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L’ombre persistante des drames médicaux sur la carrière des anesthésistes

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Le procès de Frédéric Péchier a mis en lumière les séquelles profondes laissées par une série d’incidents survenus en bloc opératoire. Les témoignages ont décrit l’impact durable sur des praticiens confrontés à des décès inexpliqués.

La cour d’assises du Doubs a entendu les récits de professionnels de santé marqués par les événements survenus à la clinique Saint-Vincent. Les premiers décès attribués à l’ancien anesthésiste, Frédéric Péchier, ont durablement affecté ses collègues. Le cas de Damien Iehlen, décédé en octobre 2008 lors d’une intervention chirurgicale, avait profondément troublé l’anesthésiste en charge du patient, Catherine Nambot. Selon les déclarations lues à l’audience, celle-ci avait vécu cette perte comme un échec personnel, incapable de saisir les raisons d’un arrêt cardiaque survenu dans des conditions normales.

Le témoignage de Delphine Ravily, alors responsable du service pharmacie, a souligné le climat d’incompréhension qui régnait à l’époque. Les équipes médicales cherchaient une explication clinique à ces incidents, sans envisager initialement la possibilité d’un acte volontaire. Pour Catherine Nambot, cette affaire avait représenté neuf années de doute et de remise en question, selon ses propres confidences lors de l’instruction.

Quelques jours après le premier drame, le décès d’une patiente de 74 ans, Suzanne Ziegler, avait également bouleversé sa anesthésiste, Colette Arbez. Selon le fils de la défunte, la praticienne avait intériorisé une culpabilité tenace, au point que sa pratique professionnelle s’en était trouvée durablement altérée. Un ancien infirmier a confirmé ce changement, décrivant une collègue ébranlée dans sa confiance et son équilibre.

Certains témoins ont évoqué des comportements de l’accusé qui avaient suscité des interrogations. Davy Gérôme a rapporté une remarque de Frédéric Péchier concernant Colette Arbez, propos que la défense a qualifiés de simples plaisanteries sans arrière-pensée. L’avocat de l’ancien anesthésiste a rappelé que ce type d’échanges pouvait exister dans tout environnement professionnel.

Frédéric Péchier, qui nie toute implication dans les faits qui lui sont reprochés, encourt une peine très lourde. La cour doit rendre son verdict dans les prochaines semaines, après plusieurs semaines d’audience consacrées à l’examen de trente affaires d’empoisonnements présumés, dont douze mortels.

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