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La junte birmane parade malgré une année de revers militaires et une crise humanitaire sans précédent

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Alors que le pays sombre dans le chaos, les généraux birmans organisent un défilé militaire pour afficher une force en déclin.

Malgré une série de défaites sur le terrain et une situation humanitaire catastrophique, le régime militaire birman s’apprête à célébrer sa Journée des forces armées avec un défilé à Naypyidaw. Cet événement, qui doit rassembler des milliers de soldats, intervient dans un contexte où la junte, fragilisée par des pertes territoriales et une résistance croissante, a été contrainte d’imposer la conscription pour renforcer ses effectifs.

Le chef de la junte, Min Aung Hlaing, prononcera un discours lors de la cérémonie, en présence de délégations étrangères, dont des représentants russes et biélorusses. Quatre ans après le coup d’État qui a renversé Aung San Suu Kyi, le régime promet des élections fin 2025 ou début 2026, un scrutin déjà qualifié de simulacre par les chancelleries occidentales et les organisations de défense des droits humains.

Pourtant, la réalité sur le terrain contredit l’image de puissance que la junte tente de projeter. Les combats contre les forces pro-démocratie et les groupes ethniques armés ont affaibli son emprise. Des villes stratégiques comme Lashio ont été perdues, tandis que des régions entières échappent à son contrôle. Face à ces revers, le recours à la conscription et l’appui militaire de la Russie et de la Chine sont devenus des piliers de sa survie.

La population, elle, paie un lourd tribut. Plus de 6 300 civils ont été tués depuis le putsch, et 3,5 millions de personnes ont été déplacées. La moitié des Birmans vit désormais sous le seuil de pauvreté. Le Programme alimentaire mondial a même suspendu son aide à plus d’un million de personnes faute de financements suffisants.

Malgré tout, les analystes estiment que la junte conserve un avantage matériel, notamment grâce à ses approvisionnements en armes russes. Pékin, quant à lui, joue un double jeu, ménageant à la fois le régime et certains groupes rebelles pour préserver ses intérêts frontaliers. Dans ce contexte, le défilé militaire apparaît moins comme une démonstration de force que comme un ultime effort pour masquer une autorité de plus en plus contestée.

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