Monde
L’Ukraine dit avoir découvert « 450 tombes » dans une ville reprise aux Russes
L’Ukraine a affirmé vendredi avoir trouvé quelque « 450 tombes » à Izioum, ville reprise récemment aux forces russes dans la région de Kharkiv, dans le Nord-est, une découverte macabre que le président Volodymyr Zelensky a imputé à « l’occupation russe ».
« Quatre cent cinquante tombes » ont ainsi été découvertes, « ce n’est qu’un seul des sites d’enterrements massifs découverts près d’Izioum », a tweeté vendredi un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak.
« Pendant des mois, la terreur, la violence, la torture et les meurtres de masse ont régné en maître dans les territoires occupés », a-t-il ajouté, appelant à nouveau les soutiens de l’Ukraine a lui envoyer des armements afin de ne pas « laisser les gens seuls avec le Mal ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelenski avait déclaré jeudi soir qu’une « fosse commune » avait été mise au jour à Izioum, sans autre précision. « Demain (vendredi), des journalistes ukrainiens et internationaux viendront à Izioum. Nous voulons que le monde sache ce qui se passe réellement et ce à quoi l’occupation russe a conduit. Boutcha, Marioupol, maintenant, malheureusement, Izioum… ».
Serguiï Botvinov, un responsable de la police régionale, a évoqué « 440 corps » sur la chaîne de télévision britannique Sky News: « nous savons que certains ont été tués (abattus), d’autres sont morts à cause de tirs d’artillerie, de traumatismes dus à l’explosion de mines. Certains sont morts dans des frappes aériennes » et « de nombreux corps n’ont pas encore été identifiés ».
L’ONU a annoncé vouloir envoyer une équipe à Izioum pour enquêter sur ces allégations.
Des journalistes ayant visité Izioum le 12 septembre ont vu une ville dévastée par les combats avec des maisons et bâtiments publics détruits et des carcasses de blindés jonchant les routes.
Les forces russes ont été accusées par l’Ukraine de nombreuses exactions dans les territoires qu’elles occupent, notamment à Boutcha, en périphérie de Kiev d’où elles se sont retirées fin mars et où avaient été découverts des cadavres de civils exécutés.
La Russie nie avoir commis ces exactions.
Volodymyr Zelensky s’était rendu mercredi à Izioum, promettant aux Ukrainiens la « victoire » et soulignant que « la quasi-totalité de la région de Kharkiv », frontalière de la Russie, était désormais « libérée », à la faveur d’une contre-offensive entamée début septembre.
« Ensemble, nous gagnerons! »
La Maison Blanche a validé jeudi un nouveau volet de jusqu’à 600 millions de dollars d’assistance militaire à l’Ukraine. Cette assistance se compose d’équipements et de services, mais aussi de formation, selon l’exécutif américain sans détailler les armements fournis.
« Ensemble nous gagnerons! », a tweeté vendredi M. Zelensky en remerciant Washington et le soutien de ses partenaires, « notre relation a prouvé son efficacité sur le terrain ».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a mis en garde jeudi Washington contre l’envoi de missiles de longue portée à l’Ukraine, une « ligne rouge » dont le franchissement forcerait Moscou à « réagir ».
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Etats-Unis ont déjà fourni plus de 15 milliards de dollars d’assistance militaire à Kiev.
Les Occidentaux ont pris après l’invasion déclenchée le 24 février une série de sanctions à l’encontre de la Russie tout en fournissant des armes à Kiev, un soutien crucial qui lui a permis de reprendre ces dernières semaines des milliers de kilomètres carrés de territoires aux forces russes.
Vendredi, l’Allemagne a placé sous tutelle les activités sur son territoire du géant pétrolier russe Rosneft qui y représente 12% de la capacité de raffinage pétrolier, afin de « sécuriser » l’approvisionnement énergétique national.
La veille, Berlin avait annoncé la livraison « très bientôt » de véhicules blindés à l’Ukraine mais pas pour le moment des chars de combat réclamés, et les Etats-Unis ont adopté de nouvelles sanctions ciblant une vingtaine de responsables russes.
L’Ukraine demande également un soutien financier, son économie s’étant effondrée et ayant actuellement besoin de cinq milliards de dollars par mois pour couvrir son déficit budgétaire.
Jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen s’est rendue en Ukraine pour la troisième fois –la première depuis que ce pays est devenu candidat à l’entrée dans l’Union européenne. A Kiev, elle a lancé aux côtés de M. Zelensky: « Vous aurez vos amis européens à vos côtés aussi longtemps qu’il le faudra. Nous sommes amis pour toujours ».
