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Europe

Italie: vote crucial au Sénat pour l’avenir du gouvernement Conte

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Le Sénat italien organise mardi un vote de confiance crucial pour l’avenir du gouvernement du Premier ministre Giuseppe Conte, lâché par Matteo Renzi et ses troupes, et donc contraint de trouver une nouvelle majorité en pleine pandémie.

Après avoir obtenu lundi la confiance à la Chambre des députés, où les deux piliers de sa coalition, le Parti démocrate (PD, centre-gauche) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), disposent de la majorité, M. Conte tentera le doublé à la chambre haute, où il lui manque sur le papier une quinzaine de voix pour atteindre la majorité absolue.

Giuseppe Conte, un professeur de droit qui ne s’est lui-même jamais frotté au suffrage universel, s’est lancé dans une effrénée chasse aux voix dans les rangs des centristes et des non-inscrits pour tenter de compenser le départ de M. Renzi et de sa quinzaine de sénateurs.

« Selon toute probabilité, Conte obtiendra la confiance également au Sénat. On ne sait pas avec combien de voix, probablement sans la majorité absolue de 161 voix, mais cela n’est pas indispensable à la survie d’un gouvernement », estime Giovanni Orsina, politologue à l’université romaine Luiss. « Cela veut dire que le gouvernement Conte survivra, mais avec une majorité plus réduite, donc avec une faiblesse plus significative au Parlement ».

L’avenir de Giuseppe Conte à la tête de l’exécutif ne serait donc pas menacé à court terme, mais sa marge de manœuvre risque d’être singulièrement réduite, alors que l’Italie affronte sa plus grave récession économique depuis l’après-guerre, conséquence de la pandémie qui a fait plus de 82.000 morts dans la péninsule.

« L’avenir du pays dépendra des choix que chacun fera dans ces heures graves », a-t-il mis en garde lundi devant les députés.

Le Premier ministre « cherchera dans les semaines à venir à élargir cette majorité, en utilisant par exemple les postes ministériels rendus disponibles » par le départ des ministres du parti de Renzi, analyse Giovanni Orsina.

Une perspective encore très hypothétique à ce stade, estime Wolfgango Piccoli, du cabinet de conseil Teneo. « Conte pourrait finir aux commandes d’une majorité extrêmement précaire qui risque de s’effondrer au premier vote qui [la] diviserait », analyse-t-il.

Elections anticipées ?

De fait, si Matteo Renzi a pris l’engagement que ses troupes s’abstiendraient, les soutiens de Giuseppe Conte devront se compter et le chef de l’exécutif n’est pas assuré de pouvoir se maintenir si sa majorité se révélait trop étriquée.

Dans ce cas, trois scénarios se dessinent: le PD et le M5S pourraient pactiser avec Renzi et former un gouvernement remanié, avec ou sans Conte à sa tête.

Une grande coalition pourrait aussi émerger, menée par une figure institutionnelle, non-partisane. Enfin, en cas d’impasse, des législatives seraient convoquées.

Or, aucun des membres de la coalition actuelle n’a intérêt à des législatives anticipées, car c’est l’alliance entre la droite de Silvio Berlusconi (Forza Italia) et l’extrême droite – la Ligue de Matteo Salvini et Fratelli d’Italia de Georgia Meloni – qui est donnée largement favorite.

La crise gouvernementale en cours a été provoquée par l’ancien Premier ministre Matteo Renzi (2014-2016), qui reproche notamment à Conte la teneur du programme de relance de 222,9 milliards d’euros tirés du méga-plan de 750 milliards d’euros adopté à l’été 2020 par les dirigeants européens et dont l’Italie est la principale bénéficiaire.

Il l’accuse de s’aligner sur le M5S et de « dilapider l’argent public » en accordant des rabais fiscaux et aides ad hoc pour des raisons électoralistes au lieu de profiter de cette manne pour investir et réformer structurellement.

