approche romancée, respectueuse des proches des disparus. Tournée au Guilvinec, terre marquée par la tragédie, la production a capté l’émotion encore vive parmi les habitants.
Cette immersion dans des réalités sociales contrastées n’est pas une première pour Nina Meurisse. Déjà, pour incarner une journaliste dans « Camille », elle s’était formée au photojournalisme. Son parcours, jalonné de rôles exigeants, témoigne d’un engagement sans faille, malgré les épreuves. Elle a récemment évoqué devant une commission parlementaire les violences subies lors de ses débuts précoces, appelant à plus de protection pour les acteurs.
Entre deux tournages, l’artiste prépare déjà ses prochains projets, dont une collaboration avec le réalisateur Éric Gravel. Une carrière en mouvement, guidée par le désir de raconter des histoires qui résonnent.