Sur la chaîne de télévision du quotidien allemand Bild, elle a plaidé en faveur d’une comparution du président russe Vladimir Poutine devant la justice internationale. L’Ukraine a pour « priorité » de faire partie du marché commun de l’UE, a de son côté souligné M. Zelensky.
Rencontre Poutine-Xi
Parallèlement, le président russe et son homologue chinois Xi Jinping ont affiché jeudi à Sarmacande (Ouzbékistan) leur volonté de se soutenir et de renforcer leurs liens, lors de leur première rencontre depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ils se sont réunis en marge d’un sommet régional de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) destiné à faire contrepoids à l’Occident.
Vendredi, M. Poutine a salué les « nouveaux centres de pouvoir » et M. Xi a appelé les pays de la région, dont la Russie et l’Inde, à un ordre international « plus juste » et rationnel.
La veille, M. Xi avait souligné que son pays était prêt à assumer son rôle de « grande puissance » avec la Russie, tout en insistant sur l’objectif de « stabilité » face au « chaos ».
Pékin n’a ni appuyé, ni critiqué publiquement l’invasion russe, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.
Sur le terrain vendredi, selon la présidence ukrainienne, des bombardements ont visé pendant la nuit notamment les régions de Kharkiv, Dnipropetrovsk et Donetsk, faisant des blessés et un mort à Selidové. Jeudi, cinq civils ont été tués et six autres blessés dans la région de Donetsk.
Dans la région de Kherson (Sud), la situation « demeure difficile » selon la présidence, avec la poursuite de combats de position.
Europe
Arrestation du fils de la princesse de Norvège soupçonné de viol
Les forces de l’ordre norvégiennes ont procédé à l’arrestation de Marius Borg Høiby, 27 ans, suspecté d’agression sexuelle. Les détails de l’affaire commencent à émerger.
Lundi soir, les autorités norvégiennes ont mis sous les verrous Marius Borg Høiby, fils de la princesse héritière Mette-Marit, dans le cadre d’une enquête pour viol. Le jeune homme de 27 ans est accusé d’avoir eu un rapport sexuel avec une personne incapable de donner son consentement, selon les déclarations de la police. Cet incident est décrit comme un acte sexuel sans pénétration, où la victime était dans un état d’inconscience ou de faiblesse l’empêchant de s’opposer.
Les investigations ont rapidement progressé. Une perquisition a été menée au domicile de Høiby, où des éléments matériels ont été saisis. Cette arrestation fait suite à une précédente interpellation en août, lors d’une altercation nocturne à Oslo, où Høiby était accusé de violences domestiques. À cette occasion, un couteau avait été découvert planté dans un mur de la chambre de la femme impliquée, avec laquelle il entretenait une relation.
La situation s’est encore compliquée en septembre, lorsque Høiby a été arrêté pour avoir enfreint une ordonnance de protection. La police a révélé qu’au moment de son arrestation lundi, il se trouvait en compagnie de la même femme qui avait été impliquée dans l’incident d’août. Les charges contre lui se sont élargies pour inclure des accusations de violences domestiques.
Marius Borg Høiby, né d’une relation antérieure de Mette-Marit avant son mariage avec le prince héritier Haakon, n’a pas de rôle officiel au sein de la famille royale, contrairement à ses demi-frères et sœurs, la princesse Ingrid Alexandra et le prince Sverre Magnus. La police n’a pas encore décidé si Høiby serait placé en détention provisoire, laissant l’avenir judiciaire du jeune homme en suspens.
Cet événement soulève des questions sur les dynamiques familiales au sein de la royauté norvégienne et sur la manière dont la justice traite les affaires impliquant des personnalités publiques. La Norvège, connue pour son système judiciaire transparent et équitable, devra naviguer avec soin dans cette affaire délicate, assurant à la fois la protection des droits de la victime et le respect des procédures légales.
Europe
Russie : Vladimir Poutine signe un décret permettant un recours plus large à l’arme nucléaire
Face à la montée des tensions avec l’Occident, Vladimir Poutine a modifié la doctrine nucléaire russe, permettant un recours plus large à l’arsenal atomique en cas de menaces jugées sérieuses.
L’annonce de la signature par le président russe Vladimir Poutine d’un décret élargissant les conditions d’emploi des armes nucléaires marque une nouvelle étape dans l’escalade des tensions internationales. Ce décret intervient après que les États-Unis ont permis à l’Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie, signalant une évolution stratégique dans le conflit.