M. Renzi se plaint en outre de ne pas être écouté par Giuseppe Conte et réclame plus de poids dans son gouvernement.

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Europe

La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l’UE

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La pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon interdite dans l'UE

La pâte à tartiner El Mordjene Cebon, devenue virale sur les réseaux sociaux, est désormais interdite dans l’Union européenne en raison du non-respect des normes sanitaires en vigueur. Une enquête est en cours pour comprendre comment ce produit a pu être commercialisé sur le marché européen.

La célèbre pâte à tartiner algérienne El Mordjene Cebon, qui a récemment gagné en popularité grâce aux réseaux sociaux, fait désormais l’objet d’une interdiction stricte dans l’Union européenne. Le ministère de l’Agriculture français a confirmé cette décision mardi, expliquant que l’Algérie ne respecte pas l’ensemble des conditions requises pour exporter des produits laitiers destinés à la consommation humaine dans l’UE. Ces exigences, centrées sur la sécurité alimentaire et la santé animale, sont jugées essentielles pour garantir la qualité des marchandises circulant sur le marché européen.

Malgré cette interdiction, Carrefour, un géant de la distribution française, avait annoncé son intention de commercialiser cette pâte à tartiner dans ses rayons sous deux à quatre semaines. Cette décision, surprenante au regard des réglementations en place, tranche avec la position d’autres acteurs majeurs du secteur, tels qu’Auchan, Aldi, Casino et Lidl, qui ont clairement indiqué qu’ils ne prévoient pas de distribuer ce produit.

Face à cette situation, une enquête a été ouverte pour identifier les éventuels mécanismes ayant permis la mise sur le marché de ce produit interdit. Les autorités cherchent à comprendre comment El Mordjene Cebon a pu contourner les règles européennes, d’autant plus que deux cargaisons de cette pâte à tartiner sont actuellement bloquées aux postes de contrôle frontaliers français.

Le succès fulgurant de ce produit sur les réseaux sociaux a attiré une attention médiatique considérable. De nombreux influenceurs ont recommandé cette pâte à tartiner, ce qui a alimenté une demande croissante, surtout dans un marché où le Nutella, produit par Ferrero, domine largement. En effet, Ferrero détient plus des trois quarts du marché français des pâtes à tartiner chocolatées, et l’entreprise a vendu près de 90 millions de pots de Nutella l’année dernière en France, soit une impressionnante cadence de 2,85 pots chaque seconde.

L’enquête en cours, combinée aux blocages actuels, pourrait stopper l’élan de cette pâte à tartiner algérienne en Europe, malgré sa popularité croissante.

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Culture

Insolite : Des retraitées s’invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

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Insolite : Des retraitées s'invitent sur le podium de la Fashion week de Vienne

À la Fashion week de Vienne, des mannequins de 60 à plus de 80 ans ont défilé, brisant les stéréotypes liés à l’âge. Une initiative inédite en Autriche, portée par la créativité et la volonté d’inclusion.

Brigitte Hrdlicka, 63 ans, résume parfaitement l’esprit de cette révolution discrète dans le monde de la mode : « C’est fini, les mamies assises à ne rien faire ». Alors qu’elle met la dernière main à sa création avant le défilé, elle incarne, avec neuf autres retraitées, un changement de regard sur l’âge et la vieillesse. Ces femmes, âgées de 60 à plus de 80 ans, ont défilé sur le podium de la Fashion week de Vienne, dans une célébration de la diversité et de l’inclusion.

Ce projet inédit en Autriche est le fruit de plusieurs mois de travail, où les participantes ont conçu et réalisé leurs tenues à partir de matériaux de récupération. Loin d’être des novices, elles ont été guidées par Irina Reichel, animatrice d’ateliers de couture pour retraités. En voyant ces mannequins d’un jour défiler avec assurance et élégance, le message est clair : l’âge n’est plus une limite, et la mode devient un outil pour déconstruire les préjugés.

