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Migralion, une étude au cœur des enjeux entre énergie éolienne et avifaune

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Dans le golfe du Lion, un programme scientifique novateur cartographie les déplacements des oiseaux migrateurs pour anticiper les interactions avec les futurs parcs éoliens offshore.

Le programme Migralion, conduit dans le golfe du Lion, vise à préciser les trajectoires des oiseaux migrateurs terrestres et marins afin d’adapter l’implantation des projets éoliens en mer. Cette initiative répond à un besoin crucial de données sur un corridor aérien majeur, fréquenté par de nombreuses espèces mais encore mal connu. La zone d’étude accueille déjà l’un des premiers parcs éoliens flottants de France, avec trois machines inaugurées récemment et dix-neuf supplémentaires prévues d’ici 2031.

Pendant quatre ans, les chercheurs ont combiné plusieurs méthodes de suivi, incluant des campagnes en mer, l’utilisation de radars côtiers et la télémétrie par balises miniaturisées fixées sur des oiseaux. Les résultats mettent en évidence des niveaux de vulnérabilité très variables selon les secteurs du golfe. L’étude révèle que les oiseaux, qu’ils soient de grande ou petite taille, évoluent fréquemment à des altitudes correspondant à la hauteur des pales des éoliennes projetées.

Les données indiquent un risque significatif d’interactions, qu’il s’agisse de collisions directes ou de comportements d’évitement susceptibles d’affecter les déplacements des oiseaux. La période printanière, lors de la remontée vers le nord, est particulièrement sensible. Les oiseaux volent alors majoritairement en dessous de 500 mètres et, si la traversée du golfe s’étend sur la journée, ils peuvent se maintenir durablement à hauteur des rotors.

Face au déclin de la biodiversité, cette étude constitue un outil d’aide à la décision pour concilier développement des énergies renouvelables et préservation des espèces. Les scientifiques préconisent désormais de nouvelles campagnes de suivi télémétrique afin d’évaluer si les oiseaux modifient leur comportement en présence des premières éoliennes installées. La migration étant un phénomène dynamique, les espèces sont susceptibles de réagir rapidement à l’apparition de nouveaux obstacles ou à des changements environnementaux.

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