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Les campagnes françaises en colère face aux fermetures de classes

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Les écoles rurales sonnent l’alerte. Face à la baisse des effectifs scolaires, les fermetures de classes se multiplient, suscitant une vive mobilisation des habitants et des élus locaux.

Dans plusieurs départements comme l’Allier, la Charente, la Creuse ou le Cantal, les annonces de fermetures de classes provoquent régulièrement des vagues de protestation. Ces décisions, souvent justifiées par une diminution du nombre d’élèves, risquent de transformer certaines zones rurales en véritables déserts scolaires. Les habitants et les élus locaux s’organisent pour défendre leurs écoles, symboles de vitalité pour leurs communes.

À Maligny, dans l’Yonne, les parents d’élèves se sont mobilisés pendant deux semaines pour empêcher la fermeture d’une classe. Avec 19 élèves par classe, le ratio est jugé idéal, mais la suppression envisagée pourrait faire grimper les effectifs à 29 élèves en maternelle, une situation inédite en milieu rural. À Lussat, en Creuse, le conseil municipal a même démissionné en bloc pour protester contre la fermeture de la classe unique du village, une décision perçue comme un coup fatal à l’attractivité locale.

Les initiatives se multiplient pour alerter l’opinion publique. Dans l’Indre, une classe a été mise en vente symbolique sur Le Bon Coin, tandis qu’à Ambrault, des moutons ont remplacé les élèves dans la cour de l’école. Ces actions témoignent de l’inquiétude grandissante face à la disparition progressive des services éducatifs en campagne.

Malgré l’annulation récente de la suppression de 4 000 postes d’enseignants, le bilan reste alarmant. Le syndicat FSU-Snuipp recense près de 5 000 fermetures de classes pour seulement 2 300 ouvertures prévues à la rentrée, un déficit sans précédent depuis cinq ans. Les zones rurales sont particulièrement touchées, avec des conséquences dramatiques pour les villages qui voient leurs écoles se vider peu à peu.

Les élus locaux dénoncent une gestion comptable des effectifs, qui ne tient pas compte des spécificités de l’école rurale. Pour eux, ces fermetures successives menacent non seulement la qualité de l’enseignement, mais aussi l’avenir des territoires. Ils réclament une véritable concertation et une stratégie à long terme pour anticiper les baisses d’effectifs, plutôt que des décisions prises à la hâte.

Le ministère de l’Éducation nationale met en avant une politique de discrimination positive en faveur des zones rurales, avec un nombre moyen d’élèves par classe inférieur à celui des zones urbaines. Cependant, sur le terrain, les maires estiment que ces mesures sont insuffisantes. Ils soulignent l’importance de préserver les écoles, véritables piliers de la vie locale, et appellent à une réforme en profondeur pour éviter que les campagnes ne deviennent des déserts éducatifs.

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