Le spectacle, loin d’être une simple performance, revendique une prise de position contre l’âgisme et met en avant une joie de vivre palpable. Sur le podium, chaque femme rayonne, reflétant une pluralité de styles : du léopard audacieux aux robes de mariée colorées, il y en a pour tous les goûts. Ce défilé ne fait pas seulement écho à une tendance globale d’ouverture à la diversité dans la mode, mais il s’impose comme un événement symbolique. Si les icônes comme Naomi Campbell ou Claudia Schiffer ont déjà démontré qu’il est possible de célébrer la beauté à tous les âges, ces femmes viennoises montrent que l’élégance et la modernité n’ont pas d’âge non plus.

Les jeunes spectatrices, admiratives, s’imaginent déjà suivre leur exemple à un âge avancé, tandis que les retraitées comme Verena Heger, 60 ans, applaudissent l’initiative. « Ce n’est pas parce qu’on a plus de 60 ans qu’on fait des choses ringardes ! », s’exclame-t-elle, résumant la fierté et la modernité de cette nouvelle génération de femmes âgées qui refusent d’être invisibles.

Avec son ambiance festive, son tapis rouge et ses créations uniques, ce défilé aura marqué les esprits, prouvant que la mode est un terrain où chacun peut trouver sa place, peu importe son âge.

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

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Victoire historique de la justice européenne contre Apple et Google

La Cour de justice de l’Union européenne a tranché en faveur de la Commission européenne dans deux affaires majeures impliquant Apple et Google, infligeant des sanctions financières record et marquant un tournant dans la lutte contre les abus des géants de la tech.

Mardi, la justice européenne a confirmé deux décisions aux lourds enjeux financiers, donnant raison à la Commission européenne face à Apple et Google. La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, s’est félicitée de cette issue, la qualifiant de « grande victoire pour les citoyens européens », soulignant son importance pour l’équité des règles économiques et la justice fiscale.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), dernière instance dans ces affaires, a ordonné à Apple de rembourser 13 milliards d’euros à l’Irlande, correspondant à des avantages fiscaux illégaux, assimilés à une aide d’État. En parallèle, Google a vu confirmée une amende de 2,4 milliards d’euros pour abus de position dominante, infligée pour avoir favorisé son service de comparaison de prix au détriment de ses concurrents.

L’affaire Apple remonte à 2016, lorsque la Commission européenne avait demandé à l’entreprise de rembourser les impôts non perçus par l’Irlande entre 2003 et 2014. Durant cette période, Apple a rapatrié la majorité de ses bénéfices européens en Irlande, bénéficiant d’un taux d’imposition presque nul, allant de 1 % à 0,005 %. En 2020, le Tribunal de l’UE avait annulé cette décision, infligeant un sérieux revers à Margrethe Vestager. Cependant, en novembre 2023, l’avocat général de la CJUE avait recommandé d’annuler ce jugement initial et de renvoyer l’affaire au tribunal. La Cour a finalement confirmé que l’Irlande avait accordé une aide illégale à Apple, scellant ainsi l’obligation de remboursement. Apple a réitéré son désaccord, affirmant que l’entreprise n’avait bénéficié d’aucun traitement fiscal particulier.

Dans l’autre dossier, la CJUE a confirmé la sanction de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour avoir abusé de sa position dominante en favorisant son comparateur Google Shopping dans les résultats de recherche, rendant ses concurrents quasiment invisibles pour les utilisateurs. Cette amende, imposée en 2017, est l’une des nombreuses sanctions financières infligées à Google pour des pratiques anticoncurrentielles, le total des amendes infligées au groupe dépassant les 8 milliards d’euros. Google a exprimé sa déception face à ce verdict, rappelant avoir déjà ajusté ses pratiques en 2017 pour répondre aux exigences européennes.

Ces décisions marquent un tournant dans la régulation des géants de la technologie, tant en Europe qu’aux États-Unis, où Google fait également face à plusieurs enquêtes et procès. Elles réaffirment la volonté de la Commission européenne de réguler les pratiques des entreprises multinationales pour garantir une concurrence équitable et une fiscalité juste au sein de l’Union.

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