Le document, signé le 19 novembre, modifie substantiellement la politique nucléaire russe. Désormais, toute attaque contre la Russie par un État non nucléaire, mais soutenu par une puissance nucléaire, sera considérée comme une agression conjointe. Cette révision reflète une adaptation de la Russie à ce qu’elle perçoit comme des menaces croissantes à sa sécurité, selon les dires du Kremlin. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié cette mesure en expliquant qu’il était impératif de réajuster les fondements de la doctrine nucléaire face aux défis actuels.
Cette décision intervient à un moment où les relations entre la Russie et l’Occident sont particulièrement tendues. Fin septembre, Poutine avait déjà fait état de sa volonté d’utiliser l’arme nucléaire en réponse à une attaque aérienne massive contre le territoire russe, une menace qui a été réitérée par la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, indiquant que la réponse de la Russie serait proportionnée et décisive.
La Russie accuse également l’Ukraine d’avoir utilisé des missiles de longue portée fournis par les États-Unis pour frapper la région de Briansk. Selon les informations relayées par le ministère russe de la Défense, six missiles ATACM ont été lancés, dont cinq ont été interceptés par la défense antiaérienne russe. Les débris auraient causé des dommages mineurs à un site militaire, attisant encore la tension dans la région.
Cette escalade dans la rhétorique et les actions nucléaires soulève des inquiétudes quant à une possible intensification du conflit, déjà marqué par des échanges de prisonniers et des accusations réciproques d’agressions. La signature de ce décret par Poutine pourrait être interprétée comme une tentative de dissuasion, mais aussi comme une manifestation de l’intention de la Russie de protéger ses intérêts par tous les moyens, y compris les plus extrêmes.
Économie
Climat, guerres, Trump: le G20 sous pression en sommet à Rio
Le sommet du G20 à Rio de Janeiro se tient sous haute tension, avec des enjeux climatiques et géopolitiques majeurs, et l’influence croissante de Donald Trump.
Le sommet du G20, qui réunit les dirigeants des économies les plus influentes du monde, a débuté à Rio de Janeiro dans un contexte marqué par des défis climatiques pressants et des tensions géopolitiques exacerbées. Les discussions, qui se déroulent dans un cadre de plus en plus instable, sont dominées par la nécessité de trouver des accords sur le financement climatique et la gestion des conflits internationaux, tout en anticipant le retour de Donald Trump à la présidence américaine.
Les dirigeants du G20, représentant une part significative du PIB mondial et des émissions de gaz à effet de serre, sont confrontés à l’urgence d’agir pour le climat. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à des compromis pour garantir un résultat positif à la prochaine conférence sur le climat, la COP29. Cependant, les divergences sur les questions climatiques et les conflits en cours, notamment en Ukraine et au Proche-Orient, rendent les négociations particulièrement ardues. La Russie, absente du sommet, continue d’influencer les discussions par son conflit avec l’Ukraine, tandis que la situation à Gaza et au Liban ajoute une complexité supplémentaire.
Le président argentin Javier Milei, connu pour ses positions ultralibérales et climatosceptiques, introduit une incertitude supplémentaire. Buenos Aires a exprimé des réserves quant à l’adhésion à un communiqué commun, ce qui pourrait entraver les efforts de consensus. De son côté, le président brésilien Lula da Silva, hôte du sommet, souhaite recentrer les débats sur les enjeux sociaux et la lutte contre la pauvreté, avec le lancement d’une Alliance globale contre la faim et la pauvreté, et la proposition d’une taxation des plus riches, déjà discutée entre les ministres des Finances du G20.
L’ombre de Donald Trump, qui devrait revenir à la Maison Blanche en janvier, plane sur le sommet. Joe Biden, en visite en Amazonie, a envoyé un message fort sur la nécessité de protéger l’environnement, soulignant le risque d’un affaiblissement des ambitions climatiques mondiales sous une nouvelle administration républicaine. Cette perspective alimente les craintes d’une fragmentation internationale accrue et d’un retour en arrière sur les engagements climatiques.
Les discussions bilatérales de Xi Jinping avec d’autres dirigeants illustrent également l’importance croissante des pays émergents et des visions alternatives dans un ordre mondial en pleine mutation. Selon Oliver Stuenkel, professeur en relations internationales, le monde entre dans une phase d’imprévisibilité accrue, où les pays du Sud et la Chine auront plus d’espace pour articuler leurs propres stratégies.
Le G20 de Rio de Janeiro se tient à un moment critique où les leaders doivent naviguer entre les impératifs climatiques, les conflits internationaux et les changements politiques majeurs, tout en cherchant à maintenir un semblant d’unité et d’action collective.
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