Le géant du luxe LVMH affiche une performance en berne pour 2024, tandis que son PDG critique la future surtaxe gouvernementale.
En 2024, LVMH, leader mondial du luxe, a connu un ralentissement de ses activités, avec une baisse notable de ses bénéfices et ventes. Lors de la présentation des résultats annuels, Bernard Arnault, le PDG du groupe, a exprimé des inquiétudes quant à la compétitivité de l’industrie française face à une taxation accrue.
L’année 2024 a été marquée par un recul des ventes pour LVMH, avec une diminution de 2% du chiffre d’affaires, s’établissant à 84,7 milliards d’euros. Le bénéfice net a quant à lui chuté de 17%, atteignant 12,55 milliards d’euros. Ces chiffres illustrent une consolidation après trois années d’euphorie, où le groupe avait connu une croissance soutenue. Cette baisse est principalement imputable à une faiblesse des ventes en Asie, à l’exception notable du Japon, et à une période électorale incertaine aux États-Unis, un marché clé pour le luxe.
Bernard Arnault, tout en se montrant optimiste pour l’année 2025, a vivement critiqué la surtaxe d’impôt sur les sociétés prévue par le gouvernement français. Selon lui, cette augmentation fiscale, qui pourrait atteindre 40%, est une « taxe sur le made in France » qui risque de pousser les entreprises à délocaliser leurs activités. Arnault a souligné le contraste avec les États-Unis, où il a récemment assisté à l’investiture de Donald Trump, notant un « vent d’optimisme » et des politiques fiscales plus avantageuses pour les entreprises.
Le secteur de la Mode et maroquinerie, qui représente la principale division de LVMH, a également ressenti le contrecoup de cette année difficile. Les ventes ont diminué de 3%, s’établissant à 41 milliards d’euros. Toutefois, le PDG a défendu la performance de Dior, sous la direction de sa fille Delphine Arnault, en affirmant qu’elle a été la maison de couture la plus performante du groupe en 2024.
En revanche, Sephora a brillé avec une croissance exceptionnelle, boostant le chiffre d’affaires de la division Distribution sélective de 2% à 18 milliards d’euros. Cette performance témoigne de la résilience de certaines marques de LVMH face à un contexte économique difficile.
Les divisions Vins et Spiritueux, Parfums et Cosmétiques, ainsi que Montres et Joaillerie ont connu des fortunes diverses. Les ventes de Vins et Spiritueux ont chuté de 11%, tandis que celles de Parfums et Cosmétiques ont légèrement augmenté de 2%, et celles de Montres et Joaillerie ont reculé de 3%. Bernard Arnault reste cependant confiant dans la capacité de LVMH à rebondir, notamment grâce à la reprise en main de la division Vins et Spiritueux par Jean-Jacques Guiony, le directeur financier du groupe.
Malgré une année 2024 en demi-teinte, Bernard Arnault garde une vision positive pour l’avenir de LVMH, tout en alertant sur les défis fiscaux et économiques que le groupe devra surmonter.